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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 98, mars-avril 2015 > SNCF

SNCF

SNCF : Sales conditions de travail dans les technicentres

Mis en ligne le 23 mars 2015 Convergences

Les technicentres de Paris-Sud-Est emploient environ deux mille cheminots répartis administrativement en deux établissements, le Technicentre Sud-Est européen (TSEE), à proximité de la gare de Lyon, et le Technicentre Maintenance de Villeneuve-Saint-Georges (TMV), divisés eux mêmes en plusieurs unités géographiquement distinctes et des chantiers et services extérieurs.

L’étendue de ces centres est immense. Leur mission consiste à entretenir les trains, TGV, TER et RER. Une grande partie du personnel travaille en 3 × 8 et en 2 × 8 et les conditions de travail sont souvent pénibles, en particulier dans les ateliers de grosse mécanique comme, par exemple, l’UO (Unité opérationnelle) Voitures du Technicentre de Villeneuve-Saint-Georges, service de 200 personnes, ou à la Mécanique TGV du Technicentre Sud-Est européen où il faut porter de lourdes charges. Le travail sous les trains, parfois courbé dans les fosses, engendre aussi fatigue et maladies professionnelles. Ces conditions de travail n’ont cessé de se dégrader en raison des diminutions d’effectifs. La majeure partie du travail peut donc être assimilée à celui d’ouvriers d’usine, mais la condition des conducteurs de manœuvre, des équipes d’entretien ou même de ceux qui travaillent dans les bureaux et sur des écrans n’est guère meilleure…

Quand les patrons reviennent de vacances pour casser une grève

Faute de « réserve » pour les relayer et les remplacer en fin de service quand un collègue est absent ou en retard, les employés de l’OC-TGV, service chargé de coordonner à distance les déplacements des TGV en entretien au sein du Technicentre Sud-Est européen (TSEE), sont obligés de manger des sandwichs en continuant à travailler devant leurs écrans et, parfois de rester après l’heure officielle de départ. Ce qui est particulièrement pénible en pleine nuit car ils travaillent en 3 × 8. Récemment, un collègue a dû faire quatre heures de rab ! Le règlement leur permettrait sans doute de partir plus tôt mais, par conscience professionnelle, ces cheminots, qui appartiennent pour la plupart à la petite maîtrise, se sentaient obligés d’assurer leur poste.

La colère a tout de même fini par exploser et, le samedi 28 février, ils se mettaient en grève. On comptait seize grévistes sur vingt personnes. Beaucoup espéraient que le rôle stratégique de leur service allait obliger le patron à plier. Mais le directeur d’établissement et la chef de service, informés par le préavis, n’ont pas hésité à revenir de vacances pour briser la grève. Ils ont fait appel à des anciens ayant occupé ces postes et à des jeunes en exerçant de fortes pressions sur eux, de sorte que le vendredi à minuit, heure du début de la grève, tous les postes étaient occupés. Après une semaine, sans que leur grève ait eu le moindre impact sur le fonctionnement du TSEE, les employés du OC-TGV devaient reprendre le travail sans rien obtenir.

Cette grève montre encore une fois que la SNCF sait se donner les moyens de contrer un mouvement isolé. De leur côté, les grévistes, qui sont restés chez eux pour la plupart car ils habitent souvent très loin, n’ont pas tenté de s’adresser à leurs collègues. D’autant qu’ils entretiennent des relations souvent conflictuelles avec les « jockeys », conducteurs de manœuvre dont ils dirigent les opérations… et moins payés qu’eux. Les syndicats ne leur ont apporté qu’un soutien limité : Sud a attendu la fin de la grève pour diffuser un tract, de sorte que la plupart des cheminots du TSEE n’étaient même pas au courant. Aujourd’hui, les grévistes sont plus en colère que démoralisés et envisagent de remettre ça d’une autre façon. Ce qui pourrait faire céder le patron, c’est évidemment la crainte de l’extension. Pour cela, il faudra vaincre les préjugés qui divisent les diverses catégories de cheminots.

8 mars 2015, George RIVIERE

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