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Le passe et l’impasse : l’hôpital à bout de souffle

24 août 2021 Article Entreprises

(Photo : manifestation à Paris en octobre 2020, Copyright Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas.)

« 1re vague : applaudissements – 4e vague : licenciements », a-t-on pu lire sur des pancartes de manifestants en blouse blanche. Héros d’un jour, les hospitaliers sont aujourd’hui pointés du doigt, voire menacés de perdre leur emploi. Pourtant l’hôpital manque cruellement de personnel et s’enfonce dans une nouvelle vague de l’épidémie. Le passe sanitaire, introduit le 9 août dans les hôpitaux, aiguise les inquiétudes quant au sous-effectif pour la rentrée : s’ils n’ont pas au moins la première dose de vaccin au 15 septembre, les hospitaliers réticents s’exposent a minima à une suspension, sans salaire.

À qui la faute ?

Les admissions à l’hôpital flambent cet été : 92 % d’augmentation entre la première et la deuxième semaine d’août. Notons que 87 % des entrées en soins critiques et 83 % des hospitalisations conventionnelles concernent des personnes non vaccinées. À Paris, le nombre de patients en soins critiques a augmenté de 25 % en quinze jours. Dans le sud, différentes régions ont réactivé le « plan blanc » dans les hôpitaux. Ce dispositif d’urgence ne vise pas à ouvrir des lits, mais à en dédier davantage aux patients Covid au prix de déprogrammations des opérations dites non urgentes. Il renforce surtout le pouvoir des directions hospitalières en rendant le personnel encore plus corvéable à merci. Quant à la situation aux Antilles, à la Réunion ou en Polynésie, la propagation de l’épidémie y est catastrophique.

Cette évolution dramatique de la crise sanitaire, le gouvernement en porte l’entière responsabilité. C’est méthodiquement qu’il organise, comme ses prédécesseurs, l’asphyxie de l’hôpital public, laissant la population sans défense face à l’épidémie. Sous-effectif chronique orchestré (manque d’embauches, de places en formation, de titularisations…), fermetures de lits (qui continuent en pleine crise !), manque de matériel, la liste est longue des choix délibérés ayant conduit à l’indigence actuelle du système de santé. Sans oublier les rémunérations de misère. Rappelons qu’une aide-soignante commence au Smic et voit son salaire augmenter… de dix euros net tous les deux ans.

Plutôt que d’assumer cette responsabilité, le gouvernement a cru bon de mener avant l’été une campagne de stigmatisation des soignants qui ne seraient pas suffisamment vaccinés (alors que, rappelons-le, ils sont déjà vaccinés entre 70 % et 91 %, selon les sources), avant d’enfoncer le clou en les soumettant à l’obligation vaccinale au nom du contact avec le public… sans que ni les policiers, ni mêmes les vigiles appelés à mener ces contrôles n’y soient soumis (les gendarmes, d’abord exemptés, y sont finalement assujettis depuis mi-août). L’opération est donc claire. Faire porter le chapeau à ceux-là mêmes qui donnent leur vie et leur santé pour faire tourner les hôpitaux depuis plus d’un an. À ceux-là mêmes qui sont les plus exposés au virus. À ceux-là mêmes qui, comme d’autres travailleurs, se sont battus pour que soient mises en place des mesures de protection quand le gouvernement n’en avait cure.

Pas question donc pour le gouvernement de répondre de ses responsabilités dans la gestion dramatique de la crise sanitaire et dans l’asphyxie organisée de l’hôpital public. Pourtant qu’a-t-il fait pour répondre à cette quatrième vague due au variant Delta ? A-t-il contraint les grands laboratoires à fournir gratuitement des vaccins au reste de la planète, en particulier les pays pauvres ? A-t-il saisi les milliards indécents du CAC 40 accumulés pendant la pandémie pour les attribuer aux pays qui n’ont que 3 % de vaccinés ? C’est certes plus facile de désigner les premiers de corvée de l’hôpital que les actionnaires des Big Pharma et autres profiteurs de guerre sanitaire… qui vont jusqu’à augmenter le prix des vaccins en pleine crise. En attendant, pas de milliards pour l’hôpital. Au personnel le plus mal payé, en sous-effectif, de gérer la pénurie, qui plus est sous la menace de licenciements.

Obligation vaccinale : une seule solution, la répression ?

En plus d’être stigmatisés, les hospitaliers sont aujourd’hui menacés de suspension sans salaire, voire de perdre leur emploi. Tout juste pourront-ils poser des congés forcés dans un premier temps, plutôt que d’être suspendus – ceux qui ne peuvent pas prendre de congés depuis plus d’un an apprécieront ! Cette menace, portée par la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, a vocation à s’appliquer dans différents secteurs. La ministre du Travail a coupé court au flottement suscité par un amendement des sénateurs : les licenciements au terme de la période de suspension ne sont bel et bien pas exclus. Le Conseil constitutionnel n’a rien censuré de cette loi, hormis (au nom de l’égalité !) la rupture des CDD pour absence de passe sanitaire. Cela n’empêche en rien de les suspendre, tout comme les CDI, ou simplement de ne pas les renouveler – une autre forme de licenciement. Le chantage à l’emploi est d’ailleurs une vieille recette, qui n’a pas attendu le Covid pour être plébiscitée par les patrons et ministres du Travail successifs.

Cette stratégie répressive, en lieu et place d’une réelle campagne de sensibilisation et de vaccination, en dit long sur le mépris et l’incompétence du gouvernement. Pour les hospitaliers, qui ont déjà enduré toutes ses incohérences, elle laisse un goût particulièrement amer.

Après avoir menti pendant des mois sur l’importance des masques contre l’épidémie ; après avoir envoyé travailler les hospitaliers sans protection, sans masque, sans sur-blouse (rappelons-nous les sacs poubelle), et dans une pénurie de matériel et de personnel ; après avoir forcé les soignants malades du Covid mis en éviction quatorze jours, à revenir travailler si asymptomatiques ; après avoir refusé, dans certains hôpitaux, de donner les autorisations d’absence pour se faire vacciner et après avoir maintenu le jour de carence en cas d’effets secondaires de la vaccination ; après n’avoir octroyé qu’à certains une prime Covid selon des critères aberrants ; après avoir interdit, puis promu, chez les soignants, la vaccination « croisée » (doses de vaccins différents) ; et alors même qu’il ne tient pas ses promesses quant à la reconnaissance du Covid comme maladie professionnelle pour les soignants (en février, une prise en charge avait été octroyée pour seulement 2,6 % des déclarations !)… voilà que le gouvernement décide de menacer les hospitaliers de suspension, voire de licenciement ? De quoi donner l’envie de les envoyer balader et de braquer les plus fervents défenseurs de la vaccination. Carton plein pour ce gouvernement, qui porte ainsi la responsabilité de la propagation des doutes et réticences envers le vaccin (bien aidé en cela par son meilleur « ennemi » l’extrême droite), mais aussi de l’agacement des plus convaincus contre cette politique inique !

Si ne pas se faire vacciner n’est en rien un acte de résistance contre le gouvernement, l’état catastrophique dans lequel celui-ci continue de condamner les hôpitaux appelle bel et bien à des manifestations de colère.

« À ce prix-là, on pourrait embaucher quatre à cinq infirmières de plus »

Depuis lundi 9 août, des tentes de tests se multiplient à l’entrée des hôpitaux et de petites files se forment parfois sous les préaux. Le nombre d’agents de sécurité est renforcé, mais quand ils sont en nombre insuffisant, la tâche retombe sur les agents d’accueil. « Pour aujourd’hui c’est bon, mais dès demain, venez au moins avec un test. » Dans certains établissements les entrées sans portiques sont fermées pour contraindre le personnel à badger ; ailleurs, on réfléchit à comment équiper les entrées voiture… En plein mois d’août, passe encore – l’affluence est légère et bien des hospitaliers sont en congés – mais pour la rentrée la confusion s’annonce intégrale.

D’autant que cela s’agite aussi dans les services : les cadres de santé passent auprès des agents, remplissent des tableaux, exigent l’état vaccinal de chacun. Si les modalités de contrôle sont variables, bien des directions hospitalières ont prévu une phase plus souple dans un premier temps. Et pour cause : elles sont bien en mal de traduire dans le monde réel cette mesure lâchée d’en haut, par un gouvernement qui a décidé d’en ignorer superbement les difficultés. Sans compter la question du contrôle du passe des patients, hors urgence, – susceptible de fragiliser l’accès au soin de tous et de favoriser l’engorgement des urgences.

C’est aussi le coût de l’opération qui agace, vu le contexte d’austérité dans les hôpitaux : le contrôle du passe coûterait 60 millions d’euros par mois, selon la Fédération hospitalière de France. Dans les hôpitaux de Strasbourg (HUS), que l’Agence régionale de santé alertait encore en mai 2021 sur son « impasse financière », la somme de 75 000 euros consacrée aux contrôles exaspère – « à ce prix-là, on pourrait embaucher quatre à cinq infirmières de plus » – et inquiète, comme le souligne un tract syndical : « Comment payer la facture dans un contexte de déficit ? Encore moins de personnel ? Toujours plus de fermetures de lits ? »

Au niveau national, les centrales syndicales ont déposé des préavis de grève – se prononçant pour la vaccination mais contre la contrainte et les sanctions liées au passe sanitaire – et dans certaines villes, de petits rassemblements ont eu lieu à l’entrée des hôpitaux, comme à Cayenne, à Bayonne, à Lyon. Que ce soit dans ces rassemblements ou dans les services, la colère s’exprime contre les menaces de suspension voire de licenciement, mais aussi et surtout à propos du manque d’effectif dans les hôpitaux… et de ce que ça va donner en septembre.

L’impact sur l’effectif hospitalier

Étant donné le sous-effectif permanent, si les suspensions venaient à être mises en œuvre, elles plongeraient les services dans une situation catastrophique. D’autant qu’à cela s’ajoutent les potentielles démissions de soignants à qui cet énième tort fait franchir le pas. La fuite des employés de l’hôpital public, elle non plus, n’a pas attendu le Covid. Et le gouvernement refuse d’y répondre par une amélioration des conditions de travail et de rémunération. Le chef du service de réanimation de l’hôpital Lariboisière à Paris rapportait mi-juillet que 40 % des infirmiers de ce service venaient de donner leur démission. Imperturbable, le ministre de la Santé, Olivier Véran, déclarait le 20 juillet ne pas avoir « d’indicateur à ce jour attestant d’une fuite de l’hôpital ».

À ce stade, perdre ne serait-ce qu’une ou deux aides-soignantes ou infirmières par service à la rentrée, signifie travailler dans des conditions encore plus éreintantes et fermer parfois des unités entières. Or les fermetures sont déjà rampantes. Dans certains hôpitaux, les services d’urgence sont condamnés certains jours ou toute la nuit, renvoyant les patients dans d’autres hôpitaux, eux-mêmes débordés… C’est le cas cet été à Hénin-Beaumont, Saintes, La Ferté-Bernard, Vitré, La Flèche et bien d’autres hôpitaux sur tout le territoire. En région parisienne, 492 lits ont été fermés dans le groupe nord de l’AP-HP, six services de l’hôpital Pitié-Salpêtrière ont vu certaines de leurs unités fermer, et la situation est catastrophique dans bien des hôpitaux, comme à Versailles dernièrement.

Dans ce contexte, le passe sanitaire comme seule réponse à la crise, c’est le gouvernement qui voudrait faire oublier la gestion désastreuse de la crise, le maintien des coupes budgétaires, les fermetures des lits… Mais ce tour de passe-passe attise la colère. Puisque l’heure est aux obligations, où est passée l’obligation d’embaucher du personnel ? d’ouvrir des places en formation ? de fournir le matériel nécessaire ? de respecter le temps de travail ? de titulariser les précaires ? de verser un salaire décent, permettant de vivre ?

Et pendant ce temps, de nouvelles attaques…

Si le ministère de la Santé a été contraint de lâcher 183 euros d’augmentation lors du « Ségur de la santé » en juillet 2020, en raison des grèves et mobilisations des hospitaliers et agents des Ehpad (complément de salaire toujours refusé à certains, notamment à ceux du médico-social), il en a profité pour glisser dans ces accords du Ségur de nouvelles attaques. Un projet de décret, rejeté par les syndicats fin juillet, vise à les mettre en œuvre : passer de douze à onze heures consécutives minimum de repos quotidien, annualiser le temps de travail et contractualiser un « forfait d’heures supplémentaires »… Drôles d’artifices pour permettre, tout simplement, d’augmenter encore davantage le temps de travail. Face aux soignants épuisés, en burn-out ou en arrêt, face à ceux qui, à bout, démissionnent, voilà la réponse des gestionnaires de l’hôpital public.

Quant aux salaires, le gouvernement agite depuis des mois une revalorisation des grilles salariales à partir du 1er octobre 2021, devant concerner 500 000 paramédicaux. Outre que cette augmentation inclut les 183 euros déjà obtenus et qu’elle est susceptible d’être avalée par le point d’indice qui, comme les autres années, sera ou ne sera pas revalorisé, elle ne sera octroyée qu’à certaines professions (une dizaine sur environ 200 professions à l’hôpital !). On est loin de l’augmentation générale pour tous d’au moins 300 euros, qui serait le minimum nécessaire. Le printemps a d’ailleurs vu se succéder les mobilisations de différentes professions : sages-femmes, personnel de réanimation, infirmiers anesthésistes, techniciens de laboratoire, infirmiers de bloc opératoire, ambulanciers… mais pour l’heure en ordre dispersé.

Entretemps, les profits s’amoncellent. Mais pas question pour le gouvernement de prendre l’argent où il est. Les 37 groupes du CAC 40 ont dégagé un montant record de 57 milliards de profits au premier semestre 2021. Les dirigeants de ces groupes devraient se voir allouer un salaire moyen annuel de 5,3 millions d’euros contre « seulement » 3,8 millions en 2020 (année de « sacrifices », paraît-il !) et 4,8 millions en 2019… Quelle fraction de ces sommes serait suffisante pour remettre les hôpitaux sur pied ?

L’hypocrisie face à la crise aux Antilles

La flambée de l’épidémie aux Antilles (ainsi qu’à Cayenne ou en Polynésie française…) livre un témoignage glaçant de l’abandon de l’hôpital et de l’accès à la santé publique. Faute de place dans les hôpitaux, des malades sont transférés dans la métropole et la situation s’aggrave, tandis qu’un rajeunissement de la population entrant en réanimation se confirme : 40 % des patients en soins critiques ont moins de 40 ans.

Certes, le taux de vaccination y est très bas – dans les 20 %, contre près de 60 % en métropole (mais le nombre de vaccinés monte en flèche depuis que l’épidémie s’aggrave). Des décennies de mensonges criminels et de mépris de la santé des Antillais pauvres ont entretenu une défiance bien légitime. Comme le scandale du chlordécone, ce pesticide extrêmement dangereux, interdit aux États-Unis en 1976 et en France en 1990, mais autorisé aux Antilles encore plusieurs années après, qui a contaminé 90 % de la population, ainsi que l’environnement pour des centaines d’années… tandis que l’État continue de mentir et de protéger ceux qui ont bâti leur fortune sur ce poison cancérigène. Cette défiance se porte aujourd’hui malheureusement sur le vaccin, mais ce sont les Antillais qui en payent le prix.

Mais ce qu’omettent de souligner les médias, c’est que l’abandon de ces départements sous-équipés par l’État explique sans doute autant la faiblesse de la vaccination. En proportion de la population, il y aurait par exemple, selon les chiffres officiels, un tiers de moins de centres de vaccination en Martinique qu’en métropole ! De manière générale, les infrastructures et les moyens dans divers secteurs, comme la santé et l’éducation, sont largement insuffisants et le taux de chômage y est deux à trois fois supérieur à celui de la métropole. Les hôpitaux y sont dramatiquement sous-dotés, là-bas plus encore qu’en métropole : le taux de lits de réanimation rapporté à la population (il en existe une trentaine en Guadeloupe et en Martinique), y est inférieur à celui de la métropole, déjà très insuffisant : la Cour des comptes elle-même soulignait, en mars dernier, le fossé entre la progression de seulement 0,17 % du nombre de lits ces dix dernières années, et celle du nombre de personnes âgées, dix fois plus importante.

Pour faire mine de réagir à l’urgence et sans doute en profiter pour témoigner toute son affection aux départements d’outre-mer à un an des élections, Olivier Véran a adressé une lettre à tous les soignants de métropole samedi 7 août, où il les appelle, au nom de la « solidarité nationale », à partir comme volontaire aux Antilles… quatre jours après. À défaut, pour changer, ce seront des réquisitions. Vilipendés deux mois plus tôt, les « professionnels de santé » (listés, dans cette lettre, par ordre de salaire décroissant…) sont flattés par le ministre, eux qui ont montré « réactivité, professionnalisme et sens des responsabilités […] depuis le début de cette crise ». Selon lui, les hôpitaux antillais auraient atteint les limites de leurs capacités « faute de personnels médicaux et soignants ». Si on n’en doute pas une seconde, étant donné la politique d’embauche aussi désastreuse qu’en métropole, l’appel au volontariat est loin de régler le problème. D’après les soignants sur place, la pénurie est globale : bonbonnes d’oxygène, respirateurs, prestataires de service à domicile, infrastructures en général. Le gouvernement ne peut pas faire mine de le découvrir. Ne serait-ce que depuis l’incendie du CHU de Point-à-Pitre, en Guadeloupe, il y a trois ans, des grèves ont eu lieu à plusieurs reprises contre le manque de moyens, les locaux vétustes et des services entiers demeurés depuis l’incendie dans des structures temporaires…

Au-delà des frontières, les premiers « antivax » sont au gouvernement

Au final, c’est l’hypocrisie du gouvernement qui suscite la colère. D’une main, il stigmatise et menace de sanctions ceux qui sont en première ligne contre l’épidémie, de l’autre, il ne prend aucune des mesures nécessaires pour stopper la pandémie. À l’intérieur des frontières, une réelle campagne de vaccination se fait toujours attendre, avec embauche de personnel (pour l’essentiel, ce sont des redéploiements), mesures systématiques de sensibilisation et de mise à disposition du vaccin (dans combien de villes un centre de vaccination n’est-il apparu qu’après des mois de travail de pétition ?). Et surtout à l’extérieur des frontières nationales ! Fournir des vaccins aux populations des pays pauvres, vaccinées à moins de 2 %, est une urgence absolue. Encore faudrait-il, pour cela, accepter de saisir les milliards accumulés par les grands groupes pour favoriser la vaccination dans ces pays-là. Lever les brevets sur les vaccins. Réquisitionner les moyens de production. Face à cette pandémie, le sort de n’importe quelle population est intimement lié à celui de l’humanité entière. La succession des variants n’a que faire des frontières. Or, permettre une vaccination mondiale est bien moins difficile qu’on veut nous le faire croire. Alors que les groupes Pfizer et Moderna ont déjà engrangé chacun près de 20 milliards de dollars de pré-achats, sans compter les milliards d’aides publiques reçus, une étude publiée par une association américaine de défense des consommateurs (type UFC-Que choisir en France) démontre qu’il est possible de vacciner la population mondiale en un an, avec seulement 22,8 milliards de dollars pour produire et administrer le Moderna, ou 9,4 milliards de dollars pour le Pfizer ! [1]

Puisque l’heure est à la menace de licenciement, c’est plutôt en haut lieu qu’il y a des congédiements qui se perdent.

Joan Arnaud

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