Fernando Grande-Marlaska, le ministre de l’Intérieur, a affirmé que la police espagnole avait fait un usage « opportun et proportionné » de la force lors de la tentative de près de 1 700 migrants de pénétrer, fin juin, dans l’enclave espagnole de Melilla. Entre 23 et 27 d’entre eux, selon les diverses estimations, avaient été tués et plusieurs centaines d’autres blessés. L’association marocaine des droits humains avait fustigé en juillet « l’usage massif de gaz lacrymogène » par les policiers marocains et espagnols, au moment où les migrants, en majorité des Soudanais, tentaient de pénétrer dans un poste-frontière exigu et fermé ou d’escalader une clôture métallique surmontée de barbelés. Des vidéos, devenues virales sur les réseaux sociaux, avaient, par ailleurs, montré des migrants gisant sur le sol qui étaient frappés par des agents marocains. Pour le ministre, ces morts et ces blessés sont « la réponse ferme » apportée par l’État « à la violence des migrants ». Une façon de dire, avec morgue et cynisme, que les migrants l’avaient bien cherché.
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