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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 99, mai-juin 2015

La réforme du collège : encore amplifier les inégalités !

Mis en ligne le 14 mai 2015 Convergences Politique

Le ministère de l’Éducation nationale, dirigé par Najat Vallaud-Belkacem, prévoit une réforme de l’enseignement au collège pour la rentrée 2016. Ce projet constitue une attaque en règle contre l’accès égal pour tous les élèves à l’instruction et à la culture, que le fonctionnement actuel du collège n’assurait déjà pas...

Une égalité déjà formelle

Dans le cadre du « collège unique » mis en place depuis 1975, les programmes sont théoriquement les mêmes pour tous les élèves et des horaires légaux d’enseignement par matière doivent être respectés chaque année. C’est ce que les enseignants appellent les « horaires planchers », pour dire qu’on ne peut pas légalement descendre en dessous d’un certain volume horaire. Par exemple en classe de cinquième, les élèves ont droit à 3 heures d’histoire-géographie par semaine, et pas moins. Pour autant, chacun sait que, selon le collège où l’on étudie, les conditions d’enseignement peuvent être très différentes, collant tout simplement aux inégalités sociales existant par ailleurs.

Mais bientôt fini le minimum légal !

Dans sa réforme, le gouvernement s’attaque en fait au minimum légal des horaires des différentes disciplines. En effet, tous les dispositifs (accompagnement personnalisé, projets interdisciplinaires, options) seraient effectués en prenant sur les horaires légaux de cours. Bilan : les élèves perdraient encore des heures de cours. Les matières seraient parfois mises en concurrence les unes avec les autres et menacées pour certaines comme l’allemand ou les langues anciennes. L’enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre, de la physique et de la technologie serait « globalisé », avec des horaires variables pour chaque discipline selon les collèges. De même pour la musique et les arts plastiques. Il n’y aurait donc plus aucune garantie que chaque matière soit enseignée avec un volume horaire suffisant. Il n’est pas difficile de deviner que, dans bien des collèges du centre de Paris ou d’autres lieux favorisés, les élèves continueront à avoir accès à tous les enseignements possibles, alors que dans les établissements plus populaires, le choix sera bien moins large.

Et de la poudre aux yeux

Tout cela évidemment au nom de projets interdisciplinaires et personnalisés mirobolants, une fois de plus poudre aux yeux destinée à faire passer auprès des familles la baisse des moyens d’enseignement. Les heures d’accompagnement dit « personnalisé », déjà en œuvre au lycée, se font bien souvent en classe entière ! Comment proposer une aide individualisée à... 25 ou 30 élèves ? Les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires seraient organisés différemment sur chaque collège, avec le chaos que l’on imagine aisément, mais aussi les inégalités déjà mentionnées entre les différents types d’établissements scolaires et les moyens qui leur sont alloués.

Accroître la désorganisation, les inégalités et diminuer encore les moyens attribués à l’éducation, voilà la teneur du « nouveau collège » pour la ministre de l’Éducation nationale. À moins que parents d’élèves et enseignants ne s’y opposent. Contre cette réforme, une journée de grève est prévue dans les collèges pour le 19 mai.

24 avril 2015

Lydie GRIMAL

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