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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 60, novembre-décembre 2008 > DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

« New Deal » ?

Mis en ligne le 2 décembre 2008 Convergences Monde

Le « New Deal » de Roosevelt, nous dit-on, aurait permis aux USA de sortir de la crise de 1929. La réalité est bien différente.

En 1933, Roosevelt, le candidat Démocrate, remporte les élections présidentielles. À cette date, les USA subissent de plein fouet la crise. Des marches de la faim rassemblent des milliers de chômeurs ou agriculteurs ruinés, les grèves sont en augmentation.

Le premier New Deal (« La Nouvelle donne ») comprend une série de lois luttant contre la concurrence sauvage. Il favorise les ententes entre grandes entreprises industrielles, suspendant la loi anti-trust et permettant aux bourgeois de se partager à l’amiable les marchés ; en contre partie, des salaires minimaux sont imposés afin d’arrêter la spirale infernale de la baisse des salaires qui accentue la crise. Pour arrêter l’effondrement bancaire, les banques voient leurs placements garantis par l’État. Les agriculteurs sont subventionnés en échange de la destruction de toute ou partie de leur récolte, afin de faire monter les prix et les profits. Roosevelt lance par ailleurs un programme de grands travaux publics, financés par la dette publique afin d’offrir des débouchés aux trusts américains : électrification, construction de barrages, de tunnels, de canaux, de 285 aéroports, de 78 000 ponts, de 1 million de km de routes, de 120 000 bâtiments publics, plantation de 3 milliards d’arbres pour empêcher la désertification de certaines régions… Ces programmes gouvernementaux offrent momentanément du travail à 3 ou 4 des millions de chômeurs. Mais pour ne pas concurrencer les industries privées, les salaires gouvernementaux sont minimes.

Pour faire accepter ces réformes essentiellement favorables aux grandes entreprises, Roosevelt compte s’appuyer sur les syndicats en leur autorisant des droits nouveaux, notamment le droit pour la plupart des salariés de se syndiquer et le droit à « négociation collective ». Les patrons américains réagissent par une politique de terreur contre les militants syndicaux et un harcèlement juridique, arrivant à faire abroger ces lois favorables aux syndicats par la Cour Suprême.

1934-36 : crise sociale majeure et second New Deal

En 1934, quatre grèves majeures éclatent coup sur coup : une grève générale du textile touche 400 000 ouvriers dans 20 États ; une grève de 150 000 travailleurs paralyse San Francisco ; une grève dans l’industrie de l’automobile à Toledo provoque une bataille rangée qui dure 8 jours et voit le patronat local reculer ; une grève des transporteurs routiers à Minneapolis, là aussi avec des affrontements très violents entre ouvriers et Garde Nationale, oblige les patrons à reconnaitre le syndicat des routiers.

Roosevelt lance alors en 1935 un second New Deal chargé d’enrayer cette montée de la classe ouvrière, comprenant des lois sociales sans précédent aux USA : système national de pensions de vieillesse, des allocations de veuvage, des allocations de chômage et une aide financière aux familles ayant des enfants à charge. Étaient exclus les ouvriers agricoles et bien des travailleurs noirs.

Ces mesures n’enrayent pas la combativité des ouvriers. L’année 1936 voit les grèves s’amplifier dans tout le pays, avec souvent des occupations. En décembre 1936, la grève éclate dans la plus grande entreprise américaine, General Motors, et ceci sur ses différentes usines. Après 3 mois de grèves violentes, les ouvriers arrivent à imposer la création d’un syndicat à General Motors. Le patronat américain cède devant la puissance du mouvement ouvrier. Les syndicats sont autorisés dans toutes les entreprises. Sous l’enthousiasme de ces grèves victorieuses, des millions d’ouvriers se syndiquent, notamment au nouveau syndicat CIO qui apparaît bien plus radical que l’AFL bureaucratisé. On passe en quelques années dans les industries de 9% à 33% d’ouvriers syndiqués.

Le Parti communiste américain, après avoir mené une politique ultra gauchiste, adopte le tournant stalinien de 1935 et rompt avec sa politique offensive pour soutenir Roosevelt. Les syndicats se prêtent à la collaboration avec la bourgeoisie.

Bilan du New Deal

Le second New Deal, en s’appuyant sur les syndicats, est parvenu à canaliser la combativité ouvrière. Mais sur le terrain économique, dès 1937, la récession est de retour avec 20 % de chômeurs à la fin de l’année. Roosevelt se lance alors dans un vague programme militaire financé par une dette publique faramineuse. Ce dernier permet aux USA de sortir de la crise… en préparant la seconde guerre mondiale. Les syndicats, que ce soit la vieille AFL ou le nouveau CIO, décrètent à partir de 1940 l’arrêt des grèves pour soutenir l’effort de guerre. Ce sera en fin de compte la seconde guerre mondiale qui permettra à la bourgeoisie américaine de sortir de la crise de 1929.

A. L.

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