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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 125, mars-avril 2019

États-Unis, Baie de San Francisco

La vague de la grève des enseignants déferle sur Oakland

29 mars 2019 Convergences Monde

La grève des enseignants d’Oakland a duré sept jours, entre le 21 février et le 3 mars derniers. Elle s’est inscrite dans la continuité d’un mouvement de grève, débuté en Virginie occidentale et qui s’était diffusée à l’échelle nationale tout au long de 2018, pour défendre l’enseignement public. L’enjeu du mouvement dépassait la seule question des augmentations de salaire. Réduction du nombre d’élèves par classe, augmentation du nombre de personnel non enseignant (infirmières, psychologues, travailleurs sociaux ou orthophonistes), les revendications portées par les enseignants touchaient à la qualité de l’éducation. À quoi s’ajoutaient d’autres revendications : fin des fermetures d’école et moratoire sur les écoles privées.

Un système scolaire fortement inégalitaire

Comme dans la plupart des villes aux États-Unis, à Oakland les écoles sont gravement sous-financées. Celles des quartiers populaires les plus pauvres, qui bénéficient majoritairement aux populaires afro-américaines, latinos ou asiatiques, reçoivent le moins de ressources. C’est aussi là que le turnover est le plus élevé parmi les enseignants.

Elles sont de plus la cible d’un mouvement de privatisations : les écoles dont les résultats des élèves aux tests sont faibles, sont considérées comme en échec, et bien souvent remplacées par des écoles privées (charter schools). À Oakland, 87 écoles sont contrôlées par l’administration locale, alors que près de 30 % des élèves appartiennent à 34 écoles à gestion privées, mais financées sur les deniers publics.

Une nouvelle direction syndicale inexpérimentée

Les enseignants des écoles publiques d’Oakland appartiennent à un syndicat unique, l’OEA (Oakland Education Association). En théorie, les décisions au sein du syndicat sont prises à l’échelle locale. Mais, comme on a pu le voir lors d’une grève récente d’une semaine à Los Angeles, le syndicat fédéral (CTA : California Teachers Union) auquel appartient l’OEA joue un rôle majeur.

La convention collective des enseignants d’Oakland avait expiré en juillet 2017, sans qu’aucune augmentation de salaire ni aucune mesure s’attaquant à la détérioration de l’état des écoles n’eût été prise. Une nouvelle direction du syndicat avait été élue en mai 2018, sur la promesse de régler ces problèmes. Il s’agissait d’une direction relativement inexpérimentée, poussée par la vague des grèves des enseignants dans le reste du pays. Leur orientation, sans doute juste, s’appuyait sur l’idée qu’il faudrait une grève pour obtenir ne serait-ce que la plus modeste des revendications. La question se posa alors du type de grève à organiser et des modalités de son organisation de façon à ce qu’elle puisse être victorieuse.

L’acceptation par le syndicat d’une tradition de négociations secrètes enleva toutefois aux militants de base tout rôle dans le processus de prise de décision. Ces négociations débouchèrent même sur un processus encore plus secret lorsqu’un expert soi-disant neutre examina les revendications des deux parties, et mit une proposition sur la table. Le syndicat se prépara alors à une grève qui surviendrait au moment où l’expert annoncerait ses recommandations.

Une nouvelle organisation à la base

La direction du syndicat essaya de renouveler le mode de structuration du syndicat, notamment en instituant des représentants syndicaux locaux – un pour quinze membres, plus des représentants pour les remplaçants et les enseignants des classes spéciales. La plupart des établissements scolaires avaient ainsi au moins un représentant. Ces représentants se réunissaient une fois par mois.

Vers la fin décembre 2018, les représentants des établissements scolaires furent regroupés en sept sections géographiques, auxquels s’ajoutait une section pour celles et ceux qui n’étaient affectés à aucun établissement (remplaçants, infirmiers et infirmières, etc.). Une façon efficace de relier entre elles les 87 écoles, d’autant qu’un responsable de piquet était choisi parmi le ou les représentants de chaque école, afin d’aider à l’organisation de la grève.

Les dirigeants du syndicat concentraient toutefois plus leurs efforts à faire de la propagande pour la grève auprès des enseignants, qu’à la préparer. Ces lacunes de l’appareil syndical produisirent un effet double : un frein dans un premier temps, tout en permettant dans un deuxième temps aux enseignants de prendre eux-mêmes des responsabilités.

Les préparatifs de la grève

Avant la grève, la plupart des enseignants n’avaient aucune idée de ce qu’ils devaient faire. Ils commencèrent à se rassembler durant les réunions du conseil des représentants et sur leurs lieux de travail. Puisque les dirigeants du syndicat n’étaient d’aucune aide, quelques militants créèrent un kit d’organisation de la grève, qui fut utilisé dans certaines écoles. Ils créèrent aussi des vidéos et une présentation powerpoint – très largement reprises et partagées – utilisables notamment lors de réunions avec les parents d’élèves, afin de présenter les principaux enjeux de la grève.

Alors que la perspective de la grève commençait à se dessiner, les frustrations grossirent, provoquées par les consignes attentistes des dirigeants syndicaux. En décembre, des enseignants d’un établissement du secondaire décidèrent de se mettre collectivement en arrêt maladie et organisèrent une manifestation devant les bureaux de la Direction locale de l’enseignement dans le centre d’Oakland. Des enseignants de deux autres écoles ainsi que quelques élèves participèrent aussi à la manifestation. Les médias couvrirent l’événement de façon positive et la perspective d’une grève des enseignants fut enfin rendue publique. Mi-janvier, une manifestation similaire, rassemblant 400 enseignants de plus de dix écoles différentes, fut organisée. Quasiment aucun enseignant d’école élémentaire ne participa, afin de ne pas abandonner leurs jeunes élèves et de ne pas gêner les parents. La couverture médiatique fut, une fois encore, très favorable au mouvement.

Beaucoup restait à faire, alors que formellement les décisions reposaient encore sur les dirigeants syndicaux et leur entourage. Un nombre croissant d’enseignants commença à s’impliquer. Certains se rendirent à une réunion du Conseil des écoles afin de s’opposer aux fermetures d’écoles, ou encore à un Conseil municipal afin de réclamer du soutien. Le Conseil municipal accepta alors de transformer les centres aérés municipaux en écoles solidaires permettant d’accueillir des élèves durant la grève. L’organisation de ces lieux et la recherche d’autres lieux reposait sur les enseignants.

Un certain nombre de représentants locaux se préoccupèrent de plus en plus des processus de prise de décision. Alors que la date de la grève approchait, une motion fut soumise lors d’une réunion du conseil des représentants, réclamant la transparence et une information quotidienne sur les négociations. Conscients du fait qu’une nouvelle convention collective pourrait être imposée à la va-vite, des enseignants déposèrent une autre motion proposant que les membres du syndicat puissent disposer de 24 heures afin de lire toute nouvelle convention, avant de se prononcer. Les deux motions furent adoptées à une écrasante majorité.

Sur les piquets de grève

Pendant la grève, 90 à 95 % des enseignants respectèrent les piquets de grève, et entre 79 et 85 % y participèrent. Seulement 3 % des élèves purent aller en classe. Les 24 écoles solidaires mises en place par les enseignants, les parents et des membres du voisinage, fournirent des lieux alternatifs dans les églises, les bibliothèques et les centres aérés où les élèves purent se rendre pendant la grève. De nombreux parents ouvrirent aussi les portes de chez eux aux élèves.

Les responsables des piquets rencontraient tous les jours les leaders des groupes de représentants ainsi que des dirigeants du syndicat afin de faire le point sur la grève. Mais les responsables des piquets ne disposaient que de peu d’information et d’aucun pouvoir de décision, ce qui fut une source de frustration constante. Le Comité de négociation mis en place par l’équipe dirigeante précédente du syndicat continua à se réunir sous la protection d’une clause de confidentialité, de telle sorte que seuls ses membres – le président de l’OEA, des dirigeants du CTA et des politiciens du Parti démocrate – pouvaient savoir ce qui y était discuté, jusqu’à ce qu’un protocole d’accord soit annoncé.

Les enseignants, de leur côté, prirent possession des piquets de grève, rejoints par des élèves et leurs familles, et par des habitants du quartier. De nombreuses personnes déposèrent du ravitaillement. Dans certaines écoles, une ambiance de fête semblait régner : les enseignants, les élèves et les parents improvisaient leur propre musique avec des tambours, chantaient et dansaient, ou encore cuisinaient sur des réchauds portatifs. Les établissements du secondaire les plus importants pouvaient organiser le plus souvent des piquets de grève solides. Dans les écoles les plus petites et les plus en difficulté, maintenir un piquet actif demandait d’immenses efforts. Dans certaines écoles, les personnels administratifs – membres d’un autre syndicat – respectaient les piquets et même parfois y prenaient part aux côtés des enseignants. Dans d’autres, ils se rendaient normalement au travail.

Les enseignants tenaient les piquets de 6 h 30 à 10 h 30, puis se retrouvaient pour des rassemblements ou des manifestations à la mi-journée, avant de retourner sur les piquets jusqu’à 15 h 30. Les actions à l’échelle de la ville consistaient entre des rassemblements sur la place principale du centre ville d’Oakland. 2 000 personnes participèrent au premier rassemblement. D’autres manifestations se donnèrent comme objectif les lieux des négociations, ou les bureaux d’une ONG en charge des privatisations, ou encore l’école de Roots, à trois kilomètres du centre ville, menacée de fermeture.

Solidarité avec les grévistes

Les habitants saluaient les manifestants depuis leurs maisons ou depuis les petits commerces, ou klaxonnaient en signe de soutien. Malheureusement, le syndicat ne produisit aucun tract à destination du public à propos de la grève. Certains directeurs d’écoles apportèrent de la nourriture ou des boissons sur les piquets. Certains enseignants du privé rejoignirent les rassemblements. Un grand nombre de petites entreprises ou de restaurants offrirent aux enseignants des réductions ou même de la nourriture et des boissons gratuites.

La grève bénéficia d’une couverture médiatique très favorable. Un cinéma proposa des séances à 1$, alors que les musées et le parc d’attraction d’Oakland offrirent des entrées gratuites, et que les bibliothèques municipales étendaient leurs horaires d’ouverture.

Le protocole d’accord provoque des remous

Les enseignants bloquèrent et parvinrent aussi à annuler deux réunions du Conseil des écoles, empêchant ainsi le vote de 20 millions de dollars de coupes budgétaires. Au septième jour de grève, le syndicat donna l’instruction aux enseignants de bloquer à nouveau le Conseil des écoles. Des centaines d’enseignants et de soutiens étaient sur les piquets lorsque les dirigeants syndicaux les informèrent par sms ou de vive-voix qu’un protocole d’accord avait été signé, et qu’il fallait lever le blocage. Certains enseignants refusèrent de partir, appelant d’autres en renfort, et quelques centaines de personnes tinrent bon jusqu’à ce que la réunion du Conseil soit annulée. Quelques semaines plus tôt, il aurait été impossible d’imaginer que des d’enseignants puissent aller à l’encontre d’une directive syndicale et décider d’eux-mêmes le maintien d’un piquet de grève.

L’accord signé par le syndicat apportait indubitablement des améliorations aux conditions de travail et de rémunération. Mais on était très loin de ce qui était demandé par les grévistes. Au lieu d’une réduction de l’effectif maximum par classe de 4 % dans les écoles les plus en difficulté (la moitié des écoles d’Oakland) et de 2 % ailleurs, l’accord prévoyait une diminution de 2 % dans les premières et 1 % dans les secondes, étalée sur trois ans. Au lieu d’une augmentation des salaires de 12 % sur trois ans, ils obtinrent 11 % sur quatre ans, soit 2,2 % par an, bien en-deçà de l’augmentation du coût de la vie. Les infirmiers et infirmières souhaitaient que leur charge de travail diminue. Au lieu de cela, ils et elles obtinrent des primes. Une « pause » de cinq mois fut accordée concernant les fermetures d’écoles, ainsi qu’un engagement à examiner les futurs projets d’écoles privées.

Pour ou contre la nouvelle convention ?

Les représentants locaux se réunirent le samedi 2 mars afin de voter s’ils devaient ou non recommander aux membres du syndicats d’accepter la nouvelle convention. Beaucoup de colère s’exprima contre les dirigeants de l’OEA, ainsi qu’une forte déception à propos de l’accord. Beaucoup de représentants défendirent le « non ». Pour d’autres, le problème était de savoir si les enseignants étaient prêts à se relancer dans une grève encore plus longue afin d’obtenir une meilleure convention. Beaucoup avaient aperçu des signes d’affaiblissement des piquets, ou entendu des grévistes parler de reprendre le travail après le week-end.

Certains des militants les plus actifs de la grève craignaient qu’un vote « non » et la poursuite de la grève incitent des enseignants à rompre les piquets de grève et provoquent des divisions profondes difficiles à cicatriser. Tout en étant insatisfaits, ils pensaient devoir accepter le fait que les enseignants étaient peut-être allés au maximum de leurs possibilités. Ils ne considéraient pas pour autant que la lutte était terminée, mais juste que la bataille de la convention n’était qu’une première étape. Le vote final fut serré : 53 pour, 50 contre et 2 abstentions.

Reprise en chanson, la tête haute

Les enseignants furent convoqués à une assemblée générale du syndicat le dimanche 3 mars afin de voter. Dans certaines sections, les représentants locaux proposèrent aux membres du syndicat de discuter en amont. Dans l’une des plus grandes sections, qui avait tenu des réunions régulières depuis décembre et comprenait un très fort taux de grévistes, 100 membres se réunirent pour lire et discuter du contrat et du vote. L’assemblée générale dura plusieurs heures. Les débats furent houleux et se soldèrent par un vote en faveur de l’accord de 1 141 membres contre 832, soit 58 % pour l’accord et 42 % contre.

Des militants proposèrent de marquer le jour de la reprise par une action spéciale. Le lundi matin, enseignants, élèves et familles se rassemblèrent à l’extérieur de l’école, dans une ambiance de célébration. Les parents furent longuement applaudis pour leur soutien. Enseignants et élèves se prirent dans les bras. Et lorsque la cloche sonna l’heure du début des cours, tous marchèrent côte à côte jusqu’à leurs classe, chantant à l’unisson, tête haute. Ironie de l’histoire : au même moment se tenait la réunion du Conseil des écoles qui décidait des coupes budgétaires.

Organiser, mobiliser, massifier la lutte

Un petit nombre d’enseignants étaient membres de groupes d’extrême-gauche. Ces groupes contribuèrent à renforcer les piquets. Certains avaient des responsabilités dans le Comité exécutif du syndicat. D’autres essayèrent de jouer en coulisses le rôle de conseillers auprès des dirigeants syndicaux. D’autres encore critiquaient fortement le syndicat sur les piquets et lors des réunions. Les enseignants les plus radicaux se focalisaient sur l’action directe. Quelques enseignants militants jouèrent un rôle actif dans la production du matériel de la grève, dans l’organisation des grévistes à la base et des réunions avec les parents.

DSA (Democratic Socialists for America) joua un rôle fort dans les médias et la communication, et récolta 172 000 $ pour fournir de la nourriture dans les écoles solidaires et sur les piquets. Ils envoyèrent aussi 200 de leurs membres sur les piquets. Certains militants d’extrême-gauche essayèrent de recruter des enseignants dans le cadre de la construction d’oppositions dans les syndicats d’enseignants à l’échelle de l’État. D’autres essayèrent de convaincre les syndicats de bloquer le port d’Oakland, ou appelèrent même à la « grève générale ».

Les enseignants d’Oakland n’ont pas gagné une bonne convention, mais ils se sont organisés et ont gagné un très large soutien populaire local. Les dirigeants syndicaux ne souhaitaient s’affronter ni aux milliardaires des écoles privées ni au Parti démocrate qui décide des politiques scolaires et contrôle le budget de l’État de Californie.

Les enseignants ont, à n’en pas douter, les moyens de défier ces puissants adversaires. L’idée fait son chemin d’une grande manifestation sur l’enseignement dans tout l’État au printemps. Il s’agirait de s’organiser afin de lutter contre les fermetures d’écoles. Les sections et les responsables de piquets, s’ils sont maintenus et développés, pourraient être une bonne base de cette future organisation.

La plupart des militants de gauche vont-ils rester focalisés sur les conseils à donner aux dirigeants syndicaux, ou sur les actions coup de poing épisodiques ? Notre rôle devrait plutôt être d’organiser et de mobiliser les enseignants, les élèves, les parents et, plus généralement, l’ensemble de la classe ouvrière de la région de la baie de San Francisco, dans une lutte commune pour un enseignement public de qualité.

14 mars 2019, Amy Berman et Ken Butler


Le financement des écoles : une affaire locale

Les écoles publiques reçoivent environ 8 % de leur budget du gouvernement fédéral. Les États abondent à environ 47 %, alors que les financements locaux s’élèvent à 45 %. Les législateurs de l’État déterminent le montant des budgets alloués à l’éducation. Les écoles californiennes reçoivent ainsi un montant par élève deux fois moins élevé que dans les États où l’éducation est la mieux financée. Les fonds locaux dépendent des impôts sur la propriété, ou encore de taxes spéciales sur l’enseignement ou de l’émission d’obligations. Les districts les plus riches ont plus d’argent et ont aussi des parents qui consacrent plus de temps aux écoles. C’est la raison des gigantesques disparités dans les budgets alloués aux écoles. Les dépenses – y compris les salaires – sont contrôlées et déterminées par des comités de district. À Oakland, comme dans d’autres districts, le gaspillage et la corruption sont endémiques. À tel point que l’État de Californie a pris le contrôle des écoles d’Oakland et forcé le comité de district à emprunter des dizaines de milliers de dollars, qui sont toujours en train d’être remboursés, au détriment des élèves d’Oakland.

Un des coûts les plus importants comprend les salaires et avantages des enseignants. À Oakland, le salaire de départ d’un enseignant est de 46 570 $ par an. La baie de San Francisco est une des régions où le coût de la vie est le plus élevé aux USA – un studio se loue aux alentours de 2 500 $ par mois. À cause de la cherté de la vie et des conditions de travail dans les écoles, un enseignant sur cinq quitte les écoles d’Oakland chaque année, laissant de nombreux élèves entre les mains d’enseignants inexpérimentés, ou de remplaçants qui remplissent les postes d’enseignants à plein temps. Tant pis pour la continuité des apprentissages !


Les écoles privées

Une réforme du système d’enseignement est en cours à l’échelle nationale afin d’accélérer sa privatisation. Le gouvernement des États-Unis dépense plus de 600 milliards de dollars pour l’enseignement chaque année : une manne dont certains capitalistes aimeraient pouvoir tirer profit. Le soutien aux écoles privées (charter schools) a commencé durant le mandat de Clinton et s’est sans cesse étendu – les États recevant désormais des fonds additionnels afin de les financer.

Ces écoles appartiennent au privé, mais sont financées par de l’argent provenant des conseils de district – de l’argent qui pourrait être consacré aux écoles publiques. Ces écoles à contrat sont présentées comme une solution pour les familles des classes populaires qui voudraient extraire leurs enfants des écoles mal administrées. Ce sont les entreprises qui possèdent ces écoles qui en déterminent les conditions de travail et les programmes enseignés. Les lobbys des écoles privées ont dépensé des dizaines de millions de dollars afin de faire voter la loi et d’élire des candidats favorables aux écoles privées. Lors de récentes élections au Conseil des écoles de Oakland (Oakland School Board), des centaines de milliers de dollars furent dépensés afin de faire élire des personnes soutenant les écoles privées. Ce Conseil a récemment voté la fermeture ou la fusion de 24 écoles. Il est quasi certain que ces fermetures vont permettre l’installation de nouvelles écoles privées, tout comme la vente de leur patrimoine foncier à des promoteurs privés.

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