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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 93, avril-mai 2014

Paris - Gare d’Austerlitz : «  Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés » (Jacques Prévert)

Mis en ligne le 22 avril 2014 Convergences Entreprises

Début avril, la grève des nettoyeurs de la gare de Paris-Austerlitz a mis en valeur le travail quotidien de cette quarantaine de salariés sous-traitants pour la SNCF : dès le deuxième jour, la gare était dans un état de saleté indescriptible.

Sur les chantiers de nettoyage, les salariés restent (disposition légale) et les patrons valsent, au gré des appels d’offre du donneur d’ordre, ici la SNCF. Le 1er avril, c’est la société ISS qui remplaçait LASER. Quand un nouveau patron débarque, il roule des mécaniques. Mais c’est aussi l’occasion pour les salariés de montrer au nouveau venu à qui il a affaire.

Dès le premier jour, les nettoyeurs d’Austerlitz ont convié le nouveau chef sur leur terrain, pour lui rappeler les effectifs, les horaires, les primes, tous les « avantages acquis » que, légalement, il devrait reprendre. Mais ce dernier avait dans sa poche un protocole signé la veille, avec un syndicaliste, dans le dos des salariés. Au menu : une baisse des effectifs avec le refus d’embauche de cinq CDD qui travaillent depuis des mois, un décalage du versement de la paye qui n’aurait plus lieu le 1er mais le 12 du mois et une remise en cause des élections professionnelles, pourtant récentes.

Inacceptable pour vingt-cinq salariés qui se sont mis immédiatement en grève. Ce noyau, petit mais déterminé, est parvenu en huit jours à faire reculer ISS sur l’essentiel, même si les CDD n’ont pas encore été embauchés en CDI.

Derrière les patrons sous-traitants se cache le grand bénéficiaire de ce dumping social permanent que sont les appels d’offre pour ces chantiers : la SNCF. Elle n’a pas lésiné dans son soutien à ISS, en fait à ce système qui lui permet d’externaliser les secteurs les plus exploités. Elle a joué l’intimidation avec la Suge (« Surveillance générale »), sa police ferroviaire, mais aussi les flics et les huissiers, sous prétexte de permettre aux non-grévistes, minoritaires, de travailler.

La SNCF a aussi débauché ses cadres pour nettoyer la gare, remplaçant ainsi des travailleurs en grève ! Heureusement les grévistes sont parvenus à déjouer nombre de ces tentatives, pas déroutés par l’aspect comique de costards-cravates qui maniaient pelles et balais pour la première fois.

Avec leur détermination et en pointant la responsabilité du donneur d’ordre, en convainquant des cheminots de la gare et même deux sections CGT de la gare d’exiger de la direction de la SNCF qu’elle résolve le conflit en leur faveur, les grévistes ont réussi à faire plier le nouveau patron.

Correspondant local

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Numéro 93, avril-mai 2014

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