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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 25, janvier-février 2003

Editorial

Non à la guerre !

Mis en ligne le 19 janvier 2003 Convergences Monde

Le compte à rebours semble bien avoir commencé. Les effectifs terrestres américains dans le Golfe devraient atteindre 150 000 hommes d’ici la fin janvier et les experts du Pentagone affirment être en mesure de déclencher les opérations quinze jours plus tard, à la mi-février, avec ou sans l’ONU… L’armada américaine, flanquée de ses poissons pilotes anglais, russes australiens ou français se déploie.

Côté Chirac, la tonalité du discours, début janvier, s’était adaptée au nouveau rythme de la mobilisation américaine. On évoquait sans plus sourciller l’éventualité d’une intervention et les inspecteurs français haussaient le taux contre Saddam. Les réserves émises les mois précédents semblaient oubliées. La France de TotalFinaElf et autres Bouygues veut pouvoir participer à la curée. L’important, c’est donc de participer. Avec ou sans réserves verbales. Et plutôt sans réserve, plus l’échéance approche. Bref, l’Elysée préparait les esprits.

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Mais voilà. Les esprits sont rétifs. Manque toujours un prétexte un tant soit peu crédible à cette sale guerre annoncée dont les enjeux pétroliers sont trop notoires. Refaire le coup du bien contre le mal, non pas contre Ben Laden – il est insaisissable ! – mais contre Saddam Hussein, ce Satan d’occasion qui a déjà servi de cible il y a douze ans pour au bout du compte rester en selle ? Cela ne marche décidément pas, peut-être même pas aux Etats-Unis. Toujours est-il qu’à peine Chirac avait-il remisé son prétendu pacifisme pour s’apprêter à sonner la charge, que deux sondages annonçaient respectivement que la population française était à 68 et 77% contre la nouvelle sale guerre du Golfe !

Le lendemain, nouveau virage verbal de Chirac. On l’avait mal compris. La France tenait « à sa totale liberté d’appréciation »...

Soyons justes. Bush lui-même varie de jour en jour la tonalité de son discours. Ira ? Ira-t-il pas ? Car les états-majors politiques, économiques et militaires américains n’ont pas l’air parfaitement fixés sur les conséquences d’une telle aventure. Tous les scénarios, les plus contradictoires, sont avancés. Invincible, l’armada américaine l’est sans doute, militairement parlant. Pourtant il ne suffit pas de martyriser une fois de plus le malheureux peuple irakien, il faut aussi faire la guerre à l’opinion des peuples, ceux du Moyen Orient, ceux aussi des pays riches. On a dû la tromper d’abord en 1991. On l’a trompée encore pour l’Afghanistan. On voudrait la tromper encore pour la Côte d’Ivoire où il est notoire que l’armée française a formé et continue de protéger les massacreurs.

Il est donc urgent de dire non à cette guerre crapuleuse, et pas seulement dans les sondages. Les manifestations anti-guerre en Angleterre ont été massives. Les manifestations anti-guerre en France doivent l’être aussi. Les peuples des pays riches ont eux aussi tout à perdre à cette guerre contre un pays pauvre, et beaucoup à gagner à faire reculer leurs impérialismes respectifs.

L’année 2003 a commencé en France par deux claques infligées au gouvernement et à ceux qui le soutiennent : celle des sondages sur la guerre en Irak, celle du référendum à EDF-GDF sur la réforme gouvernementale sur les retraites. Mobilisons-nous massivement contre la guerre, mobilisons-nous tout aussi massivement contre les projets anti-sociaux. Les deux fronts sont liés.

11 janvier 2003

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