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SNCF : Un train de restructurations peut en cacher bien d’autres !

Mis en ligne le 30 avril 2009 Convergences Entreprises

Après avoir créé deux entités différentes, l’une consacrée au transport de voyageurs, l’autre au Fret, la SNCF poursuit son attaque en règle contre les conditions de travail – en particulier mais pas seulement des conducteurs.

À la SNCF, les conditions de travail des conducteurs, en particulier la durée des services, les temps de repos, les délais obligatoires entre deux services, etc., sont définies par un « règlement ». La direction s’emploie depuis des mois à le contourner voire le supprimer. Usant de grosses mais solides ficelles.

Primo, ne pas attaquer tous les conducteurs de front, mais d’abord ceux du Fret. Ou plutôt certains, les éventuels volontaires pour travailler « hors règlement » en échange de quelques avantages en salaire… Ils ne se sont pas bousculés ! Quelques centaines ont signé un texte flou qui n’engage pas à grand chose. La grande direction, pour masquer son dépit, traite dans les couloirs ces cheminots de « Harkis ». Belle autodérision.

Autre étape de l’offensive : la SNCF cherche à mettre les différents centres en concurrence, et l’ensemble des cheminots en concurrence avec les sociétés privées désormais autorisées par les accords européens à transporter du Fret sur l’ensemble du réseau. Il est facile de jouer sur les salaires des conducteurs, dont une part importante consiste en primes (qui varient notamment en fonction du nombre de kilomètres parcourus et des déplacements). Un conducteur « en disponibilité », qui faute de train à conduire ne touche que son salaire de base, peut perdre plusieurs centaines d’euros par mois. La direction de la SNCF menace donc en permanence les conducteurs du Fret, soit de confier des trains aux centres où elle a trouvé des volontaires pour travailler hors règlement, soit d’abandonner des trains au privé (qui proposerait des prix plus compétitifs aux entreprises clientes). Mieux encore, elle met sur pied sa propre filiale, privée et concurrente !

On apprenait ainsi à la mi avril qu’elle envisage de créer une nouvelle société de droit privé, qui transporterait du Fret, sans appliquer le règlement SNCF. Cette société se verrait attribuer du matériel SNCF : wagons, locomotives, etc. Dans un premier temps, 300 salariés de cette société seraient recrutés parmi les fameux « Harkis » (à supposer qu’ils acceptent), mais le patron fait déjà pression sur d’autres cheminots pour les inciter à quitter la SNCF pour le privé, sous peine de se retrouver avec une charge de travail réduite et une diminution de salaire à l’avenant.

Justification de la SNCF : la baisse du trafic Fret consécutive à la crise, qui atteindrait 15 % selon les estimations officielles. Mais la crise est surtout le prétexte à accélérer les restructurations (et in fine la privatisation) sur le dos des cheminots. Les conducteurs de Fret sont parmi les premiers visés, mais pas les seuls.

Georges RIVIERE


Retirer des trains pour obliger aux mutations

Les conducteurs de Laroche (gros dépôt dans l’Yonne), ont refusé à la quasi-unanimité de travailler dans des conditions inférieures au règlement. En réaction, la direction vient de confier une partie de leurs trains habituels au centre de Châlons-sur-Saône, où elle se flatte d’avoir trouvé des conducteurs plus « souples ». Forme mal déguisée de chômage partiel, car les conducteurs inutilisés voient leur paie fortement amputée…


Dégraissage et chômage partiel

Une note interne de la SNCF datée du 24 février, parvenue aux syndicats à la mi-avril, donne une idée des objectifs de la SNCF. La réduction du personnel serait encore accélérée par la suppression de 1700 emplois au Fret d’ici la fin 2009, soit 11,6 % du personnel du secteur. Des cheminots pourraient être mis en chômage partiel, ce qui se fait déjà par les « baisses de charges de travail », tandis que d’autres verraient leurs horaires de travail s’allonger. La SNCF espère aussi pousser les cheminots à utiliser une disposition de la loi du 8 février 2008 leur permettant de racheter leurs jours de congés, payés 125 % du salaire d’une journée normale. Elle entend aussi diminuer les salaires en supprimant ou en réduisant des primes, comme par exemple au dépôt de Villeneuve (Gare de Lyon, Paris) où une trentaine de conducteurs de manœuvre ont vu leur prime de conduite journalière diminuer de 13 €, ce qui entraîne pour certains des pertes de salaires de 200 €. Autant de ballons d’essai !

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Numéro 63, mai-juin 2009

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