Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 84, novembre-décembre 2012

Editorial

Les bombes sur Gaza et leurs cibles

Mis en ligne le 28 novembre 2012 Convergences Monde

Après des mois de propagande et menaces de frappes aériennes contre l’Iran, le gouvernement israélien de Netanyahou s’est rabattu sur une cible plus à sa portée : la population palestinienne désarmée de la bande de Gaza. Soit 1,6 million d’habitants enfermés depuis des décennies dans un territoire qui fait trois fois Paris. Une prison à ciel ouvert qui est régulièrement saccagée par l’armée israélienne.

En juillet 2006, les troupes d’Israël avaient envahi Gaza en faisant quelque 200 morts et 800 blessés, détruit les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne. À nouveau fin 2008, l’approche d’élections avait incité le gouvernement israélien à lancer une opération militaire qui fit 1 700 morts. Aujourd’hui, après quelques jours de bombardements et sur fond de campagne électorale, on compte des dizaines de victimes palestiniennes. Et Israël est sur le pied de guerre.

L’hypocrisie et le cynisme des grandes puissances

Des attaques israéliennes ont marqué tout le mois d’octobre sans qu’aucune puissance occidentale ne proteste. L’assassinat du responsable militaire du Hamas ciblé par l’armée israélienne a déclenché les roquettes palestiniennes, que l’État d’Israël invoque maintenant pour s’engouffrer dans la brèche qu’il avait lui-même ouverte.

Netanyahou, Premier ministre israélien, se sent carte blanche pour faire campagne sur le dos des Palestiniens. Obama a aussitôt donné un blanc-seing, déclarant hypocritement que « le facteur déclenchant » du conflit était les tirs de roquettes du Hamas (un parti qu’Israël avait favorisé à l’époque pour contrer l’OLP d’Arafat). Et peu importe que Netanyahou ait milité contre sa réélection : l’État d’Israël reste la tête de pont militaire des puissances occidentales dans un Moyen-Orient bousculé par les vagues des révolutions arabes. Hollande suit son maître américain. Il a reçu récemment Netanyahou sans la moindre critique, et son ministre Fabius pérore en Israël sur la paix, devant le spectacle des morts palestiniens sous les bombes.

Quand les peuples s’allieront contre leurs oppresseurs

Mais il y a la situation sociale, aussi. Tel-Aviv étale ses quartiers à la Beverly Hills. Mais le plus grand nombre en Israël vit dans la pauvreté, parmi les Arabes israéliens mais aussi parmi tous les autres aux petits salaires et boulots précaires. C’est qu’Israël dépense quelque 6,5 % de son PIB en armement, l’un des pourcentages les plus élevés au monde. C’est aussi qu’Israël aujourd’hui, comme tous les États, privatise et précarise à tout crin — dans l’intérêt du patronat. L’austérité a sa traduction en hébreu. Netanyahou avance précisément un nouveau programme d’étranglement, qui trouve de la résistance dans les classes populaires, parmi nombre de travailleurs, syndicalistes, enseignants descendus dans la rue au printemps dernier, à l’instar des voisins égyptiens.

Faire parler les bombes, faire résonner les bruits de bottes et brandir le drapeau de la prétendue « union nationale » pour détourner les classes populaires de leurs intérêts communs, c’est une politique classique de toutes les bourgeoisies. Les dirigeants du Hamas, de leur côté à Gaza, l’utilisent de la même façon.

Le 14 novembre dernier, jour J des nouveaux bombardements sur Gaza, des travailleurs se mobilisaient partout en Europe, particulièrement nombreux et déterminés en Espagne et au Portugal, mais avec la conviction, un peu partout exprimée, d’appartenir à une seule et même communauté d’intérêts. Les prolétaires d’Israël, de Gaza ou d’Égypte, ont comme nous des intérêts communs à faire prévaloir face à la crise. C’est de la contagion potentielle, en Israël, des colères contre les effets de la crise que Netanyahou tente aussi de se prémunir par ses bombes. À leur façon, celles-ci nous visent aussi.

19 novembre 2012

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article

Abonnez-vous à Convergences révolutionnaires !

Numéro 84, novembre-décembre 2012

Mots-clés