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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > janvier > 25

Nous sommes tous des Goodyear

Hollande est donc allé faire le VRP en Inde entouré de 50 grands patrons, tout en s’efforçant de fourguer les Rafale de Dassault… qui a remercié le président. À Davos, les ministres sont allés parader devant le gratin des multinationales du monde entier, et Emmanuel Macron, tout en prônant la fin des 35 heures, a expliqué : « la vie d’un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier ». Ce qui ne fait pas de doute, c’est que ni Macron, ni Valls, ni Hollande n’oublient de les assister et de les choyer, ces patrons qui seraient tant à plaindre…

36 Rafale pour Dassault, et autant de mesures contre les salariés

Hollande compte ainsi subventionner (à fonds perdus) le patronat qu’il faudrait « aider » à embaucher. Il a par ailleurs prévu de faire baisser les chiffres : 500 000 chômeurs de longue durée se verraient offrir « une formation » qui débouche très rarement sur un CDI. Autant de moins dans les statistiques officielles. Le gouvernement serait content et les chômeurs toujours en galère. D’autant que Macron n’a pas caché l’intention du gouvernement de favoriser une réforme des droits à l’indemnisation du chômage, à la baisse.

Le gouvernement projette aussi de « plafonner » les condamnations prononcées par les Prud’hommes : c’est qu’il faut réduire « l’incertitude » pour ces pauvres entrepreneurs qui ne respectent pas le code du travail et se retrouvent condamnés. Quant au code du travail, il s’agit de donner tous les moyens aux patrons de le contourner par le biais des contrats « d’entreprise ».

Pas de « plafonnement » pour les salariés d’Air France ou de Goodyear

Valls avait exigé « la plus grande fermeté », suite à la manifestation des salariés d’Air France contre les 2 900 licenciements annoncés par leur direction et l’épisode du tombé de chemises. Et quatre salariés ont déjà été licenciés par Air France, même si les vœux de Valls de faire des exemples ont été contrariés jeudi dernier : l’inspection du travail a refusé le licenciement d’un autre salarié, délégué du personnel.

Et c’est encore pour l’exemple, que des salariés de Goodyear sont condamnés. Neuf mois de prison ferme pour neuf salariés qui avaient retenu en 2014 durant 30 heures les deux représentants de l’entreprise qui jetait au chômage les 1 170 travailleurs de l’usine d’Amiens. Alors que les cadres et l’entreprise s’étaient retirés du procès, ce verdict tient d’abord à l’obstination du procureur, le représentant de l’État. Comment ne pas y voir la volonté du gouvernement d’intimider les contestataires ? Autant de mesures anti-ouvrières qui ont même bluffé Sarkozy qui n’avait pas osé en faire autant durant la crise de 2009, quand les séquestrations de patrons-voyous s’étaient multipliées.

Le 1er février, c’est au tour de salariés de Ford Blanquefort d’être convoqués au commissariat de Paris 15e pour avoir manifesté au salon de l’auto. Énième manœuvre d’intimidation à l’encontre de tous les salariés de ce pays. Jusqu’à la mesure scélérate de trop, qui pourrait bien rassembler du monde dans les rues. En tout cas, Hollande se discrédite toujours plus.

Avec l’arme de l’état d’urgence, plus efficace contre nos libertés que contre le terrorisme, le gouvernement voudrait bien faire pérenniser un climat censé empêcher l’envie de se mobiliser. Mais de ce côté-là, la manœuvre est contestée : des manifestations sont prévues ce samedi 30 janvier contre l’état d’urgence à l’appel de nombreux syndicats, associations et partis politiques. Joignons-nous également, le 4 février, à toutes les manifestations de solidarité en faveur de nos camarades de Goodyear.

À nous, les salariés qui faisons face aux suppressions de postes, aux licenciements, au chômage, aux bas salaires et à la répression, de ne pas laisser le dernier mot à ce gouvernement complice de la casse sociale.

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