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Crise de la dette, crise du capitalisme !

Grèce : deux ans de mobilisations populaires

Mis en ligne le 25 septembre 2011 Convergences Monde

Les programmes d’austérité s’empilent contre le peuple grec, sur injonction de Sarkozy et Merkel. Le Premier ministre socialiste Papandréou prend de nouvelles mesures contre les travailleurs : augmentation de la TVA et de l’âge légal de départ à la retraite, privatisation des entreprises publiques d’ici 2015 et baisse de 7 % des salaires de ceux qui y travaillent, mise au chômage technique d’ici la fin du mois de septembre de 10 % des salariés des entreprises publiques, baisse du salaire minimum de 20 % pour les nouveaux embauchés et les chômeurs retrouvant du travail – cette dernière mesure ne renfloue en rien les caisses de l’État mais donne le signal à tous les patrons, petits et grands qu’ils peuvent user et abuser de la situation pour exploiter les salariés jusqu’à la moelle.

Ne sont pas rares les entreprises qui continuent à faire du profit mais n’ont pas payé leurs salariés depuis plusieurs mois sous prétexte de crise. Pas rares non plus les salariés non rémunérés qui, sous la pression du chômage, font le choix de continuer à travailler en espérant que la situation se dénoue. Mais des grèves de plusieurs mois, et victorieuses pour exiger le paiement des mois travaillés, ont éclaté dans de nombreux restaurants.

Ceux pour qui la rigueur n’est pas de rigueur

Les grandes entreprises et les grandes fortunes grecques ne sont pas concernées par la rigueur. Chaque année, 45 milliards d’euros ne rentrent pas dans les caisses de l’État à cause de l’évasion fiscale. Certains riches sont exonérés d’impôt comme l’Église, le plus gros propriétaire foncier du pays, ou les armateurs aux profits gigantesques. Alors que l’État grec en serait à envisager de revendre certaines îles, la chancelière allemande rappelle à Papandréou que la baisse du budget militaire « n’est pas une priorité » ! Pas étonnant quand on sait que le budget militaire part dans les caisses des marchands d’armes français et allemands...

La colère monte

Depuis deux ans déjà, les manifestations se succèdent. À plusieurs reprises, de, mai 2010 à juin 2011, des journées de grève générale ont paralysé le pays. Des défilés ont envahi les rues des grandes villes, rarement conclus sans affrontements violents avec la police. Même s’il ne s’est agi que de journées isolées de grève générale, les classes populaires grecques ont prouvé leur volonté de ne pas se laisser faire. Plusieurs journées de grève générale ont encore émaillé le mois de juin 2011 à l’appel des syndicats, relayées par le mouvement des indignés. S’inspirant de la mobilisation espagnole, il a rassemblé étudiants, chômeurs et jeunes salariés. Les places des grandes villes ont été occupées plusieurs mois. Dans les quartiers, des comités d’« indignés » ont regroupé des dizaines de personnes, discuté et organisé des rassemblements contre les plans d’austérité. Certains jours, des centaines de milliers de manifestants ont encerclé le parlement à Athènes pendant plusieurs heures.

Le mécontentement populaire s’exprime par bien d’autres voies encore, dont des agressions d’hommes politiques : pour avoir voté les mesures de rigueur, des dizaines de députés et un ministre ont été malmenés dans la rue par des passants en colère. L’été a été marqué par une grève de plusieurs semaines des taxis et chauffeurs routiers, contre la libéralisation de leur métier : blocage des raffineries et des aéroports, ouverture des péages. Les taxis poursuivent leur lutte en ce début de septembre. Ils ont manifesté aux côtés des étudiants, nombreux dans la rue dès la rentrée. Les classes populaires ne s’en laissent pas conter, face à la pression de Papandréou et ses acolytes du FMI, de la BCE et de l’Union Européenne.

Alex SOZEN


Merkel, complètement à l’ouest !

Si Sarkozy traîne la gamelle d’avoir prétendu l’homme africain non entré dans l’histoire, son amie Merkel traîne désormais celle d’avoir traité la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie de « pays du Club Med » ! (pourtant entreprise française !). « Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune, certains avoir beaucoup de vacances et d’autres très peu, à la fin ça ne va pas », a-t-elle ajouté.

Comparés au reste des pays de l’OCDE, les salariés grecs feraient pourtant le plus grand nombre d’heures de travail à l’année : en moyenne 2 119 heures en 2009 contre 1 554 heures en France et 1 390 en Allemagne. Et la productivité horaire des salariés grecs serait du même ordre que celle des salariés japonais.

Cela dit, nous militerions plutôt pour le droit à la paresse… ailleurs qu’au Club Med !

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Numéro 77, septembre-octobre 2011

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