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L’éducation en danger ?

L’éducation en danger ?

Mis en ligne le 25 septembre 2011 Convergences Société

En cette rentrée de septembre, ce sont à nouveau 16 000 postes qui sont supprimés dans l’Éducation Nationale. Sur la décennie écoulée, près de 8 % de l’effectif total du ministère n’a pas été remplacé, tandis que 7 % supplémentaires — les personnels ouvriers — étaient transférés aux collectivités locales en vertu de la loi de décentralisation de 2003. La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) a été et continue d’être assumée pour moitié par l’Éducation Nationale.

Objectif gouvernemental affiché, la « maîtrise des coûts », autrement dit la casse de l’emploi. Mais pas seulement. Il ne faut pas oublier la dimension sociale des attaques, qui consiste à modifier en profondeur le type d’enseignement dispensé aux enfants de travailleurs, c’est-à-dire aller à l’inverse de la « massification de l’enseignement » pour reprendre le jargon en vigueur, une orientation entamée avant même que les coupes budgétaires ne soient la règle.

Tout comme les plans de licenciement du privé, cette amputation des effectifs a conduit le premier employeur de France à se restructurer en profondeur. L’école a changé. Et sans doute plus qu’on ne le perçoit de prime abord. La précarité, la dégradation des conditions de travail ne sont pas des phénomènes nouveaux. Lors du mouvement de grève de l’an 2000 – lequel avait obtenu une victoire au moins symbolique dans la démission du ministre Claude Allègre –, les assemblées de grévistes discutaient déjà des attaques auxquelles l’éducation est confrontée aujourd’hui. Par petites touches, elles dessinent une école plus injuste socialement, où l’éducation des classes populaires est sacrifiée à la reproduction des élites. Une école plus dure à vivre également, pour les élèves comme pour les enseignants ou la foule des autres salariés qui font tourner la machine.

Parfois, la colère des salariés ou des parents de certaines écoles, collèges ou lycées met les problèmes sur la place publique. Les enseignants ont été plutôt un élément moteur dans les grèves de la décennie 2000. Ils ont lancé et animé la résistance à la réforme des retraites Raffarin-Fillon en 2003. Ils étaient au contact des lycéens lors du mouvement anti-CPE en 2006. Et, ces cinq dernières années, du moins avant l’automne 2010, ils étaient plutôt nombreux à faire grève lors des journées d’action nationales. En face, le rouleau compresseur a parfois pris des détours mais ne s’est pas arrêté.

De ce constat, les salariés de l’éducation peuvent tirer la seule leçon féconde pour l’avenir : seule une lutte d’ensemble avec le reste du monde du travail sera à même de faire reculer l’adversaire, y compris pour ce qui concerne leur secteur d’activité. S’ils ont un privilège par rapport aux autres travailleurs, c’est d’être, via les presque douze millions d’élèves de la maternelle au lycée, en relation avec des millions d’entre eux.

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Numéro 77, septembre-octobre 2011

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