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Chômage dans les usines automobiles : une affaire de puces ou de profits ?

7 septembre 2021 Article Entreprises

Par manque de semi-conducteurs, l’usine PSA (aujourd’hui Stellantis) de Rennes a été à l’arrêt deux semaines, et va passer lundi prochain à une équipe. Après du chômage, PSA Mulhouse a décalé la création de sa deuxième équipe et PSA Sochaux a annoncé la suspension de son équipe de nuit.

Des centaines d’intérimaires de ces trois usines vont se retrouver en fin de contrat, même chose chez les intérimaires des sous-traitants. Les CDI vont avoir des compteurs de « modulation » plombés : pour deux semaines d’arrêt, c’est-à-dire dix jours non travaillés, il faudra rattraper en faisant dix samedis. Et au-delà de douze jours chômés, on n’est plus payé qu’à 84 % du net.

À l’usine PSA de Poissy, même chanson : jeudi 2 et vendredi 3 septembre, la direction a fait chômer le gros de l’usine. Mais elle prévoit de faire travailler tous les samedis pour le flux de véhicules, et avec une multitude d’heures supplémentaires en semaine. Elle veut faire rattraper au plus vite les retards, tout en se préparant à faire ensuite à nouveau chômer. PSA Sevelnord (à Hordain dans le Nord) serait prioritaire pour les semi-conducteurs. Alors pas de chômage, mais 30 % des véhicules sortent sans calculateur et on doit travailler les samedis, dimanches et les deux jours fériés de novembre.

Ce serait plus rationnel de répartir la production entre les usines et de diminuer les cadences, sans perte de salaire. PSA en a les moyens, surtout avec ses six milliards de profits en six mois. Mais vous n’y pensez pas, les actionnaires de ce « fleuron de l’industrie française », qui vient de fusionner, sous l’étiquette Stellantis, avec Fiat-Chrysler (après avoir racheté Opel), l’un des premiers groupes mondiaux, en seraient malades.

Cette crise des semi-conducteurs qui bloque les chaines automobiles est mondiale, tous les constructeurs sont impactés. Renault Flins est à l’arrêt deux jours et le groupe Renault va stopper ses trois usines espagnoles jusqu’à 61 jours d’ici fin décembre. Toyota dit vouloir réduire sa production mondiale de 40 % en septembre et fermer temporairement 14 usines ; son usine près de Valenciennes est à l’arrêt pour trois semaines et devrait reprendre au ralenti lundi prochain, avec baisse de production quotidienne de 60 % et chômage récurrent.

Ce désordre dans la production n’est que la conséquence d’une guerre sur les prix que se livrent constructeurs d’un côté, producteurs de composants électroniques de l’autre. Les travailleurs n’ont pas à en faire les frais.

D’après le bulletin Étincelle PSA Poissy du 6 septembre 2021

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