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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 59, septembre-octobre 2008

En Belgique aussi, postiers et usagers victimes de la libéralisation de la poste

Mis en ligne le 17 octobre 2008 Convergences Monde

En vue de la libéralisation totale du courrier, au niveau européen, en 2011, la poste belge se restructure aussi. Et comme en France cette restructuration passe, entre autres choses, par la fermeture de très nombreux bureaux. Car la poste belge doit devenir rentable. Et la gestion des 1 300 bureaux de poste représenterait pour elle, paraît-il, une perte nette de 100 millions d’euros par an.

Ces fermetures se font en accord avec le gouvernement. Depuis 2005, et la privatisation partielle de la poste, l’État possède 51 % du capital. Il prévoit de passer avec elle un contrat de gestion. Par ce contrat la poste doit s’engager à conserver au moins un bureau par commune. Le pays compte 589 communes ! La Poste va suivre ces directives à la lettre puisque d’ici 5 ans, elle va… fermer 650 des 1300 bureaux de postes qui existaient en 2006. En Région bruxelloise, sur les 100 bureaux de poste, il ne devrait en rester que 35 en 2009 ! 19 ont déjà fermé leurs portes depuis le début de l’année et 24 autres vont le faire dans les mois qui viennent. La restructuration va donc à marche forcée !

Ces bureaux de poste sont remplacés par des comptoirs dans des petits magasins où la plupart des opérations courantes seront effectuées comme la vente de timbres. Les bureaux de poste qui resteront s’occuperont eux de tout ce qui est financier : comptes, placements et assurances.

Après les bureaux les facteurs à la trappe

Le déficit de la poste est expliqué par… le courrier privé. Ce n’est pas une activité rentable, voyez-vous ! Comme le dit le porte parole de La Poste : « ce qui compte, c’est le courrier administratif et des affaires qui totalise… 90 % de nos chiffres ! Cela représente peut-être 2 000 clients » .

Voilà donc une excellente raison de supprimer… les facteurs. Au nombre de 12 000 actuellement, ils ne seront pas remplacés quand ils partiront à la retraite et, en attendant, ils distribueront seulement les colis et les recommandés.

Et pour les remplacer dans la distribution du courrier, la poste belge a inventé un nouveau métier : « livreur de courrier ». Pas très original comme nom, il faut bien le reconnaître. Tout comme le temps de travail et le salaire qui seront à temps et à taux partiels !

Ainsi la poste, censée être un service public, sera de moins en moins au service du public ! La poste belge, pour justifier sa politique de rentabilisation, évoque le cas de la poste suédoise. En Suède, où la libéralisation a été totale, les particuliers paieraient le courrier deux fois plus cher alors que les entreprises bénéficieraient, elles, d’une réduction de 30 %. Cet exemple veut sans doute rassurer le public en disant en substance : ne vous plaignez pas trop car demain cela pourra être encore pire !

Mais l’exemple de la poste qu’elle soit belge, suédoise… ou française montre clairement que tout ce qu’on peut entendre sur les « bienfaits de la concurrence » et de la libéralisation des services publics, partielle aujourd’hui et totale demain, n’est en fin de compte que de la poudre aux yeux pour faire passer des mesures favorisant les entreprises capitalistes.

Paul GALLER

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