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Accueil > Éditos de bulletins > 2002 > décembre > 16

Troupes françaises hors de Côte d’Ivoire !

Dominique de Villepin, le ministre des affaires étrangères, prétend envoyer en Côte d’Ivoire une “ force de paix ”, pour “ empêcher un nouveau Rwanda ” ! Mensonges ! Comme au Rwanda, les massacreurs ont été là-bas formées par l’armée française qui continue de les protéger.

La France envoie en Côte d’Ivoire des renforts militaires avec du matériel lourd, hélicoptères, blindés et grosse artillerie et 500 hommes en plus des 1500 déjà sur place. Désormais, les soldats français ont ordre de tirer. L’état- major affirme “ nous allons marquer notre appui aux autorités légitimes ivoiriennes ”. Légitimes ! Celles-là mêmes qui procèdent aux massacres.

Le président-dictateur Laurent Gbagbo s’est emparé du pouvoir avec l’aide de la gendarmerie après une élection contestée. Dès sa prise de pouvoir, de nombreuses exactions et massacres ont eu lieu à Abidjan la capitale. Laurent Gbagbo avait alors lancé ses hommes de main pour terroriser les habitants des bidonvilles qui ceinturent la capitale… Ses gendarmes et ses tueurs y ont fait la chasse aux immigrés burkinabés ou maliens, rackettant, assassinant et brûlant leur habitat précaire. La France, intervenue soi-disant pour protéger les étrangers en Côte d’Ivoire, n’a alors pas levé le petit doigt pour les étrangers africains ni pour ceux désignés à la vindicte à cause de leur appartenance ethnique. Les seuls étrangers protégés par cette intervention sont français, américains ou européens.

Les troupes françaises n’ont empêché ni les affrontements militaires ni les massacres. Témoin la tuerie du 29 novembre et la récente découverte du charnier de Moroko-Zohi dans une zone de l’ouest contrôlée par les Français.

Certes la France organise par ailleurs des négociations et il n’est pas exclu qu’elle s’entende avec les chefs mutins, ses anciens alliés d’hier, comme elle s’entend aujourd’hui avec Gbagbo. Les gouvernements français ont d’ailleurs soutenu chacun des pouvoirs pourris successifs : tous ont pratiqué une démagogie contre les citoyens d’autres pays africains et attisé la haine entre les différentes ethnies ivoiriennes pour se maintenir face à un mécontentement grandissant sur fond de crise.

Une crise qui n’est que le produit du pillage d’un pays, autrefois riche producteur de café, de cacao et de bois précieux, où des sociétés majoritairement françaises – les Bouygues (dans le bâtiment, l’eau et l’électricité), les Bolloré (transport, activités portuaires, produits tropicaux, TotalfinaElf (raffinage et distribution) ou Orange (téléphonie) – ont raflé la plus grosse part du gâteau.

Si Chirac met le pied dans cette sale guerre, ce n’est que pour défendre les intérêts des capitalistes français en Afrique. Quant à nous, travailleurs de France, notre solidarité doit aller aux travailleurs et au peuple de Côte d’Ivoire, toutes origines et toutes ethnies ou religions confondus. Faisons entendre notre voix contre tous ses bourreaux et ses exploiteurs, à commencer par l’impérialisme français.

La capitulation des dirigeants syndicaux d’EDF-GDF est un avertissement pour tous les travailleurs

Les dirigeants des principaux syndicats à EDF-GDF viennent d’accepter la première étape d’un accord sur les retraites présenté hypocritement comme un simple « relevé de conclusion ».

Officiellement, le système sera « pérennisé », en réalité démantelé. L’application de 40 au lieu de 37,5 annuités de cotisation ainsi que la privatisation d’EDF-GDF sont désormais possibles.

Après le succès incontestable de la manifestation du 3 octobre, les bureaucrates maniaques du stylo sont allés négocier (sauf FO qui a rapidement claqué la porte), et rien n’a filtré pendant des semaines ! Bien des travailleurs à EDF-GDF et aussi de nombreux militants syndicaux, notamment à la CGT, ont depuis exprimé leur indignation devant cette trahison.

Cette affaire nous concerne tous. Le gouvernement est satisfait car il avait besoin de marquer rapidement des points pour lancer son offensive contre la retraite de tous les travailleurs, dans le privé comme dans le public.

Chaque fois que les syndicats ont appelé à une journée de grève, comme le 3 octobre, le 17 octobre ou le 26 novembre, les travailleurs ont répondu massivement présents. Notre force reste intacte. Mais pour nous défendre tous ensemble, nous avons aussi besoin d’organiser et de contrôler nous-mêmes nos luttes, démocratiquement. Sous peine de désillusion !

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