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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 24, novembre-décembre 2002

Echanges et points de vue

Débattre pour préparer un front des révolutionnaires

Mis en ligne le 22 novembre 2002 Convergences Politique

A la suite d’une proposition des camarades de la LCR qui éditent Débat Militant, et en rappelant que Convergences Révolutionnaires a toujours ouvert ses colonnes, dans la mesure de ses possibilités, aux autres courants révolutionnaires, nous publions ci-dessous un échange de points de vue sur la situation présente et la politique à défendre au sein de l’extrême gauche.


Nous sommes confrontés à une nouvelle situation politique à l’issue des dernières élections qui ont vu l’effondrement de la gauche plurielle, en particulier du PC, en même temps que l’extrême-gauche recueillait plus de 10 % des voix à la présidentielle alors que la menace représentée par l’extrême-droite se concrétisait dans la présence de Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. La droite revenue aux affaires, prenant appui sur la politique passée du gouvernement de la gauche plurielle, conduit une nouvelle offensive contre les salariés justifiée par une propagande populiste flattant les préjugés réactionnaires et sécuritaires.

Ces changements politiques s’opèrent dans un contexte de crise financière internationale et de montée des militarismes.

La pression des idées réactionnaires et surtout la pression du chômage au moment où les plans sociaux connaissent une nouvelle envolée pèsent lourd sur les consciences des travailleurs. Cependant, une nouvelle combativité s’exprime quand elle en a l’occasion comme ce fut le cas le 3 octobre lors de la manifestation des électriciens et des gaziers ou le 17 dans l’éducation nationale. Ce sont aussi des dizaines de mouvements contre les licenciements, dispersés, défensifs.

La nécessité de développer une politique visant à la convergence des luttes est au cœur des discussions, la nécessité d’avoir un plan pour que chaque mobilisation contribue à redonner aux travailleurs confiance en eux-mêmes, à leur démontrer qu’il est possible d’influencer le cours des choses, que l’action, la lutte payent.

Les grandes confédérations syndicales agissent à l’opposé, morcelant les luttes, isolant chaque branche. Elles ne sont préoccupées que de leur rivalité pour les élections aux prud’hommes et impuissantes à tracer la perspective d’une riposte d’ensemble. Chacune avec ses nuances, s’apprête à continuer avec la droite la même politique qu’avec la gauche, du moins si la détérioration de la situation économique le leur permet.

Quant aux partis de l’ex-gauche plurielle, ils ont bien du mal à ne serait-ce qu’exister en tant qu’opposition parlementaire. Les dirigeants du PS ne sont préoccupés que de justifier leur politique passée ou de se différencier entre eux dans la bataille pour les places qui se jouera à leur prochain congrès. L’opposition d’Emmanueli et Melenchon n’est qu’une nouvelle palinodie aussi peu crédible que le virage à gauche de Hue et Buffet.

Les organisations d’extrême-gauche, Lutte ouvrière et la LCR en premier lieu, sont les seules à pouvoir impulser de façon coordonnée une telle politique. Cela devrait être l’objet de discussions, d’échanges d’informations afin de coordonner nos interventions, et, plus globalement, comme le proposent les camarades de la fraction, d’une véritable campagne autour d’un plan d’urgence sociale et démocratique.

Pourtant, malgré la gravité de la situation, chaque organisation agit séparément pour défendre l’idée d’un…tous ensemble !

Le problème n’est pas de faire le procès de l’une ou l’autre organisation ou des deux, mais de comprendre les raisonnements politiques qui conduisent à une telle attitude pour expliquer et convaincre que l’intérêt général devrait nous dicter une autre politique.

Pour cela faudrait-il ne pas en craindre la logique et les conséquences, c’est-à-dire la constitution d’un front des révolutionnaires. En fait l’enjeu de la période est bien là.

Agir dans le sens d’une riposte d’ensemble du monde du travail passe par la mise en œuvre d’une politique visant au regroupement de tous ceux qui rompent avec les capitulations des réformistes

Cela n’est pas une simple question de bonne volonté, il ne suffit pas de vouloir. Il n’y a aucune réponse toute faite, formuler cette politique ne se fera qu’à travers le débat entre organisations, entre militants, mais aussi avec tous ceux qui regardent vers nous. Il s’agit de partir des forces disponibles, des niveaux de conscience réels. Inviter au débat, l’organiser, c’est déjà commencer à ébaucher des réponses, chacun à son niveau sur son lieu de travail ou son quartier.

C’est ainsi que nous pourrons convaincre, donner confiance. Convaincre aussi nos organisations dont chacune croit détenir la réponse juste surtout parce qu’en fait chacune doute de l’utilité de la confrontation après des décennies de concurrence ou tout simplement d’ignorance réciproque.

Là encore, la perspective d’agir dans le sens d’une riposte d’ensemble se conjugue avec la perspective du regroupement des révolutionnaires autour de la nécessaire renaissance de la démocratie dans le mouvement ouvrier et dans les luttes mais aussi entre tendances du mouvement révolutionnaire elles-mêmes.

Le 30 octobre 2002

Yvan LEMAITRE (LCR)

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Réactions à cet article

  • bonjour,

    Je suis un jeune citoyen de gauche et aujourd’hui je me sens orphelin. Il est temps que le mouvement social trouve un relai au niveau politique. En effet, à force d’être dans son coin et proposer souvent les mêmes remèdes pour lutter contre le libéralisme, on est inefficace. On gesticule, on arrangue la foule mais on est inefficace. Quand va-ton cesser les querrelles de chapelles entre pcf, lcr et lo ?! Quand les centaines et centaines d’associations, ong...toutes altermondialistes vont-elles se rassembler ?! La droite et le patronnat ne se divisent pas eux ! et ils gouverne mains dans la mains ! Je vous en conjure, vous partis de gauche et vraiment à gauche, ne regarder pas votre nombril et regardez le peuple de gauche orphelin. Proposez des candidats communs ! bien à vous fabien

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  • Quand est-ce que la LCR et ses partisans voudront-ils devenir des grandes personnes et, enfin, assumer leur part de responsabilité dans l’actuelle situation de nos « pays riches », en participant activement à l’exercice de la gestion de la société plutôt que rester sur le bord de la route dans la position « bien franchouillarde » et, somme toute, bien confortable de ceux qui ont la critique aisée mais n’osent se risquer à exercer leur art ?. Sans doute ce message sera-t-il censuré par un « administrateur » bien qu’il soit resté modéré, dans le ton.

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