Pour 400 euros d’augmentation et une prime de 6 000 euros tout de suite, la mobilisation dans les usines PSA continue et se propage !
30 septembre 2022 Article Entreprises
Vendredi 16, les ouvriers de PSA Hordain (ex-Sevelnord) avaient ouvert le feu dans le Nord. Cinq cents ouvriers sur trois équipes s’étaient mis en grève pour l’embauche des intérimaires en CDI et une augmentation de salaire : 400 euros par mois et 6 000 euros de prime défiscalisée. La grève s’est poursuivie massivement jusqu’à mardi midi, bloquant la production. Ensuite la mobilisation s’est poursuivie par des débrayages.
« De l’argent il y en a dans les caisses de PSA ! »
Sur fond de grève à PSA Hordain et à la suite d’un appel de la CGT PSA, des centaines d’ouvriers ont débrayé ou se sont rassemblés dans plusieurs usines du groupe.
À PSA Douvrin samedi 17, à PSA Valenciennes lundi 19, à PSA Sochaux mardi 20. Jeudi 22 et vendredi 23, à PSA Poissy, plus de 400 ouvriers se sont rassemblés sur le temps de pause, sur les trois équipes, au montage et au ferrage. La direction leur demandait d’aller remplacer les grévistes dans le Nord : c’était la meilleure réponse à lui faire.
Le 23, une centaine d’ouvriers à PSA Charleville ont débrayé à leur tour, certains syndicats qui s’opposaient au débrayage le matin l’ont rallié quelques heures plus tard. Lundi 26, ceux de Charleville étaient encore près de 200 à débrayer, 130 à PSA Tremery, une centaine à PSA Sept-Fons et une centaine à PSA Caen…
Chose notable : à PSA Poissy, il y a eu une forte présence des intérimaires aux rassemblements. Ils ont les postes les plus durs mais pas la prime « participation-intéressement » de PSA (3 400 euros net au printemps 2022). Jeudi 22, l’annonce de Renault d’une prime de 1 000 euros (en réalité 500 à 600 euros) pour les CDI, mais aussi pour des intérimaires, n’a fait que renforcer la colère de ceux de PSA conscients du risque d’être exclus de la prime qu’annoncera la direction le 27 septembre.
Les ouvriers réclament la prime ET l’augmentation des salaires
Tous ceux qui se sont mobilisés pour de réelles augmentations de salaire n’ont pas attendu la négociation proposée demain mardi 27 par la direction de PSA-Stellantis. Lundi 19, au deuxième jour de grève à PSA Hordain, par peur d’une extension de la mobilisation, celle-ci s’était empressée de proposer une réunion sur une « prime exceptionnelle ». Bien au contraire, la mobilisation a continué de plus belle.
La direction voulait imposer une prime pour mieux bloquer les salaires, mais les ouvriers se sont mobilisés pour l’une et l’autre : la prime et l’augmentation des salaires. Car si la direction a les moyens de lâcher la prime, alors elle a aussi les moyens d’augmenter durablement les salaires, qui vaudront tous les mois, toute l’année et qui compteront pour la retraite. La méfiance est là, car rien ne garantit que la prime de septembre ne sera pas déduite de la prime d’intéressement et de participation du printemps 2023.
Force est de constater que l’annonce d’une prime n’a pas calmé les esprits. La manœuvre de la direction a donc déjà en partie échoué. Des esprits qui pourraient encore s’échauffer si son montant n’était pas à la hauteur des attentes. Car la colère sur les salaires se conjugue avec celle provoquée par les conditions de travail, suscitant ces derniers mois des débrayages contre les suppressions de postes, ou pour le respect de la sécurité.
Avec 13,6 milliards de profits en 2021 et 8 milliards rien qu’au premier semestre 2022, le salaire du PDG Carlos Tavares qui gagne plus de 50 000 euros par jour (en augmentation de 17,6 % par rapport à 2020)… Les ouvriers ont bien raison de réclamer leur dû, de maintenir toutes leurs revendications et de venir les crier à la manifestation du 29 septembre, côte à côte avec les salariés des autres secteurs.
Correspondants, le lundi 26 septembre 2022
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