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20 ans de réformes contre l’hôpital public

CHU de Besançon

Embouteillage au scanner

Mis en ligne le 8 décembre 2016 Convergences Entreprises

Il y a dix ans, au service d’imagerie conventionnelle, le rendez-vous d’un scanner était fixé approximativement en fonction du temps qu’allait durer l’examen. Mais depuis 2007, avec la mise en place de la loi Bachelot et de la Tarification à l’activité (T2A), l’activité a très régulièrement augmenté : le temps prévu pour ces examens s’est figé, qu’il s’agisse d’un simple scanner du ventre (abdomen) sans injection, environ 10 minutes, ou d’un examen du cou, thorax, abdomen et pelvis (CTAP), sans et avec injection de produit de contraste capable de visualiser les artères et veines du corps, qui dure de 30 à 40 minutes. Aujourd’hui, il n’est pas rare que cinq rendez-vous soient programmés par heure.

Résultats : les patients regroupés en salle d’attente, n’en peuvent plus de… patienter, et deviennent agressifs, on peut les comprendre. Les techniciens n’ont plus le temps de préparer les patients, d’expliquer l’examen et de le dédramatiser. Ils sont en permanence sous pression et, pour certains, travaillent avec la peur de commettre une erreur. Sans parler des internes qui doivent interpréter ces examens et donner, de plus en plus rapidement, les résultats aux médecins qui les ont demandés. De leur côté, les collègues agents administratifs, ou secrétaires médicales, ont régulièrement des centaines de comptes rendus en retard.

Pour tenter de régler le problème, il a été décidé de mettre en place la dictée vocale. Les médecins dictent les comptes rendus, l’ordinateur transcrit. Super… mais voilà, l’ordinateur, c’est l’ordinateur, et régulièrement il fait des fautes d’orthographe et parfois d’interprétation.

Le chef de pool nous a expliqué qu’avec la mise en place de la T2A, plus nous aurions d’activité, plus « nous dégagerions de marges bénéficiaires », et nous pourrions ainsi embaucher sur ces dernières ! La réalité, c’est que nous avons toujours plus de travail, que les absences ne sont pas ou mal remplacées, et que les collègues partent en retraite comme une fuite.

Anne FONTAINE

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Numéro 109, décembre 2016

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