Un autre monde est possible
23 avril 2018 Éditorial des bulletins L’Étincelle Politique
Le gouvernement nous dit que les caisses sont vides. Qu’il faut faire des économies de personnels dans les hôpitaux, dans les écoles. Qu’il faut accepter la précarité, la fin du statut des cheminots. Et dans le même temps, il part faire la guerre en Syrie, avec 1,153 milliard d’euros de nouveaux missiles, tout en prétendant être des bienfaiteurs de l’humanité. Pour qui nous prend-il ?
Rien à faire de la colère ?
C’est ce que Macron voudrait montrer. La grève des cheminots bat son plein, les étudiants poursuivent leur mobilisation, et il continue d’annoncer de futures attaques contre les travailleurs. Pourquoi pas une deuxième « journée de solidarité » (traduisez une journée de travail gratuit) ? Rien à voir avec l’autonomie des personnes âgées, qu’il entend bien paupériser d’ailleurs avec une nouvelle réforme des retraites. Son rêve, et celui de tous les grands patrons dont il est le parfait exécutant, ce serait 365 « jours de solidarité » ! Disons stop.
Mettons un coup d’arrêt
C’est bien ce qu’entendent faire aujourd’hui les travailleurs et les jeunes qui se mobilisent. Jeudi dernier, 300 000 personnes manifestaient encore dans toute la France à l’appel de la CGT et de Solidaires. Des cheminots, qui en étaient à leur huitième jour de grève et dont la mobilisation ne faiblit pas. Des étudiants, dont le mouvement continue même là où certains sont en vacances ou en partiels. Mais aussi des travailleurs d’autres secteurs notamment de l’énergie, appelés à manifester ce jour-là.
Étendons la lutte
Cette extension de la mobilisation à de nouveaux secteurs est primordiale. Les manifestations du 19 avril étaient fournies de gros cortèges de cheminots, et la mobilisation étudiante comme l’appel interprofessionnel pour cette journée avaient de quoi ajouter à leur motivation.
La convergence des luttes est aujourd’hui défendue, du moins verbalement, par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, comme le seul moyen d’obtenir quoi que ce soit face à l’inflexibilité du gouvernement. On ne peut que se réjouir de cette position, du moment qu’elle ne reste pas rhétorique.
Et c’est à nous, travailleurs de tous les secteurs, de nous en assurer. Salaires, effectifs… partout nos conditions de travail et de vie se dégradent. Nous avons des revendications. Formulons-les, et rejoignons ceux qui sont déjà dans la lutte, sans attendre l’appel des confédérations.
Si la CGT est molle à mettre en œuvre sur le terrain une politique d’extension des luttes, la CFDT milite carrément contre toute victoire possible. Son secrétaire général, Laurent Berger, interrogé par Public Sénat le 19 avril, déclarait concernant les personnels hospitaliers : « nous demandons […] que les aides-soignants soient revalorisés de catégorie C à catégorie B, et ce n’est pas en faisant une convergence des luttes qu’on y arrivera, ça, c’est sûr ». Alors comment compte-t-il s’y prendre ?
Répondons à la violence du gouvernement par la grève
Avec son flot d’attaques sociales, Macron voudrait montrer qu’il ne lâchera pas prise. Avec sa politique répressive aussi. 2 500 gendarmes mobilisés contre les zadistes à Notre-Dame-des-Landes, évacuation musclée de la fac de Tolbiac vendredi dernier… il met en scène son inflexibilité.
Dans ces circonstances, s’unir pour gagner est plus que jamais une nécessité.
Cette société où on tue à coups de missiles pour assurer des profits, où on ponctionne les revenus des retraités, où on nous contraint d’accepter n’importe quelles conditions pour avoir un emploi… on n’en veut pas. Soyons nombreux à le dire le 1er mai, journée internationale des travailleurs, et à entrer en lutte pour joindre notre colère à celle de ceux qui y sont déjà.