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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 149, janvier-février 2023

Keolis Porte des Alpes (KPA) et Grindler :

« Nous arrachons 100 € d’augmentation mensuelle générale ! C’est une victoire qui en appelle d’autres ! »

Titre du tract du comité de grève du 11 janvier 2023

Mis en ligne le 28 janvier 2023 Convergences Entreprises

Du mardi 3 au jeudi 12 janvier, les conducteurs de Keolis Porte des Alpes et de Grindler, deux entreprises de transport interurbain de l’Isère en cours de fusion, ont fait grève pour des augmentations de salaire. Dans ces entreprises, qui comptent à elles deux un peu moins de 200 ouvriers (conducteurs et mécanos), la moitié a fait grève le mardi 3 et un tiers a continué les jours suivants. Cela a paralysé les lignes départementales express 1, 2 et 4, qui assurent une liaison entre les métropoles lyonnaise et grenobloise et des communes plus éloignées (Voiron, Crolles ou Crémieu), mais aussi des services scolaires, et même certaines lignes du réseau urbain grenoblois, sous-traitées à Keolis.

Jeudi 12 janvier, les travailleurs de Keolis Porte des Alpes et de Grindler en Isère ont mis fin à leur mouvement de grève. À l’issue des négociations entre la direction et une délégation du comité de grève, les grévistes ont arraché une augmentation du salaire net de 100 euros par mois, une amélioration de la prime repas, l’étalement des jours de grève sur trois mois et l’engagement de la direction à n’entamer aucune poursuite contre eux.

Pour tout le monde, c’est un succès. Comme le dit le comité de grève dans son tract du 11 janvier : « C’est par notre grève que nous avons fait reculer la direction. C’est la victoire de notre détermination et de notre combativité ! »

Vers un mouvement d’ensemble

Si certains auraient aimé aller plus loin, il est important de rappeler que, par rapport aux grèves qui émaillent les réseaux de transport en commun depuis plusieurs mois, les grévistes se situent dans la partie haute de la fourchette. En réalité, pour aller plus loin et gagner sur l’ensemble des revendications que partagent tous les travailleurs du transport de voyageurs, ce n’est pas un mouvement circonscrit à une entreprise ou deux qu’il faut, mais une lutte d’ensemble de la profession.

Les grévistes en sont bien conscients et ont posé des jalons au cours de leur lutte, notamment en s’adressant directement à leurs collègues conducteurs des autres entreprises de l’Isère par une vidéo et des tracts. Parmi ces entreprises, il y a les VFD dont les patrons sont les concurrents directs de ceux de KPA et de Grindler, mais dont les salariés partagent avec les grévistes les mêmes revendications et les mêmes combats.

Un succès d’organisation démocratique et de discipline collective

Au fond, ce que les grévistes ont réellement gagné, ce sont des liens solides entre eux et un haut niveau d’organisation collective. Et, comme le fait remarquer le comité de grève dans son dernier tract du 11 janvier : ces acquis-là « ne feront pas l’objet d’un paragraphe dans le protocole de fin de conflit ! »

Tous les jours, la quasi-totalité des grévistes se retrouvait sur des piquets aussi festifs que déterminés. Depuis l’aurore jusqu’au début d’après-midi, on y buvait thé et café, on y mangeait merguez et pâtisseries, on y dansait aussi… Les discussions allaient bon train, des collègues qui ne se connaissaient pas l’avant-veille ont noué des liens. Pas une embrouille, pas un débordement n’ont gâché l’ambiance conviviale. Sur les coups de 9 heures 30, les grévistes se regroupaient : l’assemblée générale allait démarrer. Elle permettait à tous de s’exprimer. Et si les désaccords ont pu être vifs, ces AG ont forgé l’unité de tous les grévistes.

De ces AG émanaient le comité de grève, véritable direction du mouvement. Composé de syndiqués (dont les délégués syndicaux) et de non-syndiqués, il était ouvert à tous ceux qui voulaient s’impliquer dans la grève. Il discutait quotidiennement de la stratégie à mener, avant de soumettre ses propositions à l’assemblée générale. Jusqu’au bout, il aura permis à l’ensemble des grévistes de rester soudés.

C’est là la vraie victoire de cette grève pleine de promesses. Et alors que la lutte contre la réforme des retraites démarre, les grévistes ne désarment pas. Le comité de grève se prépare d’ores et déjà à cette nouvelle bataille. Le combat continue.

22 janvier 2023 - Bastien Thomas

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