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- C’est le mardi 19 février 2019, à Khenchela, ville de 100 000 habitants dans le massif des Aurès au sud-est d’Alger, qu’avait éclaté la première manifestation du Hirak algérien, ce mouvement de masse qui a ébranlé pendant près d’un an le pays. Le pouvoir venait juste d’annoncer, quelques jours plus tôt, la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel. Il était président depuis vingt ans et avait déjà fait modifier la constitution pour avoir le droit de faire un troisième puis un
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C’est une délégation de quinze ministres, soit la moitié du gouvernement français, que le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane avait reçue à Alger pour une visite de deux jours, les 9 et 10 octobre. Il doit bien y avoir des raisons justifiant cette forte mobilisation dans un contexte français marqué par l’inflation galopante et la montée des grèves (grèves des raffineurs) et de la colère sociale.
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- Fin août Macron s’est rendu en Algérie, à la recherche d’un peu de gaz et la patronne d’Engie, Catherine MacGregor, était de l’escorte. La France, qui avait décidé de réduire de 50 % les visas accordés aux Algériens, sous prétexte que l’Algérie refuserait de rapatriement forcé de ses ressortissants condamnés en France pour divers délits, promettrait de faire un geste pour que ça gaze entre les deux pays : quelques visas plus faciles pour des étudiants ou pour aider des « projets de création d’incubateur de
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Le logo qu’a choisi le pouvoir algérien pour fêter, ce 5 juillet 2022, le soixantième anniversaire de l’indépendance du pays est tout un symbole : silhouettes de deux maquisards des années 1954-1962 d’un côté, avion de chasse, missiles, char et navire de guerre de l’autre, vantant les immenses « progrès » de l’Algérie en soixante ans d’indépendance.
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Nous publions ci-dessous quelques informations et points de vue militants qui nous viennent d’Algérie, sur la situation politique et sociale dans ce pays, et les réactions face à la guerre d’Ukraine.
Le président Abdelmadjid Tebboune semble marquer une pause dans son élan de démantèlement des acquis sociaux. Après une batterie de mesures d’inspiration libérales : dévaluation du dinar, fermeture d’entreprises, licenciements et relance des privatisations… pilotées par son Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, et le vote dans la loi de finance de la suppression des subventions des produits alimentaires, Tebboune procède au gel temporaire de cette dernière décision.
- Il y a 60 ans, le 19 mars à midi, le cessez-le-feu en Algérie consacrait la fin de près de huit ans de guerre (1er novembre 1954-19 mars 1962) en application des accords signés la veille à Évian entre le FLN algérien, ou plus exactement le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et le gouvernement français. L’Algérie, colonisée depuis 132 ans accédait à l’indépendance. À en croire le langage des gouvernements français successifs, ces huit ans n’étaient pas une guerre, ni même une «
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Les ratonnades d’Alger, 1956 : une histoire de racisme colonial, de Sylvie Thénault
Seuil, 2022, 336 p., 23 €
Après avoir travaillé sur le 17 octobre 1961, la justice dans la guerre d’indépendance algérienne et l’internement dans l’Algérie coloniale, l’historienne Sylvie Thénault s’attaque dans son dernier ouvrage à un événement peu connu de la guerre d’indépendance. Le 29 décembre 1956, l’enterrement d’une des figures de l’Algérie française exécutée la veille par des nationalistes algériens donne lieu à un déferlement de violences prenant la forme de ratonnades. Cet épisode sert de porte d’entrée pour proposer une « -
Algérie. Suspension du Parti socialiste des travailleurs : non à la répression
Convergences Monde 20 janvier 2022
Ce jeudi 20 janvier en Algérie le Conseil d’État a prononcé la suspension des activités du Parti socialiste des travailleurs, parti de militants d’extrême gauche, qui existe depuis les années 1970, et dont le crime aux yeux du régime est d’avoir activement participé au mouvement du Hirak de 2019 et d’avoir depuis soutenu les luttes sociales et les mouvements de grève qui ont suivi, notamment la longue grève de l’été et l’automne 2020 des travailleurs de Numilog, l’entreprise de logistique portuaire de
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- Le président algérien Abdelmadjid Tebboune se flatte d’avoir réussi la « dernière étape pour l’édification d’un État moderne » avec les élections municipales qui viennent de se dérouler. Après la propulsion de Tebboune à la présidence par l’élection de décembre 2019, avec 5 millions de voix sur 24 millions d’électeurs, dans une présidentielle fortement boycottée (plus de 60 % d’abstention selon les chiffres officiels eux-mêmes), puis l’élection en juin 2021 d’un nouveau parlement (23 % seulement des électeurs
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De nos frères blessés, de Joseph Andras
Actes Sud (Babel), 2016, 144 p., 6,70 €
À l’occasion des quarante ans de l’abolition de la peine de mort, voilà un bouquin qu’on a envie de relire et faire lire ! Ce court roman de Joseph Andras raconte l’histoire de Fernand Iveton, seul « Européen » condamné à mort et guillotiné pendant la guerre d’Algérie.
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- Honni soit qui Mali pense
Démagogie contre démagogie, Emmanuel Macron s’est senti vexé comme un pou d’entendre le Premier ministre malien parler d’ « abandon en plein vol » du Mali par la France, à propos de la décision de Paris de réduire les troupes de l’intervention Barkhane. D’autant plus vexé que le gouvernement malien vient d’acheter quatre hélicoptères militaires à la Russie et envisage d’embaucher la milice privée russe Wagner pour remplacer les militaires français. Un coup de Trafalgar certes moins -
Après la Californie et la Grèce, depuis une semaine les incendies font aussi rage en Algérie, essentiellement dans les régions montagneuses de Kabylie à l’est d’Alger. Ils ont déjà fait à ce jour 90 morts. « Seules des mains criminelles peuvent être à l’origine du déclenchement simultané d’une cinquantaine d’incendies à travers plusieurs localités de la wilaya », s’est empressé de déclarer le ministre algérien de l’Intérieur (il parle de la « wilaya » de Tizi Ouzou, l’équivalent administratif de nos départements).
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Élections en Algérie : abstention record, une nouvelle claque pour le régime
(Correspondance d’un camarade d’Algérie)
Les résultats des législatives de ce 12 juin sont limpides : plus de 76 % d’électeurs ont tourné le dos aux urnes après une campagne électorale qui s’est déroulée dans l’indifférence totale. La prolifération des « listes indépendantes » et la participation des trois partis d’obédience islamiste, en l’occurrence le MSP, El Binaa, El Adala aux côtés des partis traditionnels du pouvoir (FLN, RND), censés mobiliser leurs électeurs et faire grimper le taux de participation, n’ont pas eu l’effet escompté.
- Le gouvernement algérien menace le Parti socialiste des travailleurs, organisation révolutionnaire algérienne, de « suspension » : en clair d’interdire ses activités et de fermer ses locaux. Une procédure judiciaire vient d’être engagée par le ministère de l’Intérieur dans ce but.
Le régime intensifie sa répression pour tenter d’en finir avec le Hirak et la contestation sociale, en même temps qu’il prépare pour le 12 juin prochain des élections législatives, qui risquent bien d’être un fiasco pour lui sur le
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- (Ce dernier texte est la présentation faite à la réunion débat du 18 avril 2021 par un camarade d’Algérie sur l’influence encore aujourd’hui de la mémoire de la guerre de libération dans la vie politique algérienne.)
En Algérie, le passé colonial, et particulièrement la séquence de la guerre de libération, n’a jamais cessé de s’insérer dans le débat politique et l’actualité du moment. Et cela, bien que cette période soit relativement lointaine pour une population très jeune dont l’écrasante majorité, 70 %, - Jeudi 18 février, le président algérien Abdelmadjid Tebboune déclarait : « Le “Hirak béni” a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder la grâce présidentielle à une trentaine de personnes pour lesquelles une décision de justice avait été rendue ainsi qu’à d’autres pour lesquelles aucun verdict n’a été prononcé. » Tant mieux pour la cinquantaine de détenus d’opinion libérés à cette occasion. Samedi 19, le même Tebboune avait au bout du fil Macron qui, après s’être félicité de ce geste d’apaisement, lui disait rêver
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