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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 81, mai-juin 2012

Feuilleton Freescale-Toulouse : une date de fermeture bien calculée

Mis en ligne le 19 mai 2012 Convergences Entreprises

À la réunion d’avril du Comité d’Entreprise la direction a annoncé un nouveau report de la date de fermeture de l’unité de production, de juin à la mi-août cette fois ! Pour mémoire, lors de l’annonce en avril 2009 de la fermeture, la date prévue était alors « à partir de mai 2011 » (voir CR 80).

Depuis cette dernière annonce d’avril dernier, les lancements de production diminuent effectivement (un cycle de production dure de six semaines à deux mois). Donc cette fois-ci la date est crédible. D’autant plus crédible qu’une fermeture à la mi-août aurait a priori un faible retentissement médiatique. Et puis la direction avait eu le culot de demander aux salariés de poser leurs congés « comme d’habitude », alors même que la date de fermeture alors annoncée était « fin juin-début juillet ». Cela semblait alors loufoque, mais c’est désormais plus clair : beaucoup seront ainsi en congé lors de l’envoi de la lettre de notification de leur licenciement. Ainsi la direction risque moins une dernière confrontation collective avec le personnel, et tant pis si cela va obliger les travailleurs concernés soit à payer pour faire suivre leur courrier soit à revenir chercher le recommandé, car il n’y a que huit jours pour répondre si on prend le congé de reclassement. Bref, les « dernières commandes » auront eu bon dos.

En attendant la direction cherche à maintenir la productivité à tout prix.

Mais certaines équipes ont tenu à réagir par des débrayages afin que la hiérarchie ne pousse pas le bouchon trop loin. Surtout que des lettres recommandées ont été envoyées à certains salariés pour « absence de recherche d’em­plois » après une formation dans le cadre du PSE (alors même que la plupart des formations ouvrent au mieux sur un emploi nettement moins rémunéré que leur emploi actuel).

Par ailleurs certains travailleurs qui avaient cru à une fermeture avant juin 2012, vont perdre, avec ce nouveau report en août, des milliers d’euros car ils ont vidé leur Compte Épargne Temps trop tôt et que la somme ainsi gagnée ne sera pas comptée dans la base de calcul de l’allocation-chô­ma­ge ! Le directeur a fait savoir qu’il s’en moquait, que c’était leur faute s’ils l’avaient cru. C’est d’autant plus cynique et mesquin que, pour être moins imposée sur les primes de licenciement, Freescale a su s’arranger, en en versant une partie par anticipation dès 2011.

Cependant la fermeture sera peut-être provisoire… car le site et les machines intéressent un repreneur qui souhaite développement la fabrication de puces à base de Gallium. La direction avait mis fin aux négociations pour une reprise à l’été 2011 en disant que le repreneur n’était pas fiable. Mais aujourd’hui, Freescale serait bien capable de vendre l’usine à ce même repreneur… mais après la notification des licenciements et donc sans aucune contrainte sociale pour celui-ci, sans « novation » (c’est-à-dire de transfert de Freescale au repreneur) des contrats de travail, sans maintien des salaires ou des horaires. Le tout pour un nombre limité d’emplois, mais avec un bon paquet de subventions pour le repreneur, puisque le projet est soutenu par la Région. À suivre ?

12 mai 2012

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