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Réforme des retraites

Macron veut piquer dans les caisses pour arroser le patronat !

Mis en ligne le 28 janvier 2023 Convergences Politique

Après les grèves de 2019 qui ont précédé la crise sanitaire, Macron avait dû abandonner sa « retraite à points ». Il revient à la charge. Sa nouvelle réforme mérite le même sort.

Les grands mensonges du gouvernement

Question – Les caisses de retraite sont-elles déficitaires ?

Réponse – Elles étaient excédentaires de 2,6 milliards d’euros en 2021 et de 3,7 milliards d’euros en 2022.

Seront-elles déficitaires dans l’avenir ?

Les prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) disent qu’elles seront déficitaires à partir de 2032. On peut douter de ce genre de prévision, l’avenir étant on ne peut plus incertain – et nos luttes pourraient bien tout bouleverser !

Car la raison qu’en donne le COR est significative : le déficit viendrait des économies réalisées sur l’ensemble des salaires des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ! Le COR pointe donc la responsabilité de l’État dans les difficultés éventuelles des caisses de retraite puisque c’est lui qui organise les coupes claires sur les budgets des collectivités et de la santé !

Que représenterait ce déficit… en 2032 ?

Dans dix ans ! Il serait compris entre 12 et 20 milliards d’euros par an, le chiffre de 17 milliards revenant le plus souvent. 17 milliards sur un budget global des caisses de retraite de 346 milliards, soit 5 %. Curieusement, le gouvernement ne propose pas d’augmenter les salaires d’autant. Or, dans le fonctionnement actuel, 5 % de hausse des salaires, ce serait automatiquement 5 % de plus dans les caisses de retraite !

Mais, avec le vieillissement de la population, la part consacrée aux retraites ne va-t-elle pas devenir trop lourde à supporter ?

La part des dépenses de retraite dans le revenu national (PIB) était de 13,8 % en 2021. Le gouvernement fait mine de s’effrayer du fait qu’elles pourraient atteindre 14,7 % en 2032. En fait, il ne s’agirait que d’un retour à ce qu’elles représentaient en 2020.

Mais, de toute façon, il serait juste normal que la part consacrée aux retraites augmente : tout simplement parce que les richesses produites, celles que chacun d’entre nous produit pendant ses années de travail, augmentent. Et bien plus vite que la population. Alors, qu’y aurait-il de choquant à ce qu’une part plus importante soit consacrée aux anciens si la société produit toujours plus de richesses ?

Mais un ancien qui occuperait son poste plus longtemps, n’est-ce pas un poste de moins pour un jeune ?

Macron nous chante « la France qui travaille ». S’user la santé jusqu’à 64 ans (voire plus pour éviter la décote) pendant que les jeunes galèrent pour trouver un emploi, bel avenir !

Pour les patrons c’est aussi parfois l’inverse : virer un salarié âgé, jugé moins rentable et qui finira ses années de travail en emplois précaires ou alors au chômage, pour embaucher un jeune. Ce chômage des seniors dont on parle si souvent. Car le revers de la médaille, c’est aussi qu’avec un jeune on peut augmenter ses cadences et le payer moins cher qu’un salarié avec des années d’ancienneté. Années de galère aux deux bouts de la vie active, retraites de misère et baisse des salaires, c’est la triple recette du gouvernement et du patronat.


Pourquoi un tel acharnement à s’en prendre aux retraites ?

Cela fait des années que les gouvernements successifs ont multiplié les réformes aggravant le système de retraite. C’est une affaire de gros sous, bien plus que de prétendus trous dans la caisse. Les caisses de retraite, c’est un budget de 330 milliards d’euros, du même ordre que le budget de l’État. Un pactole qui attise les convoitises !

Augmenter le nombre d’annuités nécessaires pour une retraite à taux plein, c’est baisser la pension d’une bonne partie de ceux qui partent quand même à l’âge légal. Augmenter l’âge légal du départ à la retraite, c’est accroître le « chômage des seniors ».

Par contre, diminuer les dépenses des caisses et le montant des retraites c’est permettre aux fonds de pension privés de drainer l’épargne de ceux qui ont des salaires suffisants pour mettre de côté. Ce fameux pactole des caisses de retraite que lorgnent tous les financiers.

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Numéro 149, janvier-février 2023

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