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Migrants : un nouvel accord meurtrier

Vendredi matin, les États membres de l’UE se sont félicités d’un nouvel accord sur la crise migratoire. Dans la même journée, plus d’une centaine de personnes dont de nombreux enfants ont été portées disparues après un énième naufrage. Elles ont sûrement trouvé la mort comme des milliers d’autres chaque année en essayant de traverser la Méditerranée. Dans ce nouvel accord, deux grands principes ressortent : la criminalisation des ONG et la sous-traitance des « flux » à des pays tiers.

Interdiction de secourir

La politique de l’Europe est de laisser la mer faire le travail. En conséquence, la France et l’Italie refusent désormais de laisser accoster dans leurs ports les navires comme l’Aquarius ou le Lifeline, affrétés par des ONG qui persistent à vouloir sauver des migrants. Ces deux bâtiments ont d’ailleurs chacun erré une semaine avant de trouver une destination pour débarquer. L’Union européenne, Macron en tête, pointe du doigt les ONG pour les mettre au pas. Le capitaine du Lifeline est accusé de violation des règlements alors même que l’Europe bafoue toutes les règles humanitaires et maritimes.

Le nouvel accord cherche à soumettre toute opération de sauvetage aux garde-côtes libyens, que de nombreuses images montrent en train de battre des rescapés ou même de couler des embarcations remplies d’hommes, de femmes et d’enfants. C’est l’Europe qui finance, forme et dirige ces corsaires par le biais de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières qui a vu son budget exploser.

« Aider les pays » : avec des bombes ?

La principale réaction des politiciens est d’appeler à une gestion de crise « à la source ». Quelle hypocrisie ! Libye, Mali, Syrie, les principaux pays d’où viennent les migrants ont souvent comme point commun d’avoir été généreusement pilonnés par l’armée française qui y a semé le chaos ces dernières années.

Aujourd’hui, l’Afrique entière est coupée d’est en ouest par l’armée du G5 Sahel sous les ordres de l’armée française. On voit comment les grands pays impérialistes règlent les problèmes à la source !

La sous-traitance loin des caméras

Résoudre les problèmes « là-bas » fait surtout référence à la sous-traitance de camps de rétention dans des pays hors UE. C’est dans ce sens que pousse le nouvel accord européen bien que ce ne soit pas une nouveauté.

L’Europe paye déjà des pays comme le Niger, la Libye, la Turquie et bien d’autres pour refouler les migrants ou les jeter dans des camps. Il y aurait autant de morts dans le Sahara qu’en Méditerranée. Et pour cause : selon l’ONU, ces derniers mois, ce sont 13 000 migrants capturés qui auraient été ramenés et abandonnés, sans eau ni nourriture, en plein milieu du Sahara par les autorités algériennes.

L’intox distillée d’en haut, la solidarité d’en bas

Les politiciens aux commandes, à coups d’intox et de mensonges, invoquent l’opinion publique qui serait défavorable à l’accueil, pour appliquer ce que l’extrême droite raciste proclame. Pas sûr que l’avis général soit aussi inhumain que les États. En témoignent les innombrables gestes de solidarité de la population vis-à-vis des migrants en détresse. Et pas seulement en France. Aux États-Unis, 750 manifestations contre la politique migratoire de Trump ont encore eu lieu samedi dernier. Face à des hommes politiques comme Macron, qui chasse les migrants, ou Trump, séparant les enfants de leurs parents, nous ne devons pas nous laisser diviser. Les Mexicains comme les Africains sont désignés comme le danger pour nous faire oublier qu’au Niger, en France ou au Mexique, les travailleurs sont exploités par les mêmes multinationales, et que les richesses qui existent bel et bien y sont accaparées par les mêmes milliardaires.

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