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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > novembre > 28

Face au concours du candidat le plus réactionnaire, faire entendre la voix du monde du travail

François Fillon a donc emporté la primaire de droite. Ce politicien bourgeois, pas tout neuf et bien conservateur, se verrait en Thatcher français, prêt à sabrer les services publics pour offrir des baisses d’impôt aux plus riches, à s’attaquer au droit du travail pour permettre la libre exploitation des travailleurs par un patronat toujours plus avide de profits.

Ces primaires sont apparues comme le concours de celui qui ira le plus loin dans les attaques contre les travailleurs et les plus pauvres. Sarkozy parlait de reculer la retraite à 64 ans, Fillon à 65 ans. Juppé parlait de 300 000 suppressions d’emplois publics, Fillon monte à 500 000. Fillon veut faire travailler les agents publics 39 heures… payées 37, prenant exemple sur Smart. Il voudrait généraliser de telles attaques dans tous les secteurs en mettant fin à la limitation du temps de travail, qui serait régulé uniquement par les accords d’entreprise et donc soumis aux chantages à l’emploi, avec pour seule limite les 48 heures fixées par l’Europe. Fillon défend la politique des patrons, sans masque. Un pas de plus dans le programme que le gouvernement dit socialiste a commencé à appliquer depuis 2012.

Leur alternance, c’est la continuité… en pire

Hollande s’en était déjà pris aux retraites, ajoutant une couche aux réformes précédentes (dont celle de Fillon lui-même en 2003) en allongeant à 43 ans le nombre d’années de cotisation nécessaires pour une pension à taux plein. Avec sa loi El Khomri, il a permis aux accords d’entreprise de déroger au code du travail et facilité les licenciements. Il a démantelé le camp de Calais et organise les expulsions et la chasse aux migrants. Les propositions de Fillon s’inscrivent dans la continuité, en poussant les attaques plus en avant. À gauche, à droite ou à l’extrême droite, les candidats, qu’ils soient du sérail ou outsiders, sont tous des adversaires des classes populaires et proposent un programme similaire au service du patronat.

Espérant faire pendant à la primaire de droite, Valls a annoncé sa possible candidature à celle de la gauche. Il prétend vouloir « casser cette mécanique qui conduirait à la défaite ». Mais qui est responsable du dégoût des classes populaires pour cette gauche au service du patronat ?

Le nationalisme de Mélenchon, une impasse

Se prétendant plus à gauche, Mélenchon ne peut s’empêcher de tenter de chasser aussi sur les terres de Marine Le Pen en multipliant les discours nationalistes, en défendant les frontières contre les migrants, en stigmatisant les travailleurs détachés et rugissant contre l’Allemagne, plutôt que contre le patronat bien français qui exploite les travailleurs dans le monde entier. Et voilà que le PCF, certes à une courte majorité, vient de décider de se mettre à la traîne de ce démagogue carriériste. Ce n’est pas de chauvinisme dont les travailleurs ont besoin, mais d’un programme de lutte, dans l’unité entre français et étrangers, pour construire un autre rapport de force.

Et si le monde du travail imposait sa propre surprise ?

Face à la profusion de candidats de la bourgeoisie, il est indispensable que le monde du travail se fasse entendre. C’est la seule chose utile que nous pourrons faire dans ces prochaines élections, que de voter pour un candidat qui soit des nôtres, Philippe Poutou, ouvrier dans l’automobile, candidat du Nouveau parti anticapitaliste à la présidentielle. Un candidat du monde du travail, qui en portera les revendications immédiates essentielles : interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois, embauche de tous les précaires, partage du travail entre tous, augmentation des salaires, retraites et minima sociaux, liberté de circulation pour tous les travailleurs.

La remontée des luttes a créé la surprise au printemps dernier. Un bon score pour le candidat ouvrier serait une autre surprise, fructueuse surtout si elle annonçait de nouveaux printemps pour nos luttes !

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