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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 123, décembre 2018 > DOSSIER : Les États-Unis après les élections de mi-mandat du 6 novembre (...)

Make American Profits Great Again

8 décembre 2018 Convergences Monde

Dès son élection surprise en 2016, Trump a été critiqué par une partie de la bourgeoisie américaine qui voulait se donner un air progressiste, à l’instar des patrons de Google, Facebook et autres. La classe capitaliste américaine, sans être uniforme, a tendance à financer les deux grands partis, comme les célèbres frères Koch, milliardaires vedettes de l’ultralibéralisme, mais qui ont contribué à la campagne de Clinton et à celle de Trump. Clinton était néanmoins la favorite du patronat.

Pour autant, le Make America Great Again de Trump est loin de gêner les capitalistes. Il est difficile de déterminer si le protectionnisme qu’il revendique avec l’annonce du rétablissement des droits de douanes face à la Chine constitue une rupture. D’autant que peu de mesures ont été réellement prises pour l’instant et que la taxation des importations n’a rien de neuf.

La défense du Made in USA n’est pas une nouveauté. Les États-Unis sont un pays très protectionniste, avec de nombreuses règles à l’échelle des États pour favoriser les entreprises locales (notamment pour l’attribution des marchés publics), tout en ouvrant par la force les marchés des pays en voie de développement à coup d’« accords commerciaux » inégaux. Ou en implantant des sites de production à l’étranger pour produire à bas prix là où la main-d’œuvre est bon marché.

Les barrières douanières sont nombreuses. Elles prennent la forme de taxes (sur l’aluminium par exemple) ou de normes de qualité (contraintes sur les émissions des véhicules Diesel…). Ces mesures protectionnistes correspondent à des rapports de force internes à la bourgeoisie américaine. Ainsi dans le Kentucky, les fonderies profitent des taxes sur l’acier importé, mais les producteurs de Bourbon redoutent les représailles chinoises sur leurs marchandises…

Mais les capitalistes américains ne s’enrichissent pas qu’à domicile. Les produits Made in China peuvent très bien faire des profits américains : les iPhones fabriqués dans le sud de la Chine par des sous-traitants remplissent les caisses d’Apple. Donc cette fameuse alternative protectionnisme ou libéralisme sonne pour l’instant davantage comme un slogan de campagne destiné à ranger les travailleurs derrière leurs propres exploiteurs.

Ce qu’on peut constater depuis l’élection de Trump, c’est un allègement de la fiscalité et des subventions favorables aux patrons. Notamment pour qu’ils ramènent leurs profits aux États-Unis. Le pays est en passe de devenir une sorte de paradis fiscal (sans compter les réels paradis fiscaux intérieurs comme le Delaware, le Wyoming ou le Nevada) car les actifs des entreprises américaines rapatriés de l’étranger vont être taxés à un taux forfaitaire réduit. La réforme fiscale de Trump favorise les plus riches (par une baisse du taux de l’impôt sur le revenu), tandis que les entreprises vont voir l’impôt sur les sociétés passer de 35 % à 21 %.

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