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LECTURES D’ETE : Des romans sur la Russie, l’Ukraine, le Caucase et les pays de l’est, depuis le démantèlement de l’URSS

Zakhar Prilepine

Mis en ligne le 3 juillet 2012 Convergences Culture

Zakhar Prilepine est né en 1975. Ecrivain au crâne rasé, il est membre du Parti national-bolchevique, parti nationaliste et xénophobe qui arbore sans complexe la faucille et le marteau. Tout comme son aîné, Edouard Limonov, le personnage n’est pas à une contradiction près : adversaire déclaré de Poutine, il s’est retrouvé de nombreuses fois en prison et fait l’objet de procès. Il a aussi dirigé une antenne régionale de Novaïa Gazeta, tabloïd connu pour ses courageuses dénonciations de la corruption du pouvoir poutinien et de ses violations des droits de l’homme. Chose encore plus étrange, c’était un ami d’Anna Politkovskaïa, la journaliste assassinée qui travaillait pour le périodique et dénonçait avec virulence les meurtres et enlèvements perpétrés par les forces spéciales russes où œuvrait précisément Prilepine !



Pathologies

Editions des Syrtes, 314 p., 22 €


Ou la guerre de Tchétchénie, vue par un ex-commandant des forces spéciales russes...

Publié en 2003 et 2004 dans des revues littéraires, puis sur Internet, ce premier roman de l’écrivain russe (né en 1975) recrée l’atmosphère des guerres de Tchétchénie : zones dévastées par les conflits, soldats russes qui carburent à la vodka, opérations de « nettoyage » et combat apocalyptique d’un commando du Spetsnaz (forces spéciales) installé dans une école de Groznyï et presque entièrement décimé par les assaillants tchétchènes. Egor Tachevski, soldat du commando qui est aussi le narrateur, évoque son enfance et sa passion amoureuse obsessionnelle pour Dacha, une femme qui le plonge dans les affres d’une jalousie morbide (pathologie). Ce roman se nourrit de l’expérience personnelle de son auteur qui, entre 1996 et 1999, a pris part au conflit tchétchène en qualité de commandant d’un détachement des forces spéciales du ministère de l’Intérieur russe (Omon). Écrit dans une langue haletante, gorgée de violence, mais aussi parfois de tendresse où vibre une sensibilité à fleur de peau, Prilepine fait montre d’un incontestable talent littéraire. Mais ce talent, il l’a mis résolument au service du camp des bourreaux du peuple tchétchène.

Charles BOSCO

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