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Algérie, Soudan : Le vent se lève

Au Soudan, les manifestants qui déferlaient sur Khartoum, la capitale, depuis décembre dernier au prix de dizaines de morts ont eu raison du dictateur en place depuis 30 ans, Omar El-Béchir, destitué jeudi 11 avril. Mohamed Ahmed Ibd Auf, un de ses proches qui l’avait remplacé, a dû partir lui aussi dès le lendemain, les manifestants refusant ce tour de passe-passe ! C’est désormais un autre général, Abdel Fattah Abdelrahman dont on nous dit qu’il n’est pas de la bande à Omar El-Béchir – mais est tout de même général – qui a été mis en place. Pour combien de temps ?

De quoi faire le rapprochement avec ce qui se passe en Algérie où les manifestants ne se satisfont pas du départ de Bouteklika, remplacé par un de ses proches, Bensalah, dont la rue réclame le départ. En fait, le slogan le plus populaire en Algérie est aujourd’hui : « Qu’ils partent tous ! » Et la répression brutale tentée par la police n’a pas découragé les manifestants.

Huit ans après le Printemps arabe, le Printemps 2019 semble aller bien plus loin. Ce qui donne des sueurs froides à bien des dirigeants – en particulier au général Sissi, qui a confisqué la révolution égyptienne et dirige le pays d’une main de fer, jetant en prison des dizaines de milliers d’opposants.

Sissi ainsi que les autres dictateurs qui règnent sur l’Arabie saoudite, Oman, le Maroc et tant d’autres pays ont bien raison d’avoir peur. Au Soudan, comme en Algérie, sur fond de délabrement de l’économie, les femmes sont en pointe dans la révolte, signe sûr que la révolte qui gronde vient de loin.

Jusqu’à présent, les manifestants, tant au Soudan qu’en Algérie, n’ont cédé à aucun des pièges tendus par le pouvoir en place. Ils ne veulent pas d’un ravalement de façade mais la fin « du système », qu’ils identifient aux cliques au pouvoir.

Derrière ces cliques, il y a toute une bourgeoisie affairiste, dont une partie vit sur place, mais dont la partie la plus riche est composée des bourgeoisies américaine, française, européenne en général. Car tous ces pays sont fournisseurs de matières premières pour l’exploitation desquelles les grandes puissances impérialistes distribuent des prébendes, intronisent leurs hommes de main, attisent les conflits pour rester les maîtres d’un jeu sanglant dans lequel les populations ne peuvent qu’être victimes.

Il souffle un vent de révolutions en ce printemps 2019… qui pourrait bien, dans un avenir pas si lointain, traverser la Méditerranée. Après tout, en France, les Gilets jaunes non plus ne s’en laissent pas conter après cinq mois de mobilisation et là aussi, ce sont les femmes qui sont aux premiers rangs.

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