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Accueil > Éditos de bulletins > 2019 > octobre > 14

La sale guerre d’Erdogan au Kurdistan syrien : Trump et Macron complices !

Depuis le 9 octobre, l’offensive de l’armée turque dans le Nord de la Syrie a déjà fait des centaines de morts. Les bombardements de villages et villes du Kurdistan syrien ne connaissent aucun répit. Au moins 130 000 personnes ont déjà fui les zones de combat. Et la guerre ne peut que s’amplifier avec l’envoi par le dictateur syrien Assad de troupes pour protéger son territoire de l’invasion des troupes turques.

Si Trump, grand maitre des guerres dans la région, retire son épingle du jeu (et ses troupes) pour laisser Erdogan mener son massacre, les appels d’Angela Merkel et d’Emanuel Macron aux autorités turques pour leur prêcher plus de modération sont tout aussi hypocrites. Ils ne peuvent faire oublier qu’Erdogan a toujours été leur ami et qu’ils ont eux-mêmes, sous la houlette de leur grand allié américain, leur part de responsabilité dans les massacres qui ensanglantent le Moyen Orient.

Les guerres d’Erdogan

L’offensive turque n’est pas sans précédent. L’armée turque avait déjà combattu les forces kurdes à Afrin, au nord de la Syrie, ville qu’elle occupe toujours depuis 2018. En 2015-2016, elle était intervenue aussi dans des régions kurdes de Turquie afin d’y écraser toute volonté de la population de voir ses droits reconnus.

Erdogan, au pouvoir depuis 2003, emprisonne ses opposants, militants et journalistes, envoie la police et l’armée contre les contestataires, que ce soient des ouvriers, des Kurdes ou les jeunes de la place Taksim. Il contrôle des syndicats à sa botte et brise les grèves, pour le plus grand bonheur des groupes comme Bosch ou Renault qui y ont leurs usines.

Cela lui a valu quelques déboires, notamment aux élections municipales d’Istanbul de cette année où le candidat du régime a perdu les élections, une première fois en mars, une seconde fois en juin, après qu’Erdogan a fait annuler le premier vote. Son offensive militaire d’aujourd’hui est aussi une tentative de faire oublier ce camouflet et de tenter de cultiver un nationalisme antikurde qui ne peut que se retourner contre toute la classe ouvrière de Turquie.

Macron fait mine de prendre quelques distances avec Erdogan, devenu un allié peu présentable. Mais quand il annonce la fin des ventes d’armes françaises à la Turquie, c’est seulement d’une suspension dont il parle, et même pas de toutes les exportations d’armes.

En 2016, l’Union européenne avait conclu un accord pour que l’État turc fasse la police aux frontières pour empêcher les réfugiés syriens de rentrer en Europe, avec quelques milliards d’euros d’aides à la clé pour qu’il parque les migrants syriens dans des camps.

Le revirement sanglant des grandes puissances

Dans la guerre en Syrie, les États-Unis et la France s’étaient fait un autre allié, de circonstance, avec les organisations kurdes de Syrie qui avaient pris le contrôle d’une partie du pays, notamment les forces armées du YPG, aujourd’hui cibles d’Erdogan. Cette alliance en fonction des intérêts des grandes puissances confrontées au développement de Daech, leur fournissait des troupes au sol, pendant qu’ils bombardaient du ciel et n’avaient ainsi qu’à dépêcher leurs services secrets, leurs conseillers militaires et un nombre limité de soldats.

Mais les dirigeants nationalistes du Kurdistan syrien ont une fois de plus piégé leur propre peuple dans cette alliance avec les grandes puissances qui se retournent contre lui. Car les Trump et les Macron abandonnent sans scrupule leurs alliés d’hier, laissant les mains libres à Erdogan.

Au Moyen Orient, bien plus encore que le dictateur Erdogan, ce sont les grandes puissances qui font la loi, en faisant et défaisant les alliances, en menant la guerre tantôt directement, tantôt au travers d’intermédiaires. Toujours dans le but de défendre les intérêts de leurs trusts pétroliers et de leurs grands groupes industriels qui y surexploitent une main d’œuvre à bon marché – sans oublier les intérêts des trusts de l’armement qui continuent à vendre leurs engins de mort à tous les dictateurs régionaux, de la Turquie à l’Arabie Saoudite, en passant par l’Égypte.

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