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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 60, novembre-décembre 2008 > DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

C’est quoi, une crise ?

Mis en ligne le 2 décembre 2008 Convergences Politique

La crise n’est pas seulement une maladie du capitalisme, c’est aussi son mode de régulation. Aiguillonnées par la concurrence, les entreprises capitalistes produisent de façon aveugle et, globalement, cela se fait sans tenir compte du marché solvable. La crise résulte des tensions, inévitables, entre ce qui est produit et ce que peut absorber ce marché. Quand elle éclate, elle se traduit par une dévalorisation massive du capital, sous toutes ses formes. Depuis deux mois, 25 000 milliards de dollars se sont évanouis dans la dépréciation boursière ! Mais, à cette phase de dépréciation du capital financier succèdera (en fait, cela a déjà commencé) une dépréciation de ce que les économistes appellent le capital fixe : les machines, les bâtiments des entreprises qui ferment perdent pratiquement toute valeur.

Ainsi, la crise, en mettant en faillite des entreprises et des banques et en éliminant les plus fragiles, détruit un grand nombre de capitaux « en excès ». Une purge qui rétablit la profitabilité du système, au prix de millions de chômeurs et d’immenses capacités productives laissées en friche. Ce gigantesque gâchis matériel et humain est le seul mode de régulation du système capitaliste.

De la même façon, dans le cours régulier du capitalisme, le chômage est ce que les économistes osent appeler cyniquement « une variable d’ajustement » (cette « armée industrielle de réserve » dont parlait Marx dans Le Capital ).

Mais ces « petites » crises d’ajustement peuvent parfois se transformer en une longue et profonde crise du système semblable à celle de 1929.

À chaque époque le capitalisme fonctionne de façon particulière, adopte un certain régime d’accumulation du capital, qui lui permet une relative croissance. Quand les ressorts de cette croissance sont cassés ou essoufflés, il peut s’ouvrir une longue phase pendant laquelle le capitalisme, à coups de purges, se cherche un nouvel équilibre (tout aussi chaotique), de nouveaux ressorts.

Peut-être est-ce le cas aujourd’hui. Dans les années 1990 et 2000 la croissance dans les pays développés dépendait pour beaucoup d’un endettement massif, adossé aux États-Unis à la « bulle » des prix de l’immobilier, endettement qui permettait d’aggraver l’exploitation des classes populaires, en particulier par une baisse générale des salaires, tout en les faisant consommer, et cela tirait d’ailleurs au passage la croissance des pays émergents par le jeu des importations massives de leurs biens industriels à bas prix. Pour prolonger cette croissance, les gouvernements n’ont pas hésité à encourager cet endettement. Ainsi en 2001, suite au « krach internet » (l’effondrement du prix des actions technologiques), l’administration Bush baissa massivement les impôts et augmenta le budget de l’armée (3 % du PIB fut utilisé pour cette « relance » !) et la réserve fédérale américaine baissa brutalement les taux d’intérêts pour faciliter les emprunts. La bulle immobilière relaya la bulle internet… Et maintenant ? Les autorités et les capitalistes de tout poil inventeront-ils de nouvelles bulles, relanceront-ils l’endettement pour continuer de fonctionner comme avant, après la purge actuelle sur les marchés financiers et la mise en faillite de millions de particuliers américains surendettés ?

Bernard RUDELLI

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