À nouveau des jeunes migrants ont été fauchés par un train. Un mort et trois blessés, dont un grave. Cela s’est passé hier soir à proximité de Calais, à la nuit tombée et sous la pluie – donc visibilité quasi-nulle – mais surtout dans une des zones où s’illustre toute la crasse et l’indignité de la traque contre les migrants à laquelle se livrent les États français et britannique, et leurs flics.
Le matin même du drame, jeudi 4 novembre, non loin de cette voie ferrée, les forces de l’ordre de Darmanin et Macron avaient violemment cherché à démanteler un camp de migrants, et affronté les militantes et militants d’associations qui les défendent inlassablement et courageusement.
Cette fois encore des vies fauchées, et un milieu cheminot traumatisé et révolté par pareils drames.
La région de Calais est un symbole de la monstruosité de la société dans laquelle nous vivons. En 1994, un tunnel avait été percé et ouvert sous la Manche. Enfin, la circulation était largement facilitée entre deux pays proches. Prouesse technique… mais dans une société inhumaine où les vies passent après les profits.
Car à qui est ouvert le passage ? Aux hommes d’affaires et particuliers qui prennent l’Eurostar. Mais surtout aux milliers de tonnes de marchandises, et milliers de camions qui transitent dans les deux sens. Bref à la camelote capitaliste, à ce qui se vend pour des profits. Ce sont les seules « valeurs » auxquelles tiennent les responsables de la jungle capitaliste. La voie est en revanche totalement bouclée aux hommes et aux femmes de la planète, à commencer par celles et ceux qui fuient des guerres et la misère. Et honte aux gouvernements français et anglais, comme à tous les responsables politiques – de l’extrême droite à la gauche en passant par la droite – qui se félicitent que les installations du port, les voies ferrées, l’autoroute à proximité de Calais et de l’entrée du tunnel sont étroitement bloquées et interdites de passage. Un véritable mur a d’ailleurs été érigé le long de l’autoroute d’accès.
Leur prétendue mondialisation érige partout dans le monde des murs et des barbelés. Condamnons cette frénésie de construction de frontières hérissées de barbelés de toutes sortes, qui s’étalent aujourd’hui sur une longueur équivalente à la circonférence de la Terre. De quoi se taper la tête contre les murs. De quoi militer pour l’ouverture des frontières, pour une planète où les hommes et les femmes pourront circuler librement.