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DOSSIER : Loi Fillon, accords d’entreprise, représentativité… Les syndicats embourbés dans le « dialogue social »

Loi Fillon, accords d’entreprise, représentativité… Les syndicats embourbés dans le « dialogue social »

Mis en ligne le 12 janvier 2004 Convergences Politique

Se mettre à la table des prétendues négociations, à l’invitation du gouvernement et du patronat, dans les conditions actuelles où ceux-ci sont à l’offensive, non cela ne peut ni renforcer le camp des travailleurs ni aider à la défense de leurs intérêts. Les dirigeants des confédérations n’hésitent certes pas à parler de « rapport de forces » entre les salariés et les patrons. Mais c’est la plupart du temps après avoir accepté de se placer sur le terrain préparé par l’adversaire, avant d’avoir sinon créé, du moins favorisé la mobilisation des travailleurs. En laissant entendre qu’il pourrait sortir quelque chose de la discussion sans que cela soit imposé par la lutte, ils endorment la combativité ouvrière au lieu d’y faire appel.

Aucune des réformes en faveur des travailleurs dans le passé n’a pourtant été obtenue sans lutte, que ce soit en matière d’abaissement réel du temps de travail, de congés payés, de salaires, ou de conditions de travail. Le réformisme dont se prévalent les dirigeants syndicaux n’en est même pas un, au sens où ce mot signifie amélioration du sort des travailleurs par des réformes en leur faveur, dans le cadre du système existant. Car ce sont des reculs qu’ils cautionnent par leur signature.

Discuter, négocier, mais quand et sur quelles bases ?

Quand les dirigeants des confédérations syndicales invoquent le « rapport de forces », c’est la plupart du temps pour constater qu’il n’a pas permis de faire mieux que ce qu’ils ont accepté au nom du « réalisme » dans des accords honteux, et c’est pour en renvoyer la responsabilité au manque de combativité des travailleurs. Mais on peut faire le bilan de ce que leur soi-disant « réalisme » a apporté ces quelques dernières années : la signature d’accords sur les prétendues 35 heures avec baisse de salaire, flexibilité et suppression de temps de pause sous le gouvernement Jospin ? les retraites ? tous les autres fronts dont il sera question dans ce dossier, sur lesquels les travailleurs sont attaqués par son successeur le gouvernement Raffarin ?

Ce n’est pas le fait de discuter qui se discute. Quand ce sont les travailleurs qui sont à l’offensive, sur un terrain ou un autre, (salaires temps de travail, condition de vie, droits dans l’entreprise…), leurs représentants - et pas nécessairement les syndicats, qui ne le sont pas toujours dans les luttes - peuvent avec les représentants patronaux légitimement négocier des modalités de la fin d’un mouvement. Ce sont eux, en tant que dirigeants des luttes, qui demandent alors aux patrons de signer qu’ils sont d’accord pour satisfaire les demandes des travailleurs. Mais pas l’inverse, comme actuellement où ce sont les dirigeants syndicaux qui signent les reculs que leurs demandent les patrons et le gouvernement.

Cette volonté de se poser en « syndicat de proposition » - affichée maintenant par toutes les confédérations - par opposition au syndicalisme de lutte de classe, n’a absolument rien à voir avec la défense des travailleurs, ni au jour le jour, ni à long terme.

2 janvier 2003,

Louis Guilbert

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