Opérations militaires et opérations spéculatives

Les colonnes de chars russes opérant en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie n’ont pas découragé les spéculateurs. Bien au contraire. « Les volumes d’échanges sur la dette des entreprises russes et ukrainiennes sont passés de moins de 100 millions de dollars avant le 24 février à entre 300 millions et 500 millions de dollars début mars. Et depuis lors, le montant des transactions est resté largement au-dessus de 100 millions de dollars », a constaté Alexandre Baradez, analyste financier chez IG France. Des fonds spéculatifs comme Aurelius, Silver Point ou GoldenTree achètent à tour de bras des valeurs liées aux dettes russes et ukrainiennes et des actifs du géant russe de l’Internet Yandex, de Gazprom, du principal producteur russe de pétrole Lukoil, du spécialiste de l’acier Novolipetsk Steel ou encore de l’exploitant des chemins de fer Russian Railways. Ils sont persuadés qu’une fois le conflit terminé, les cours ne manqueront pas de remonter et leurs profits avec. Bref ces requins peuvent se faire de l’argent sur tout, y compris sur les victimes qui se comptent par milliers d’un conflit sanglant.