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Les crimes d’un système d’exploitation : ne mâchons pas nos mots

Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré vouloir déposer plainte contre Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle. Son prétendu « crime » ? Avoir répondu à un journaliste que « oui, la police tue », citant nommément des victimes récentes de violences policières. Deux jours plus tard, c’est Macron lui-même qui, au nom de l’État français mais avec soixante ans de retard et en occultant les noms des principaux responsables, a reconnu le massacre par la police française d’Algériens, le 17 octobre 1961. Une des plus sanglantes tueries d’ouvriers, par cette police dont certains pensent qu’elle nous protégerait.

Cachez ces noms !

Ce 17 octobre 1961, des milliers d’ouvriers algériens et leurs familles, hommes, femmes et enfants, venant des cités pauvres de banlieue, hôtels ou bidonville de Nanterre où ils vivaient, manifestaient à Paris pour l’indépendance de leur pays et la fin de la guerre coloniale. La répression fut féroce : 12 000 Algériens raflés, des centaines de blessés et entre 200 et 300 morts, peut-être plus, car on n’a pas compté les cadavres jetés à la Seine.

En reconnaissant les faits (enfin !), Macron n’en a pourtant fait porter le chapeau qu’au seul préfet de police de l’époque, Maurice Papon, dédouanant ses supérieurs, le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre et, au-dessus d’eux, le président de la République, Charles de Gaulle.

Papon ne débutait pas dans le crime d’État : préfet de la Gironde sous Pétain, il y avait organisé la déportation des Juifs. Ce qui n’a pas nui à son déroulement de carrière : préfet de police de Paris sous la présidence de De Gaulle, puis ministre. C’est ça, la permanence de l’État et de sa police, en défense d’un ordre social au service des riches.

Des traces qui ne s’effacent pas

De cette période coloniale nous vient un racisme présent dans la police française, qui continue à arrêter au faciès des jeunes de banlieue, lacère les tentes des migrants et les traque dans tout le pays. Mais les ordres continuent à venir d’en haut : d’un gouvernement qui fait la chasse aux migrants, leur ferme les frontières… en laissant néanmoins passer celles et ceux dont le patronat français a besoin, pour ses profits. Trois migrants algériens ont perdu la vie la semaine dernière, fauchés par un train alors qu’ils fuyaient les contrôles de police.

Autre héritage de cette période : l’extrême droite. De vieille tradition, certes, dans les milieux dorés français. Mais à laquelle Macron emboîte le pas quand il durcit l’accès aux visas pour les Maghrébins.

Car à la police est attribué un rôle dans la société d’exploitation, comme l’a expliqué Philippe Poutou : maintenir l’exploitation coloniale hier, l’ordre social au profit des riches toujours. D’où la répression de grèves et de manifestations ouvrières, ou de Gilets jaunes.

Un candidat révolutionnaire pour défendre le monde du travail

C’est pour dénoncer cette réalité que notre camarade Philippe Poutou, ouvrier au chômage, licencié de chez Ford, se présente à l’élection présidentielle de 2022 : contre la violence des salaires qui n’augmentent pas, contre l’insécurité liée au chômage et aux licenciements, contre le manque de moyens dans les écoles et les hôpitaux, alors que les patrons engrangent des profits record. Un programme de revendications et de luttes du monde du travail, de contrôle aussi des ouvriers sur la production en fonction des besoins, pour qu’enfin les vies et la nature passent avant la course aux profits.

Un programme internationaliste également, tous unis, français et immigrés, unis, prolétaires d’une même planète. Nos intérêts sont liés, entre exploités par les mêmes multinationales, opprimés par des puissances impérialistes qui voudraient conserver leur domination sur le monde.

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