Dans l’enceinte du dépôt, autour d’un café, les discussions vont bon train. « S’il n’y a pas de chauffeurs les patrons ne peuvent rien. On le voit bien là, il n’y a rien qui sort. C’est les ouvriers le nerf de la guerre. Mais il faudrait aussi des manifs avec des gens normaux, enfin je veux dire des chômeurs et d’autres salariés, ça ferait bouger les choses. » Les conditions de travail restent un sujet central. « Tu ferais Paris-Marseille tous les jours ? C’est huit heures, c’est ce qu’on fait. Mais avec des conditions pourries. Paris-Marseille je veux bien, mais dans une Bentley, pas dans une 205. » « Avant je travaillais à Darche Gros, et je n’ai jamais fait grève. J’arrive ici, et je fais grève. Et pourtant là-bas, ils apprenaient aux filles à pisser dans des bouteilles, parce que les pauses étaient trop courtes. » Un gréviste a repéré un post sur Facebook qui vient de là-bas : « On devrait arrêter de charger les gens à Melun pour soutenir les collègues avant de prendre la même carotte. »