Les États-Unis après les élections de mi-mandat du 6 novembre 2018

Les analyses chiffrées des médias parlent d’une victoire des Démocrates, mais pas de vague bleue, et un résultat « correct » des Républicains qui conservent le Sénat après une campagne très à droite menée par Trump sur le thème de l’immigration. À noter une participation plus forte que d’habitude avec 115 millions de votants. Faut-il parler de match nul ?

Certains commentateurs américains parlent de « guerre culturelle » entre les Blancs pauvres des banlieues et des campagnes d’un côté et de l’autre les minorités et les diplômés, plus présents dans les villes ou les banlieues riches. Une conception très biaisée de la société, qui oppose les « white trash » aux libéraux, exactement la démagogie de Trump, qui oppose le mépris de classe de la petite bourgeoisie urbaine libérale et cosmopolite aux valeurs des classes populaires prétendument conservatrices. Tout un programme… pour se répartir l’électorat ! Mais la réalité sociale est différente.

Il y a dans cette idée de division « culturelle » de l’Amérique entre pro- et anti-Trump ou entre progressistes et réactionnaires quelque chose de profondément erroné : poser ce clivage, c’est faire oublier la véritable division de la société américaine (celle que Démocrates et Républicains tentent de faire oublier), celle entre les riches et les pauvres. L’opposition de classe entre une bourgeoisie impérialiste richissime et une classe ouvrière durement exploitée et de plus en plus paupérisée.

Certains parlent de crise politique du système américain depuis l’élection de Trump, mais est-ce vraiment le cas ? Comment Trump défend-il les intérêts US dans le monde ? Quelle est la situation sociale aux États-Unis, deux ans après son élection ? Quelles perspectives pour les travailleurs ? Quelles luttes ? Quels alliés et quels obstacles ? Quelques questions évoquées dans les articles qui suivent. 

29 novembre 2018, Hugo Weil