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Après un an de guerre, à qui les crimes de Poutine profitent

20 février 2023 Éditorial du NPA Monde

(Photo : Kharkiv, 5 février. Source : wikimedia commons)

Il y a un an, le 24 février 2022, la guerre s’invitait de nouveau au cœur de l’Europe. Des chars russes franchissaient la frontière de l’Ukraine vers la capitale, Kiev. Le dictateur Poutine espérait probablement déboulonner Zelensky pour le remplacer par un personnage à sa botte. Mais raté. En décidant de transformer en vraie guerre ses contentieux avec l’impérialisme américain, Poutine contribuait à souder la population ukrainienne derrière un régime au service de capitalistes corrompus. Ce nostalgique de l’empire tsariste comptait aussi faire le gendarme dans l’espace post-soviétique, considéré comme son pré carré, contre des mobilisations comme celles qui avaient secoué l’Ukraine en 2013-2014, la Biélorussie en 2020, le Kazakhstan en 2022.

La mort à la une

Un an après, les engins de mort russes continuent à anéantir des vies et des infrastructures vitales. La guerre en Ukraine a probablement fait 100 000 morts ou blessés parmi les militaires, aussi bien ukrainiens que russes, et près de 20 000 morts et blessés parmi les civils d’Ukraine. Des millions d’Ukrainiens, surtout des femmes et des enfants, ont quitté leur pays, d’autres leurs logements détruits. Du côté russe, des opposants connaissent la prison, un million ont pris le chemin de l’exil, entre autres pour échapper à la mobilisation en masse décrétée par Poutine.

Les profits au pinacle

De leur côté, les impérialismes nord-américain et européens, s’ils ne sont pas fauteurs directs de guerre, ni belligérants sur le terrain, n’en sont pas moins fournisseurs d’armes et profiteurs de guerre. En guise d’armes prétendument « défensives », ils envoient canons et chars lourds, et des milliers de soldats américains renforcent « en cas d’alerte » ceux de l’Otan basés en Europe de l’Est. Au prétexte de l’agression de Poutine, Biden a augmenté la pression sur ses alliés européens, dont l’Allemagne et la France, pour qu’ils rompent leurs relations économiques avec la Russie, pour qu’ils achètent du gaz liquéfié ou du nucléaire américain, plutôt que russe. C’était plus cher ? Mais les profits ont grimpé en proportion, du côté occidental comme du côté russe. L’inflation exacerbée n’écrase que les classes populaires, partout dans le monde.

Budgets de guerre

Les États-Unis et les pays de l’Otan à leur suite poussent à la production d’armes, prétendument pour aider l’Ukraine, mais surtout parce qu’ils veulent se préparer à une multiplication des guerres entre puissances, ainsi que grossir les profits de leurs marchands de canons et marquer leurs territoires sur la planète – les USA entre autres face à la Chine. C’est partout l’augmentation des budgets militaires. Macron vient d’annoncer 413 milliards de plus pour l’armée d’ici 2030. Une somme qui pour cette période, selon l’ONU, permettrait d’éradiquer la faim dans le monde. Et partout, la hausse des budgets militaires se fait au détriment des dépenses publiques et sociales, dont les retraites !

Prolétaires de tous les pays, l’urgence de s’unir !

Dans ce monde d’assassins et brigands capitalistes, nous devons affirmer notre solidarité avec la population ukrainienne qui ne veut pas vivre sous la botte de Poutine : « Hors d’Ukraine, l’armée russe ! »

Mais nous devons aussi exiger le retrait des troupes françaises et de l’Otan d’Europe et du reste du monde. Pour sortir de cette guerre sans fin, les prolétaires d’Ukraine ne peuvent pas compter sur les chars et les avions occidentaux que leur promet Zelensky, pas plus que sur un pouvoir ukrainien au service d’une bourgeoisie sans scrupules. Les travailleurs d’Ukraine possèdent une arme de classe de plus grande portée qu’aucun missile : malgré le fossé de sang que la guerre dresse, les voix dissidentes en Russie montrent qu’il est possible d’en appeler à la fraternisation avec les prolétaires russes, au soutien de ceux qui en Russie s’opposent à la guerre et sont réprimés par Poutine, et entamer une politique révolutionnaire commune, à l’opposé des politiques nationalistes. Notre tâche, à nous ici, est de contribuer à populariser cette voie-là, celle de l’internationalisme.

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