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Hors d’Ukraine l’armée russe ! Halte à l’escalade guerrière !

25 février 2022 Article Monde

L’intervention militaire russe en Ukraine du jeudi 24 février, les premières destructions et victimes dans la plupart des villes du pays, les images de panique jetant hommes, femmes et enfants sur les routes de l’exode ou dans des abris antiaériens de fortune, ont suscité une profonde inquiétude ici en France dans les quartiers, les entreprises et parmi la jeunesse : jusqu’où cette guerre ?

L’indignation est grande contre l’invasion guerrière de l’Ukraine – un pays indépendant depuis plus de trente ans –, décidée par Vladimir Poutine, une brutale ingérence qui fait suite à d’autres agressions belliqueuses : l’incursion militaire en Géorgie en 2008, l’annexion de la Crimée et l’appui militaire aux séparatistes du Donbass en 2014 après la mobilisation du Maïdan, les appuis militaires plus récents aux autocrates de Biélorussie en 2020 et du Kazakhstan en 2022 pour étouffer des révoltes populaires. La Russie de Poutine tente également d’étendre militairement son influence dans le monde, en Syrie, en Libye et dans l’Afrique sub-saharienne. L’invasion présente de l’Ukraine, qui a immédiatement suivi la reconnaissance par la Russie des républiques séparatistes du Donbass, est un acte insoutenable : hors d’Ukraine les troupes russes !

De leur côté, le président américain Biden et les chefs des grands États européens mobilisés derrière lui sous l’égide de l’alliance militaire de l’Otan, eux-mêmes responsables d’innombrables conflits sanglants dans le monde – par-delà leurs gesticulations diplomatiques, dont celles d’Emmanuel Macron –, ont joué avec le feu, mené l’escalade guerrière non seulement par des provocations verbales contre la Russie mais par des renforcements de contingents et bases militaires en Europe, tout particulièrement en Pologne et Roumanie, aux frontières avec l’Ukraine et la Russie. Une guerre est donc déclenchée, qui fait naître des réminiscences de guerre mondiale parce qu’elle se livre avec la peau des peuples dont au premier titre le peuple ukrainien, pour des enjeux de rivalités géopolitiques, plus exactement de partage de zones d’influence économiques entre grandes puissances au service des multinationales. Il en va du gaz russe, du pétrole, du blé et bien d’autres matières premières dont l’Europe a besoin ; il en va du marché mondial des armes. Si les USA et derrière eux les pays membres de l’Otan dénoncent dans une belle fermeté et unanimité l’intervention militaire russe et la dictature de Poutine, ils annoncent dans le même temps qu’ils y répondront par des sanctions économiques drastiques, de l’ordre de celles qui ont étouffé déjà l’Irak ou l’Iran. Ces sanctions sont l’objet principal des discussions âpres entre eux, car il y va d’intérêts divergents entre les USA et certains de leurs alliés européens, au premier rang desquels l’Allemagne et la France. Les enjeux inter-impérialistes sont bel et bien au premier plan de cette guerre.

Poutine est un dictateur. Mais les déclarations au nom de la démocratie que la Russie de Poutine foulerait aux pieds sont de la poudre aux yeux. La guerre qui se mène et qui franchit un cap avec l’escalade qui a conduit à l’invasion russe de l’Ukraine est une guerre énergétique, financière et commerciale entre grandes puissances, dont la Chine. Les seules victimes ne peuvent être que les populations, les travailleurs et les jeunes. Victimes des bombes, victimes de la pauvreté aggravée mais victimes aussi des durcissements politiques et dérives nationalistes que la militarisation de la société engendre immanquablement. Et partout dans le monde, victimes d’une inflation et misère accrues.

C’est aux peuples et aux travailleurs, d’Europe comme des États-Unis et de Russie, de prendre conscience que seules leurs mobilisations contre la guerre et contre un système capitaliste qui l’engendre inexorablement, pourront arrêter l’engrenage guerrier.

La rédaction de Convergences révolutionnaires, le 25 février 2022


La déclaration de Philippe Poutou, à lire sur le site du NPA :

À bas les guerres impérialistes ! Solidarité avec les populations ukrainiennes contre l’agression militaire de Poutine !

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Poutine a annoncé le lancement d’une « opération militaire » en Ukraine. Celle-ci est partie des forces armées terrestres ou maritimes stationnées dans les trois zones frontalières de l’Ukraine. L’objectif de cette guerre, puisqu’il faut bien la nommer ainsi, serait selon Poutine la « démilitarisation » et la « dénazification » de l’Ukraine — non sans en avoir dépecé et annexé des territoires dont on ne sait pas, à ce jour, jusqu’où ils s’étendront. En réalité, cette aventure militaire est celle d’une puissance impériale qui cherche à répondre à deux objectifs : contre l’autodétermination de l’ensemble des populations ukrainiennes et contre la volonté d’extension de l’Otan dirigée par les USA.

Depuis plusieurs jours, la situation s’était tendue et radicalisée, les provocations répondant aux surenchères, jusqu’à la guerre que nous connaissons depuis quelques heures. Il y a tout d’abord eu l’envoi d’une pseudo « force de paix » au sein des territoires préalablement reconnus comme indépendants des républiques fantoches de Louhansk et Donetz (sur un tiers du Donbass), ce qui a de fait mis fin à toute politique d’actualisation des accords de Minsk et, au-delà, à toute possibilité pour les populations d’Ukraine de décider de leur propre sort.

Les bombardements de plusieurs villes de l’Ukraine — dont Kiev la capitale, Odessa, Kharkiv ou encore dans l’ouest du pays, non loin de la frontière avec la Pologne — marquent un saut qualitatif dans une dynamique guerrière dont personne ne peut dire jusqu’où elle peut aller. Les gardes-frontières ukrainiens ont de plus annoncé que les forces terrestres russes sont bien entrées dans le pays. Et comme toujours, ce sont les peuples qui payent le prix des guerres. Ainsi, outre la quarantaine de morts dans l’armée ukrainienne annoncée par Kiev, la mort d’une dizaine de civils est le signe annonciateur de la catastrophe à venir.

La politique des grandes puissances occidentales montre combien l’extension de l’Otan et les sanctions contre la Russie sont inefficaces et dangereuses. Il ne peut y avoir de solution militaire au conflit ukrainien, au risque d’un recours au nucléaire et d’un embrasement de la région sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre sans merci pour l’énergie menace tous les peuples.

Nous condamnons l’agression militaire que la Russie de Poutine vient de lancer contre l’Ukraine, qui ne peut avoir aucune justification. Nous dénonçons aussi les politiques de maintien et d’extension de l’Otan depuis 1991 (après donc la dissolution du Pacte de Varsovie) qui manifeste, tout comme la logique de grande puissance russe, les ambitions impériales des USA et de leurs alliés, au mépris des droits des peuples. Nous soutenons les forces sociales et politiques qui, en Ukraine, se battent à la fois contre le mépris poutinien du droit à l’autodétermination, contre la privatisation de leur pays par des oligarques et contre leur régime antidémocratique.

Nous appelons à construire une mobilisation internationaliste solidaire des populations ukrainiennes contre toutes les politiques qui les agressent, pour la démilitarisation des relations internationales.

• Pour le retrait de toutes les forces russes d’Ukraine ;
• Pour l’arrêt immédiat de l’extension de l’Otan et, au-delà, pour son démantèlement ;
• Pour l’annulation de la dette qui pèse sur l’Ukraine ;
• Pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Sur ces bases, le NPA appelle aux différents rassemblements de solidarité qui auront lieu ces prochains jours, à commencer par celui qui se tiendra aujourd’hui à 18 heures place de la République.

Montreuil, le jeudi 24 février 2022

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