Natalia Klioutchareva
Mis en ligne le 3 juillet 2012 Convergences Culture
Cette jeune romancière de la nouvelle génération (née en 1981), travaille comme journaliste dans un groupe de presse. Auteur de plusieurs nouvelles, Un train nommé Russie est son premier roman.
Un train nommé Russie
Un très beau road-movie à la russe, mettant en scène des personnages particulièrement attachants. Le jeune naïf sublime. Une jolie fille aux cheveux blancs, du « parti démocratique des prisonniers politiques de Russie ». Un professeur de géographie, militant pour « une vie dans la dignité à Nèfles », petite ville construite autour d’un hôpital pour tuberculeux, « un Tchernobyl de la Phtisie ». Un clochard pour qui « la vie est un escalator qui descend ». De jeunes intellectuels dissertant sur la récente arrestation de Limonov et la « nécessité de réformes fondamentales à tous les niveaux du réel ». Un fils de dissident embauché au RSB… pour détruire le système de l’intérieur. Une lecture de poésie radicale et déjantée (nous sommes en Russie, où la jeunesse lit toujours des poèmes en public !). Mais aussi la vieille femme réfugiée de Grosnyi sans papiers, qui doit laver les sols d’un immeuble de standing. Les étudiants qui profitent des commodités du musée de l’Ermitage, où les toilettes sont gratuites ! Et puis, pour finir, la grande marche des retraités révoltés contre le gouvernement, qui partent à pied de Saint-Pétersbourg pour Moscou, avec lesquels Nikita, le héros du livre, se solidarise. Un long parcours en train dans la Russie des délaissés, des rêveurs et des révoltés.
H.C.