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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 9, mai-juin 2000 > La révolte du mammouth

La révolte du mammouth

Le mouvement dans les lycées professionnels

Mis en ligne le 1er juin 2000 Convergences Politique

Les lycées professionnels (LP) forment un secteur faible numériquement, souvent considéré comme marginal et assez peu combatif. Le syndicat majoritaire, le SNETAA, a fait tout ce qu’il pouvait pour empêcher le développement du mouvement. Pourtant, depuis le mois de février, les LP ont vécu un mouvement exceptionnel par sa durée et par son ampleur.

Les enseignants (PLP) se sont mis en grève après que le ministère ait remis en cause leur statut, en tentant d’annualiser leur temps de service dans le sens d’une flexibilisation et d’une modulation de leur emploi du temps. Cette modification du statut est une conséquence logique de la « Charte de l’enseignement professionnel intégré », qui s’inscrit dans le cadre des attaques libérales contre la fonction publique et de la remise en cause du système éducatif, avec moins d’heures de cours et plus de stages en entreprise. Le ministère, en changeant les grilles-horaires des élèves, remettait en cause le contenu des formations et la reconnaissance de la valeur des diplômes. De même, le dédoublement des classes était diminué, réduisant les possibilités d’aides individualisées aux élèves et alourdissant la charge de travail. Mais surtout, l’enseignement professionnel était mis sous la tutelle du patronat, qui pouvait choisir les formations qu’il souhaite ou non en LP. Jean-Luc Mélenchon, le nouveau ministre de l’enseignement professionnel, vient d’enfoncer le clou en réaffirmant que « l’entreprise est le lieu de validation effective de certaines capacités professionnelles ».

Au-delà de la victoire morale…

Après deux mois de lutte les enseignants de LP peuvent avoir le sentiment d’avoir remporté une victoire morale. Ils ont gagné contre le mépris et obtenu le départ de quelqu’un qui les insultait depuis son ministère. Mais ils ont aussi le sentiment pour beaucoup d’avoir été trahis par les syndicats.

Les nouveaux ministres Lang et Mélenchon ont convoqué un Conseil Technique Paritaire Ministériel pour avaliser le changement de statut des PLP le 13 avril. Au cours de celui-ci, bon nombre de syndicats ont capitulé en rase campagne, et en particulier les syndicats de la FSU qui n’ont pas voulu se désolidariser une nouvelle fois du SNETAA, sifflant ainsi la fin de la récréation. Seule FO a voté contre, la CGT ne prenant pas part au vote.

Reprenons la plate-forme votée par la « coordination nationale », point par point :

  • le retrait du projet de statut des PLP : il y a toujours la flexibilité même si elle est un peu plus encadrée, ainsi que l’annualisation (avec l’ouverture d’un « crédit formation ») ;
  • le retrait de la charte : elle reste la référence pour le ministère ;
  • le retrait des grilles-horaires des élèves : le ministère juge impossible de les refaire pour la rentrée prochaine ;
  • les 18 heures pour tous : c’est acquis, mais il faudrait 5000 postes pour réaliser cette mesure, le ministère n’envisage que le recours aux heures supplémentaires ;
  • les postes supplémentaires : pas question d’augmenter l’emploi public ;
  • la garantie de réemploi des précaires, leur titularisation sans condition de concours ou de nationalité : aucune avancée, alors que la précarité est un phénomène massif dans l’enseignement professionnel (près de 20 000 précaires sur un total de 60 000 enseignants).

On le voit, toutes les questions sont loin d’être résolues !

2 mai 2000, Dominique CLISTONVILLE

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