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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 15, mai-juin 2001 > DOSSIER : Les services publics ne sont pas une marchandise

DOSSIER : Les services publics ne sont pas une marchandise

En défense des services publics

Mis en ligne le 1er juin 2001 Convergences Politique

Bien des travailleurs et des militants qui combattent le démantèlement, accéléré ces dernières années, des services publics ont cependant le sentiment qu’il s’agit d’un combat juste mais qui irait à contre-courant du sens de l’histoire.

La propagande contre les services publics a en effet profité de bien des remises en question. Elle se cache derrière l’anti-étatisme -la fin de « l’Etat providence »- ou encore derrière le discours contre le « centralisme bureaucratique », se sert de l’idéologie anticommuniste qui tire de nouveaux arguments de la chute de l’URSS et des pays de l’Est, intitulée « échec du collectivisme ».

Du coup les défenseurs des services publics se sentent eux-mêmes sur la défensive. Ils sont non seulement accusés de défendre des prétendus privilèges corporatifs des fonctionnaires mais également un modèle dépassé de société et un fonctionnement ringard de l’économie écrasée par un système bureaucratique lourd et loin de la population. Toutes les activités dites de service public aujourd’hui, nous dit-on, pourraient tout aussi bien être gérées par le privé, permettant des économies de finances de l’Etat.

Il convient donc d’abord de bien voir que, dans ce pays si fier de ses prétendus « services publics à la française » comme dans tous les grands pays capitalistes, les frontières établies entre le secteur dit public et le secteur privé ne recouvrent pas des activités spécifiques. Elles ne sont que le résultat d’une longue histoire… et fluctuent avec celle-ci. Après 1945, l’Etat français a nationalisé Renault ou les mines soi-disant dans l’intérêt général du public. Ces dernières ont fermé et personne ne songerait plus à ranger la première, d’ailleurs reprivatisée, dans le service public. Par contre, on continue à nous faire passer pour service public incontournable les dépenses militaires pour intervenir aux quatre coins du monde. On continue également à y mettre les budgets de la répression : police, prisons, services secrets, etc...

Aujourd’hui par service public on entend généralement les transports en commun, la poste, les hôpitaux ou l’enseignement. Et pourtant tout ces secteurs sont également du domaine du « privé », c’est-à-dire qu’ils permettent tout aussi bien de faire du profit quand ils sont détenus par des possesseurs privés de capitaux.

Là est d’ailleurs exactement la question. Dans la société capitaliste des activités de service ou même de production sont confiées à l’Etat, s’il n’y a pas de profit à en tirer, dans le cas contraire immédiatement guignées par le privé… qui se souciera alors comme d’une guigne de l’intérêt de la population.

C’est pour cela que, loin d’être un combat pour mettre quelques limites à un courant inévitable de l’évolution sociale et maintenir des secteurs de plus en plus réduits, un combat purement défensif pour maintenir des restes vieillots de société, la lutte pour le service public, inséparable de la lutte contre le capitalisme, a de l’avenir. Elle s’inscrit dans le projet d’une nouvelle société dans laquelle tous les moyens matériels seront mis au service de la population, et pas d’une minorité.

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