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Stop aux violences policières dans les quartiers populaires !

24 avril 2020 Article Politique

Dans la nuit du 18 avril, un jeune homme à moto à Villeneuve-la-Garenne (92), a été grièvement blessé lors d’une intervention de police. Le lendemain, une partie de la jeunesse du quartier exprimait sa colère lors d’une nuit de révolte, qui s’est reproduite les jours suivants dans le 93 ainsi qu’à Strasbourg ou Toulouse.

À Limoges aussi : mardi 21 avril dans la cité de Beaubreuil, un habitant de 46 ans qui signifiait aux policiers sa rage de ces contrôles intempestifs qui ciblent toujours les jeunes du quartier a reçu un tir de flashball à la jambe. Alors qu’il était à terre, maintenu par deux policiers de la BAC, un troisième est venu lui flanquer un coup de pied et un coup de poing. Scène qui a été filmée par des habitants et diffusée largement sur les réseaux sociaux.

Ce comportement révoltant des forces « de l’ordre » a provoqué la colère : feux de poubelles, un début d’incendie de la mairie annexe, bâtiment pris pour cible car les habitants reprochent l’attitude régulièrement discriminatoire de la police municipale dans cette cité, comme dans les autres d’ailleurs. C’est ainsi que le lendemain mercredi, la colère s’est également propagée à une autre cité de Limoges, la Bastide, où une trentaine de jeunes se sont affrontés à la police et aux CRS.

Rien de surprenant, le confinement tel qu’instauré est particulièrement invivable dans ces quartiers populaires où les familles se retrouvent entassées dans les appartements, où tous les parcs qui peuvent permettre de changer d’air sont interdits, où les amendes pleuvent. Jeudi 23 avril, Castaner a vanté le zèle de ses troupes qui auraient procédé à « deux fois plus de contrôles » en Seine-Saint-Denis que sur le reste du territoire. Les plaintes pour violences policières se multiplient : insultes racistes, coups de poings, attouchements, utilisation de Taser, etc.

Pourtant, selon les habitants de ces quartiers, le confinement, même s’il est très pénible, est, comme partout ailleurs, bien respecté. Une proportion plus importante de la population est amenée à sortir… pour travailler à ces boulots indispensables (nettoyage, livraison, soins, services, etc.) dont Macron fait semblant, tout d’un coup, de découvrir l’utilité !

Ces quartiers que les renseignements territoriaux surveilleraient « comme le lait sur le feu » de peur de l’embrasement, concentrent les travailleurs en contrat d’intérim ou précaire, qui sont venus grossir le nombre de chômeurs déjà très élevé. D’autres ne gardaient la tête hors de l’eau que grâce au « travail informel », c’est-à-dire la survie au jour le jour avec des petits boulots au « black ». Pendant le confinement, de plus en plus de familles ne disposent même plus de l’indispensable.

Le Canard enchaîné du 22 avril a rapporté les propos du préfet de Seine-Saint-Denis : « mon principal risque est, si l’on excepte le risque sanitaire, le risque alimentaire » car « nous comptons entre 15 000 et 20 000 personnes qui vont avoir du mal à se nourrir. » Parmi les plus touchés, « les enfants et les collégiens qui ne vont plus à la cantine. » L’aide alimentaire, mise en place par des bénévoles et soutenue tardivement par les pouvoirs publics ou par des « fondations » charitables, est insuffisante. Le préfet constate : « les files d’attente ne diminuent pas et ce ne sont pas des habitués, ce sont des salariés. » En bon flic, il termine ce réquisitoire contre les inégalités sociales aggravées par le confinement par l’anticipation de futures « émeutes de la faim. » Et de préparer leur répression…

Les solutions d’urgence sont simples : annulation des loyers, notamment dans les HLM et versement d’un revenu de confinement à tous au moins à hauteur du Smic. Mais la réponse de l’État et de certaines municipalités est aux antipodes : davantage de police, de contrôles humiliants et provocants, davantage de matraque ! Pour ça les moyens ne manquent pas… Les retours de bâton non plus, heureusement !

Élise Moutiers

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