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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 87, mai 2013

Haro sur les retraites : Hollande, dans les pas de Sarkozy

Mis en ligne le 30 avril 2013 Convergences Politique

Suite à l’accord du 13 mars sur les retraites complémentaires, Agirc (cadres du privé) et Arrco (salariés du privé), conclu sous sa tutelle entre le patronat et trois syndicats ( CFDT, FO, CFTC ), les pensions augmenteront moins vite que l’inflation pendant trois ans ; avec la hausse des cotisations sociales de 0,3 % intervenue le 1er avril, ce sont 11 millions de retraités qui vont voir leur pouvoir d’achat diminué. Pour la réforme du régime général prévue par l’Élysée « avant la fin de l’année », le gouvernement se prépare à allonger une nouvelle fois la durée de cotisation. Comme ses prédécesseurs, il justifie ces mesures par la nécessité de combler le déficit des caisses de retraite qui, selon le COR (Conseil d’orientation des retraites), atteindrait 18,8 milliards d’euros en 2017.

« L’espérance de vie augmente », « Il y a trop de retraités par rapport aux actifs »…

Toujours le même argument mensonger : il faut travailler plus longtemps ou baisser les retraites à cause de l’allongement de la durée de vie et parce que la proportion des actifs diminue par rapport aux inactifs. C’est oublier – volontairement bien sûr – de prendre en compte les formidables progrès de la productivité, dont seuls les patrons entendent profiter.

C’est la hausse du chômage qui grève les caisses de retraite

Les 3,7 millions de chômeurs recensés officiellement (sans parler de ceux qui ne sont plus comptabilisés) sont autant de cotisants en moins pour alimenter les caisses de retraite. Le chômage augmente, les emplois précaires se généralisent. Les faibles salaires et l’hémorragie des emplois accroissent le déficit des caisses de retraite. De plus en plus de salariés n’auront pas le nombre de trimestres requis pour leur retraite, et en sont réduits à des retraites de misère.

Ce qui n’empêche pas Hollande d’accorder, entre autres, 20 milliards de crédit d’impôts votés en décembre dernier pour « aider » les entreprises. Pourquoi pas 20 milliards pour combler le déficit des caisses de retraite ?

Charles BOSCO


20 ans d’attaques contre les retraites par les gouvernements de droite et de gauche

  • 1991 : Rocard ouvre le bal

C’est le socialiste Michel Rocard qui en 1991 dans son « Livre blanc sur les retraites » préconise une « réforme » des retraites. Argument : la population vieillit et le nombre des retraités augmente plus vite que celui des actifs.

  • 1993 : Balladur s’exécute

En 1993, Balladur, Premier ministre fait passer à 160 trimestres au lieu de 150 la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein. Les pensions sont calculées sur les 25 meilleures années et non plus sur les 10 meilleures. Elles sont indexées sur l’inflation et non sur les salaires, ce qui réduit leur montant.

  • 1995 : Juppé recule devant la rue

En 1995, Juppé (soutenu par la CFDT — déjà !), veut étendre cette réforme aux salariés du public : grèves et manifestations monstres le contraignent à retirer sa réforme.

  • 2003 : Fillon récidive

Finalement, elle sera imposée par Fillon (sous Chirac) en 2003 malgré les manifestations. La réforme allonge encore d’un an la durée de cotisation (41 ans en 2012).

  • 2010 : Woerth en rajoute

Enfin en 2010, en dépit des manifestations dans tout le pays, Woerth fait passer l’âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans d’ici 2017, l’âge de la retraite à taux plein sans décote passant de 62 ans à 67 ans.

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