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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 62, mars-avril 2009 > DOSSIER : L’arnaque des plans de relance

Des banques toujours choyées

Les banques françaises viennent de publier leurs bilans pour l’année 2008. Quelques-unes s’en sortent assez bien. Par exemple, la Société générale annonce un bénéfice de plus de deux milliards d’euros. Un tiers de ces bénéfices devrait être reversé aux actionnaires. Ceux-ci toucheraient un dividende un peu plus élevé même que l’année dernière. Rappelons que l’État français a versé 1,7 milliard à cette banque en décembre 2008 pour consolider ses fonds propres. En somme, l’État aura financé les dividendes.

Sarkozy prétendait moraliser les banques. Les aides n’auraient été données qu’en contrepartie d’engagements « éthiques » . Les dirigeants de ces banques ont donc renoncé à leurs bonus (pour cette année, seulement). Ils vont devoir se contenter de leur salaire fixe : c’est-à-dire entre 700 000 € et plus d’un million par an suivant les banques. À part ce… sacrifice, les banquiers français ne se sont engagés à rien.

Le crédit introuvable

En octobre, Sarkozy annonçait 360 milliards d’aides aux banques. Fin janvier 2009, l’État français avait déjà apporté sa garantie sur 28,5 milliards d’euros de prêts à des banques, et investi 10,5 milliards d’euros en capitaux. Une deuxième tranche de 10,5 milliards d’euros devrait être aussi versée dans les prochains mois, si les banques le demandent. Un décompte qui n’inclut pas l’intervention de l’État dans Dexia et d’autres aides plus indirectes aux banques, mais se comptant en milliards également, comme le déblocage à leur profit de fonds des livrets d’épargnes au nom de l’aide aux PME.

Malgré le renflouement des banques, les PME ne trouvent pas plus de crédit aujourd’hui qu’il y a quelques mois. Et ce n’est pas la nomination d’un « médiateur du crédit » qui change quoi que ce soit. Laurence Parisot le résumait en janvier : « le crédit reste rare et cher » ... Même le PDG de PSA, qui n’est pourtant pas une petite PME, se plaint des carences du système bancaire : «  S’il fonctionnait un tout petit peu, nous n’aurions rien demandé à l’État ». Il y a une sacrée dose de mauvaise foi de la part d’un patron d’industrie qui a trouvé ainsi une possibilité d’emprunter auprès de l’État à bas coût, et se cache derrière la responsabilité des banques fautives pour dire que ce n’est pas à lui de rendre des comptes ni prendre des engagements en échange des aides reçues.

D’un côté l’État prête aux banques pour qu’elles puissent prêter aux entreprises, de l’autre le même État prête directement aux entreprises automobiles des milliards car celles-ci disent ne pas pouvoir emprunter auprès des banques. Alors où passe l’argent ?

Un trou sans fond 

Malgré les milliards injectés par les États, on n’est pas au bout de la crise financière. Aux États-Unis d’où elle est partie, la montée du chômage va encore accroître le nombre de ceux qui sont dans l’impossibilité de rembourser leurs crédits immobiliers. L’évaluation par le FMI du montant d’actifs toxiques est passée de 1 000 milliards il y a un an à 2 200 milliards aujourd’hui. « Un effet de second tour est possible » , résume Dominique Strauss-Kahn. Et une nouvelle déflagration financière ne ferait qu’aggraver la crise.

Certains commentateurs économiques du New York Times ou du Wall Street Journal, rejoints par l’ancien président de la Fed et des sénateurs républicains, en viennent à penser que la seule solution viable pour remettre sur pied le système financier serait la nationalisation de certaines banques. Mais pas de panique. Ils ne se sont pas convertis au communisme. Tout cela se ferait aux frais du contribuable, et au plus grand profit des repreneurs, une fois cette nationalisation temporaire arrivée à terme. Michel CHARVET

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