Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 132, septembre-octobre 2020 > Santé

Hôpitaux : Winter is coming 

L’arrivée d’une nouvelle vague de patients atteints par la Covid se prépare dans les hôpitaux. Des cellules de crise se mettent en place dans les établissements au niveau de la direction, des chefs de pôle et de l’encadrement supérieur. Les hôpitaux de Paris effectuent déjà leurs « premières déprogrammations » d’opérations chirurgicales. Certains services sont vidés des patients que les directions estiment y être depuis trop longtemps. Depuis des années, le lit n’a plus le temps de refroidir.

Cela va être très difficile si l’on en croit Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) pourtant mieux dotée que d’autres regroupements hospitaliers : « l’automne est compliqué » et « l’hiver peut-être très difficile ». À l’épidémie de Covid, s’ajouteront la grippe saisonnière et les bronchiolites des enfants amenant un surcroît d’hospitalisations important. De plus, si lors de la précédente vague d’épidémie de Covid, toutes les consultations et interventions hospitalières avaient été reportées, cette fois-ci ce sera plus difficile. Faute de consultations et de traitement pendant la Covid, l’augmentation estimée de la mortalité par cancer à cinq ans est comprise entre 2 et 5 % ! Et c’est un exemple sur une pathologie ! Il y a aussi tous les patients qui souffrent de maladies chroniques qui requièrent un suivi régulier, les maladies neurodégénératives, respiratoires, infectieuses, psychiatriques, les accidents de la vie, les AVC (accidents vasculaires cérébraux)… la liste est longue. Et cela fait des mois qu’elle est connue.

Réquisitionnés sur le lieu de travail

Appuyées par un décret du gouvernement du 29 août, des notes de services sont déjà parues pour encadrer strictement les autorisations spéciales d’absence (ASA) qui permettent au personnel malade de ne pas venir au travail si l’épidémie peut être dangereuse pour leur santé. Une note informe des conditions strictes pour que les hospitaliers puissent rester à la maison à la seule condition de soigner un enfant malade. Et encore ! Certaines directions s’engagent même à payer un service de garde à domicile. Pas d’évictions si l’on est asymptomatique, et ainsi de suite… Au boulot, quoi qu’il en coûte !

La première vague avait mis en évidence la situation dans les hôpitaux : manque de masques, de surblouses, de gants et de lits. Tout cela ajouté à un manque de personnel. La deuxième vague va remettre en avant la plupart des problèmes déjà rencontrés en mars. Si l’on peut penser que des masques et des surblouses ont été achetés en nombre suffisant (et encore, car dans certains services, les chefs commencent à prévenir d’un manque de matériel pour passer l’hiver), le manque de personnel sera encore criant. D’autant plus qu’il ne pourra plus y avoir de renforts de province, celles-ci étant touchées, elles aussi, par la Covid.

Le personnel hospitalier s’est mobilisé à de nombreuses reprises pour dénoncer cette situation catastrophique passée, présente et à venir : grève nationale des services d’urgence, manifestations importantes du personnel de toutes professions et de tous les secteurs de la santé comme le 16 juin 2020 dans de nombreuses villes, dénonciation de la situation par les médecins.

La lutte contre l’épidémie de Covid-19, fortement mortelle, continue. Elle repose sur les épaules des travailleurs de terrain de la santé, épuisés et sans renforcement des armures. Reste à poursuivre la lutte pour de meilleures conditions de travail et un changement de politique de la santé pour toutes et tous.

26 septembre 2020 - correspondant(e)s

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article