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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 99, mai-juin 2015

Relations Iran — USA : Jeu d’équilibre sur le dos des peuples

Mis en ligne le 14 mai 2015 Convergences Monde

  • 1953 : coup d’État orchestré par la CIA en Iran

Ce coup d’État renverse le premier ministre iranien, Mossadegh, qui avait commis le crime de nationaliser le pétrole. Les USA font du monarque en place, le shah Mohamed Reza Pahlavi, le dictateur incontesté de l’Iran et leur principal allié militaire dans la région.

  • 1978-1979 : renversement du shah

Manifestations et révoltes se multiplient en 1978 contre la dictature du shah et sa féroce police politique, la Savac. Révoltes au départ essentiellement de la jeunesse des grandes villes, rejointe par la classe ouvrière et ses grèves dans les centres industriels et exploitations pétrolières.

  • 1979 : l’ascension au pouvoir de « l’axe du mal »

Mi-janvier 1979, le shah prend la fuite. Mais de toutes les forces qui ont contribué à sa chute, l’Église chiite, sous la houlette de l’ayatollah Khomeiny, opposant au régime que la France avait accueilli en exil (il faut ménager les cartes de rechanges !), est la plus organisée. Et l’armée se rallie à Khomeiny pour le porter au pouvoir.

Usurpant la victoire aux couches populaires qui ont renversé le shah, le nouveau régime islamiste, fort du développement de ses propres milices, les « gardiens de la révolution », fait la chasse à tous les opposants de gauche, de ceux du Parti communiste Toudeh à ceux de l’extrême gauche, en passant par les militants syndicaux. Prison, assassinats.

Pourtant les USA ne pardonnent pas au nouveau régime la perte de leur homme lige, le shah, d’autant que pour donner le change le régime de Khomeiny soutient les manifestations anti-américaines.

  • 1980- 1988 : la guerre Iran-Irak

C’est pour affaiblir un régime qui lui parait hostile et pourrait donner un mauvais exemple dans la région que les USA encouragent le pays voisin, l’Irak de Saddam Hussein, à déclarer la guerre à l’Iran. Au cours de celle-ci, pour maintenir l’équilibre des forces entre les belligérants, les puissances occidentales, USA en tête, finissent pas fournir des armes des deux côtés.

Huit ans de guerre, plus d’un million de morts (au moins 300 000 du côté irakien, près de trois fois plus du côté iranien). Pour l’ayatollah Khomeiny, elle a été l’occasion de stabiliser son régime en liquidant toute opposition. Et les USA ont eu le sentiment d’en avoir fini du principal danger, qui n’était pas le régime du « Guide suprême », mais la révolte populaire qui avait renversé le shah.

  • 1991 : première guerre du Golfe

Terminée par un match nul grâce aux talents d’équilibriste des USA, la guerre Iran-Irak n’en a pas moins fait du régime de Saddam Hussein une nouvelle puissance militaire régionale. Après s’en être servi, les USA ont voulu lui rabaisser le caquet. Et c’est l’objet de la première guerre du Golfe, à laquelle l’invasion du Koweit par Saddam Hussein a servi de prétexte.

  • 2003 : la seconde guerre du Golfe et le chaos américain

À l’issue de la première guerre du Golfe où George Bush père s’est bien gardé d’aller jusqu’à une occupation de l’Irak, les USA ont laissé les mains libres à leur ennemi Saddam pour réprimer les révoltes dans les régions à majorité chiite du sud-est du pays.

C’est le chaos engendré par la seconde guerre du Golfe, celle de George Bush fils, entamée en 2003, qui a conduit les USA, après bien des retournements d’alliances, à miser sur les leaders des communautés chiites irakiennes pour contrôler le pays.

Et c’est le nouveau chaos général dans la région qui aujourd’hui amène Obama à renouer avec l’Iran.

Marcel DOUGLAS

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