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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 93, avril-mai 2014

Simon, notre camarade, notre ami

Mis en ligne le 22 avril 2014 Convergences

Notre camarade Simon Gouz est décédé le 19 février dernier, à l’âge de 33 ans. Connu aussi sous le nom d’Ivor, il avait commencé à militer à l’Université de Nanterre en 2000, dans la région parisienne. À partir de 2002, Simon a joué un rôle prépondérant dans la construction de notre groupe à Lyon, en contribuant à former les camarades autour de lui, mais aussi, à partir de 2008, en développant notre travail d’implantation ouvrière dans le couloir de la chimie. Son engagement le conduisait également à être présent sur le terrain de la jeunesse, notamment en étant élu par les étudiants de l’université Lyon 1, pour la coordination étudiante lors du mouvement contre le CPE, au printemps 2006.

Tous ceux qui se souviennent de lui ont le même mot : « une prodigieuse intelligence ». La logique, les sciences, la philosophie, l’histoire, la dialectique, tout ce qui était étudiable et étudié, était pour lui autant de sujets de recherche et de passion. Toujours pointu, extrêmement rigoureux, il était pourtant le roi de la pédagogie et de la transmission. C’est ce qu’illustre sa thèse publiée aux Éditions Matériologiques en 2013, J.B.S Haldane, la science et le marxisme. Il y rend accessible à tous bien des aspects de la philosophie marxiste des sciences.

Pourtant, avec sa modestie, il ne se voulait ni « prof » ni « théoricien », il prenait toujours plus que sa part dans les tâches militantes les plus techniques et de terrain, à la porte des entreprises, des lycées, dans les campagnes électorales, sur les marchés. Un militant de la classe ouvrière infatigable, sensible, empathique, qui ne se plaignait jamais, ne s’épanchait jamais. Rétrospectivement, nous qui le côtoyions de près aurions préféré qu’il parle plus volontiers de ses difficultés personnelles.

Nous nous souviendrons tous de son humour, celui avec lequel il rédigeait les brèves des bulletins d’entreprises et avec lequel il égayait les voyages qui nous menaient d’une intervention militante à une autre.

Passionné en fait, il raisonnait toujours sur ce qui le prenait aux tripes, en transformant sa colère en énergie et en arme pour la lutte.

Nous perdons avec la disparition de Simon un militant de valeur, et pour beaucoup d’entre nous un ami. Convergences Révolutionnaires partage cette vive douleur avec ses parents et sa compagne, Caroline, avec qui il a vécu certaines des années les plus heureuses de sa vie.

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Réactions à cet article

  • Comme d’autres ici, je suis profondément attristé par le décès du camarade Ivor. Le portrait donné de lui dans cet article est extrêmement juste, j’y retrouve la perception que j’avais de lui, de sa singularité et de sa fine intelligence, et aussi de ses qualités militantes. Je ne l’ai côtoyé seulement que quelques années à Paris, autour de l’an 2000, mais les souvenirs que j’ai de lui sont d’une très grande précision, comme si je l’avais vu hier. Comme lui, mais à un niveau beaucoup plus modeste et incomplet, je m’intéresse à l’histoire des sciences, à la biologie de l’évolution, aux liens entre les idées et les sciences. Je me souviens que, lors des quelques discussions que j’ai eu avec lui, j’étais rapidement largué face à la vivacité de son esprit, et devant la complexité de sa pensée, alimentée par une connaissance remarquable des idées et des concepts. Dans les débats, je me souviens qu’il était très attentif aux points sur lesquels nous autres simples employés et ouvriers trébuchions par manque d’agilité d’esprit, et il cherchait toujours, par des détours plus compréhensibles, à nous faire passer certains obstacles avec lui. D’une certaine manière, il nous tirait vers le haut. Grâce à lui et à d’autres camarades, j’ai beaucoup lu et je continue à lire des bouquins de vulgarisation scientifique, en lien avec nos idées, matérialistes et marxistes. Je prends des notes, j’en fais des commentaires, je reviens dessus, etc. Bref, j’essaye de surmonter mes lacunes, attitude qui me vient de ces années-là, lorsque j’essayais de suivre – en suant à grosses gouttes – les réflexions des camarades comme Ivor. Dans un monde dur et froid tel que celui dans lequel nous vivons, Ivor faisait partie de ces êtres très sensibles, trop sensible peut-être. Je crois que nous aurions tous aimer côtoyer Simon dans un autre monde, fraternel et libéré de l’aliénation, discutant tranquillement de science ou de philosophie à l’ombre d’un arbre, les doigts de pieds en éventail, un été à la campagne. Notre position matérialiste, à laquelle Ivor tenait tant, est une position difficile dans ces circonstances, car nous ne pouvons avoir le réconfort de le retrouver un jour dans un monde « au-delà » de celui-ci, car nous savons qu’une telle félicité n’existe pas. Mais je sais que ce camarade m’accompagnera toujours en pensée dans ma vie et dans mes luttes, comme Granier, comme d’autres qui nous ont quitté trop tôt.

    Frémont, Nantes.

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  • C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le dècès du camarade Simon en lisant convergences.

    J’y pu partager d’excellents moments avec lui lors de mon passage en région parisienne au début des années 2000. Il savait nous captiver et faire progresser notre pensée.

    Mes pensées les plus sincères accompagnent famille, amis, compagne, proches camarades dans ces instants douloureux.

    Laurent alias bylli

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  • Merci pour ces quelques lignes qui mettent les mots que je cherche pour exprimer ce que je ressens depuis que j’ai appris la mort de notre camarade.

    N’ayant jamais été un de ses proche, les souvenirs que j’ai de lui sont pourtant nombreux : les discussions sur la dialectique, les heures de lutte ensemble contre le CPE, ou des heures plus légères à surveiller nos stands dans les fêtes de LO. Ivor était de ceux qui marquent.

    Il m’a montré ce qu’est l’intelligence au service de la colère. J’honorerai l’un et l’autre de tout mon possible. Mes pensées sincères à toute sa famille, proches et camarades.

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Numéro 93, avril-mai 2014

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