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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > octobre > 3

Solidarité avec les réfugiés

Ne nous laissons pas diviser

En visite à Calais lundi dernier, François Hollande a promis le démantèlement de la « jungle », ce camp de réfugiés qui attendent là dans l’espoir de se rendre en Angleterre. Les promesses du président sont à la hauteur de ce que la maire LR (Les Républicains) attendait de ses vœux : la même politique que celle que Nicolas Sarkozy avait menée lors de la fermeture du camp de Sangatte, où les policiers étaient allés jusqu’à réveiller des gens qui dormaient sous des tentes à coups de lacrymos.

Des surenchères xénophobes…

L’État prévoit de répartir les réfugiés dans des centres d’accueil disséminés dans tout le pays. Il s’agit d’une mesure à minima, car elle n’assure aucun avenir certain aux quelques milliers de personnes qui y auront accès – sans parler des autres. Et pourtant cela a suffi à déclencher un flot de démagogie anti-réfugiés. Sarkozy craint de voir la France « submergée » sous une hypothétique vague de réfugiés, tandis que son lieutenant Wauquiez lance une pétition contre la création de ces centres d’accueil.

Il n’en fallait pas moins pour raviver les flammes de la bêtise. En divers endroits, des racistes de tous poils organisent des manifestations contre l’accueil de réfugiés. Le maire d’Allex, petite commune drômoise, s’est empressé de réclamer la tenue d’un referendum sur l’installation d’un centre d’accueil, tandis que la maire LR de Louveciennes organise une manifestation anti-réfugiés.

… dont le gouvernement est responsable

Ce sont les autorités elles-mêmes qui ont donné le signal de la campagne anti-réfugiés, quand elles ont démantelé une partie du camp de Calais ou quand elles ont organisé la destruction régulière des campements de migrants à Paris. Le gouvernement ne s’est jamais effarouché de la propagation de la xénophobie. C’est même une vieille technique déjà bien usée.

À l’heure des licenciements en cascade, alors que le chômage et la précarité ne cessent d’augmenter, c’est même une bonne roue de secours pour les tenants du pouvoir d’alimenter les haines les plus dangereuses. S’ils arrivaient à faire croire aux travailleurs que la cause de leurs maux réside dans les quelque 12 000 réfugiés de Calais ou les 20 000 Roms présents en France, cela leur conviendrait.

Et l’interdiction de la manifestation de soutien aux migrants qui devait avoir lieu samedi à Calais n’indique pas le contraire !

Le gouvernement français n’ose pas aller aussi loin que son homologue hongrois, qui a carrément appelé les Hongrois aux urnes pour un referendum visant à refuser l’accueil de 1 300 réfugiés dans le pays. Malgré les millions dépensés dans une campagne à sens unique, malgré le matraquage de la propagande gouvernementale, le camp du Premier ministre Orban n’a pas réussi à mobiliser 40 % des électeurs.

Un déballage de démagogie xénophobe, alors qu’il s’agit de répartir 160 000 réfugiés dans l’ensemble de l’Union européenne qui comprend 510 millions d’habitants, soit l’équivalent de 0,03 % de la population européenne. Cherchez l’erreur.

Le vrai danger qui nous menace

Laisser nos dirigeants nous diviser. Ces personnes qui viennent en Europe au péril de leur vie fuient les bombardements de Syrie ou d’ailleurs, orchestrés par les grandes puissances qui jouent leur influence au Proche-Orient. Elles ne sont certainement pas responsables des coups que nous inflige notre patronat bien français.

Nous avons bien plus d’intérêts communs avec n’importe lequel des réfugiés qu’avec l’un de ces politiciens qui jouent à orchestrer la peur.

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