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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 96, novembre-décembre 2014

Chimie lyonnaise : Coup de semonce à Solvay Saint-Fons contre la prime peau de chagrin

Mis en ligne le 20 novembre 2014 Convergences Entreprises

Fin avril dernier, sur l’usine Solvay Saint-Fons Chimie (Rhône), la suppression de la part du groupe de la prime d’intéressement, représentant une perte de salaire de 1 500 euros annuels, avait déclenché une grève de six jours. Les grévistes n’avaient pas obtenu satisfaction, sauf à la marge, la direction se contentant de quelques vagues promesses et d’une menace de lock-out. Dans l’article consacré à ce mouvement [1], nous demandions « À quand la nouvelle grève ? ». Qu’à cela ne tienne. Ce fut le 29 octobre dernier.

L’enfumage de la « prime Sarko »

Dans le dispositif d’enfumage, on nous promettait une revalorisation de la PPP. La PPP ? La « Prime de partage des profits », rien que ça, qui avait été mise en place par un gouvernement Sarkozy, d’où son surnom de « prime Sarko ». À l’époque, le gouvernement évoquait un montant de 1 000 euros annuels… personne n’en a vu la couleur. Certainement inspirés par cet exemple, les chefs de Solvay se sont mis à faire courir les rumeurs les plus invraisemblables sur le montant de cette prime, certains parlant même de 1 200 euros cette année. Tout était en place pour nous endormir.

Autant dire que le réveil fut difficile pour ceux qui plaçaient leurs espoirs de ce côté-là : 250 euros, conditionnés à la signature des syndicats (que la CFDT et la CFE-CGC se sont empressées de donner). Colère largement partagée dans l’usine ! La grève est partie assez vite, très bien suivie, à 100 % dans certains secteurs. Les revendications variaient selon les syndicats. La CGT, le seul syndicat à avoir appelé à la grève toute la journée, mettait en avant 150 euros d’augmentation collective et l’embauche des intérimaires (dont la direction cherche à se débarrasser en ce moment).

La grève n’a duré qu’un jour mais les revendications restent en tête. D’autant que cette grève a fait des petits puisque, une semaine après, l’usine voisine de Solvay Belle-Étoile débrayait avec les mêmes revendications. Alors même que les négociations salariales annuelles commencent.

Depuis des années, la direction explique que, si elle a de l’argent à lâcher, c’est sous forme de primes et non d’augmentation du salaire de base. Cette posture, ainsi que son intransigeance affichée et son agressivité bien réelle, incitent des travailleurs de l’usine à penser que le rapport de forces n’est pas de notre côté et qu’il vaut mieux demander des primes. Les événements de cette année montrent que ces primes n’existent que pour pouvoir être supprimées ou baissées plus facilement. C’est comme cela qu’on baisse brutalement les salaires sans le dire. Gageons que ces combats préparent un mouvement pour l’augmentation des salaires, qui préoccupent beaucoup les travailleurs de l’usine.

6 novembre 2014, correspondant



Extraits du bulletin L’Etincelle de Solvay Saint-fons Chimie du 3 novembre 2014

Parole, parole, parole

Les ventilateurs ont tourné à plein régime cet été, mais pas à cause des grosses chaleurs. Le plan était surtout de nous vendre la PPP, prime sortie du chapeau pour tenter de mettre en sommeil la colère provoquée par le faible intéressement.

On a tous pu voir ce que valaient leurs promesses : pas grand-chose, et un chantage à la signature. Autant dire qu’on a eu raison de faire grève. Il faudra remettre ça, comme à Belle-Étoile cette semaine, pour revendiquer de vraies augmentations de salaires, et pas des primes fantômes.

Les Dalton jouent à Lucky Luke

Lors de la grève de la semaine dernière, l’arrêt très temporaire d’une pompe à la Vanille, qui a touché aussi Coléo, a fait sortir la direction de ses gonds.

Entre une clope et un café, le chef qui tire plus vite que son ombre a mobilisé l’équipe de direction pour accuser les grévistes de tout et de n’importe quoi. On serait tenté de leur conseiller de prendre des calmants ou d’arrêter le café. Mais tout cela est bien calculé de leur part, et porte même un nom : l’intimidation.

S’ils jouent du coup de pression, c’est que notre grève les dérange.

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Numéro 96, novembre-décembre 2014

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